Sommaire
ILes valeurs des temps de l'indicatifALes temps du passé1Le passé simple2Le passé composé3L'imparfait4Le plus-que-parfait5Le passé antérieurBLes valeurs du présent1Le présent d'énonciation2Le présent de narration ou présent historique3Le présent de vérité générale4Le présent de répétition ou d'habitudeCLes temps du futur1Le futur simple2Le futur antérieur3Le cas particulier du futur dans le passéIILes systèmes du récitALe système du passéBLe système du présentIIILa valeur des modesAL'impératifBLe conditionnelCLe subjonctifDLe participeEL'infinitifLes valeurs des temps de l'indicatif
Les temps du passé
Le passé simple
Le passé simple est un temps du passé qui s'emploie lorsque l'action du verbe est clairement délimitée. Il s'agit aussi souvent d'une action de premier plan, c'est-à-dire d'une action importante dans le récit.
Louis XIV régna de 1661 à 1715.
Dans cet exemple, le règne du roi est précisément délimité dans le temps. On utilise donc le passé simple.
Parce qu'il s'agit d'un temps du récit, le passé simple a une valeur de passé éloigné, coupé du moment présent.
Le passé composé
Le passé composé est un temps du récit qui permet de raconter les actions des personnages. Ce temps est composé, il est donc formé d'un auxiliaire ("être" ou "avoir") au présent, et du participe passé du verbe. Les événements racontés au passé composé sont souvent proches du présent.
J'ai bien révisé hier soir, et j'en suis fier aujourd'hui.
Dans cet exemple, le passé composé est utilisé pour raconter un événement proche du présent. Le fait de "réviser hier soir" est lié à la fierté du locuteur au moment où il parle.
Ce temps peut être utilisé dans différents systèmes de récit, qu'il ne faut pas confondre :
- Soit il est employé pour des récits de 1er plan (à la place du passé simple).
- Soit il marque une antériorité par rapport à un verbe au présent (dans le système du présent).
Elle est allée au marché, elle a acheté des pommes et des poires, et elle a fait une tarte.
Dans cet exemple, tous les verbes sont au passé composé. Ce sont des actions de premier plan qui sont racontées. On est dans le récit.
Les oiseaux se sont envolés avant ton arrivée, et maintenant la terrasse est déserte.
Dans cet exemple, le passé composé est utilisé pour marquer une antériorité par rapport à un autre verbe au présent ("est").
Dans le cas d'actions de premier plan, tous les verbes d'action de premier plan doivent alors être conjugués au passé composé. On ne peut pas mélanger dans un même texte passé simple et passé composé.
Ce matin, je me suis levé de bonne heure. J'ai pris mon petit déjeuner avec mes parents et je suis parti pour le lycée.
Dans cet exemple, tous les verbes conjugués sont au passé composé et définissent des actions de premier plan.
L'imparfait
L'imparfait est un temps qui définit des actions de second plan. Dans ce cas, on trouve des verbes d'action à l'imparfait, mais ces actions ne sont pas réalisées par le personnage sur lequel le narrateur concentre son attention.
L'imparfait est aussi un temps qui définit des actions longues, non délimitées dans le temps, ou des habitudes.
L'imparfait est surtout le temps de la description. Dans ce cas, on trouve de nombreux verbes d'état à l'imparfait : "être", "paraître", "sembler", "devenir", etc.
Il existe plusieurs valeurs de l'imparfait :
- L'imparfait narratif, qui désigne une action non délimitée dans le temps.
- L'imparfait descriptif, qui, comme son nom l'indique, se trouve dans les parties descriptives du récit au passé.
- L'imparfait d'action secondaire qui est utilisé pour les actions de second plan.
- L'imparfait itératif, qui signifie une habitude ou une répétition.
La foule des bourgeois et des bourgeoises s'acheminait donc de toutes parts dès le matin, maisons et boutiques fermées, vers l'un des trois endroits désignés. [...] Il faut dire, à l'éloge de l'antique bon sens des badauds de Paris, que la plus grande partie de cette foule se dirigeait vers le feu de joie, lequel était tout à fait de saison, ou vers le mystère, qui devait être représenté dans la grande salle du Palais.
Victor Hugo
Notre-Dame de Paris, Paris, éd. Charles Gosselin
1831
Dans cet extrait, l'auteur emploie l'imparfait descriptif ("était") et l'imparfait d'action secondaire ("se dirigeait"). Le narrateur dresse le tableau d'une scène de rue le jour de la fête des fous.
Le plus-que-parfait
Le plus-que-parfait est un temps composé formé d'un auxiliaire à l'imparfait et d'un participe passé. Le plus-que-parfait est donc en lien avec l'imparfait, mais aussi avec le passé simple et le passé composé. Le plus-que-parfait marque l'antériorité d'une action par rapport à un verbe conjugué à l'imparfait, au passé simple ou au passé composé.
La foule des bourgeois et des bourgeoises s'acheminait donc de toutes parts dès le matin, maisons et boutiques fermées, vers l'un des trois endroits désignés. Chacun avait pris parti, qui pour le feu de joie, qui pour le mai, qui pour le mystère.
Victor Hugo
Notre-Dame de Paris, Paris, éd. Charles Gosselin
1831
Le verbe "avait pris" est conjugué au plus-que-parfait car l'action évoquée (prendre une décision) a eu lieu avant l'action "s'acheminait" qui est à l'imparfait.
Le passé antérieur
Le passé antérieur est un temps composé constitué d'un auxiliaire au passé simple et d'un participe passé. Ce temps exprime l'antériorité par rapport au passé simple.
Lorsqu'il eut terminé son travail, il put sortir.
Dans cet exemple, le passé antérieur est utilisé pour marquer une action antérieure au verbe "pouvoir", qui est au passé simple.
Les valeurs du présent
Le présent d'énonciation
Le présent d'énonciation s'emploie dans le discours. Il permet de signifier que l'action des verbes se déroule sous les yeux du lecteur.
Ce matin, il se lève très tôt.
Dans cet exemple, l'action "se lever" a lieu au moment où on parle. C'est un présent d'énonciation.
Le présent de narration ou présent historique
Le présent de narration s'emploie dans un récit au passé. Il permet de mettre en avant un événement précis. Il peut signifier :
- La surprise
- La rapidité
- L'immédiateté
À la porte de la salle,
Ils entendirent du bruit :
Le rat de ville détale,
Son camarade le suit.
Jean de La Fontaine
"Le Rat des villes et le Rat des champs", Fables, Paris, éd. Barbin et Thierry
1668-1694
Dans cet extrait, le récit est au passé ("entendirent"). Cependant, le narrateur emploie le présent de narration pour "détale" et "suit" afin de souligner à la fois la rapidité et la surprise de ces actions.
Le présent de vérité générale
On peut également employer le présent pour désigner un fait universel.
Ne t'attends qu'à toi seul, c'est un commun Proverbe.
Jean de La Fontaine
"L'Alouette et ses Petits avec le Maître d'un champ", Paris, éd. Barbin et Thierry
1668-1694
Dans cet extrait, c'est la morale de la fable qui est citée. La Fontaine a choisi le présent de vérité générale pour donner une valeur universelle à sa leçon.
Le présent de répétition ou d'habitude
Enfin, le présent peut signifier une habitude ou une action répétée.
Tu pars pour l'école tous les matins à la même heure.
Dans cet exemple, le complément circonstanciel de temps "tous les matins à la même heure" indique qu'il s'agit d'une action répétée dans le temps. C'est donc le présent d'habitude qui est utilisé.
Les temps du futur
Le futur simple
Le futur simple est employé pour désigner une action postérieure à un verbe conjugué au présent.
Aujourd'hui, elle choisit définitivement la destination où elle partira en vacances.
Dans cet exemple, le verbe "partir" est au futur car il indique une action qui aura lieu dans l'avenir. C'est une action postérieure à celle du verbe "choisir" qui est au présent.
Le futur antérieur
Le futur antérieur est un temps composé qui se constitue d'un auxiliaire au futur simple et d'un participe passé.
Le futur antérieur permet d'exprimer une action antérieure à une autre action future, mais réalisée après le moment présent.
Quand tu auras rangé ta chambre tu pourras sortir.
Dans cet exemple, aucune des deux actions n'a été effectuée. Elles sont toutes les deux dans le futur. L'action de "ranger la chambre" va précéder celle "sortir". On utilise donc du futur antérieur.
Le cas particulier du futur dans le passé
Le futur dans le passé est utilisé pour signifier une action passée mais postérieure à celle décrite par un verbe au passé simple, à l'imparfait ou au passé composé.
En français, ce temps n'a pas de conjugaison. On emploie donc le conditionnel présent, qui se fabrique avec le radical du futur et les terminaisons de l'imparfait.
Ce jour-là, elle décida que plus jamais on ne lui marcherait sur les pieds (et ce fut le cas).
Dans cet exemple, l'action se situe dans le passé. Toutefois, le personnage a pris, dans le passé, une décision pour le futur. Ce futur est aujourd'hui du passé. On utilise donc le conditionnel présent.
Les systèmes du récit
Le système du passé
Ce système temporel crée une distance entre le lecteur et le récit. Dans celui-ci :
- Les actions de premier plan sont soit toutes au passé simple soit toutes au passé composé.
- Les descriptions sont à l'imparfait.
- L'antériorité est manifestée au plus-que-parfait (et parfois le passé antérieur, quand il s'agit d'une action tout juste antérieure à celle au passé simple).
- La postériorité est exprimée par le futur dans le passé.
Ce matin-là, Julie se leva de bonne heure. Le soleil était déjà haut dans le ciel. La journée serait merveilleuse. La veille, ses amis et elle avaient décidé qu'ils iraient tous ensemble se baigner à la grande plage.
Dans cet exemple :
- "Se leva" est du passé simple, c'est l'action de premier plan.
- "Était" est à l'imparfait, c'est de la description dans le passé.
- "Serait" et "iraient" sont au conditionnel présent, c'est du futur dans le passé.
- "Avaient décidé" est au plus-que-parfait, c'est une action antérieure à celle principale "se lever".
Le système du présent
Ce système temporel donne l'impression au lecteur que le récit se déroule sous ses yeux. Dans celui-ci :
- Les verbes des actions de premier plan sont tous conjugués au présent de l'indicatif.
- Les descriptions sont au présent de l'indicatif.
- L'antériorité est marquée par le passé composé.
- La postériorité est signifiée par le futur simple.
Ce matin, Julie se lève de bonne heure. Le soleil est déjà haut dans le ciel. La journée sera merveilleuse. Hier, ses amis et elle ont décidé qu'ils iront tous ensemble se baigner à la grande plage.
Dans cet exemple :
- "Se lève" est du présent, c'est l'action de premier plan.
- "Est" est du présent, ici il permet de décrire le soleil.
- "Sera" et "iront" sont au futur, c'est ce qui va se passer après le moment présent.
- "Ont décidé" est au passé composé, c'est l'action antérieure au présent. L'action n'est pas très éloignée du présent.
La valeur des modes
L'impératif
Le mode impératif permet de signifier :
- Un ordre
- Un conseil
Ce mode a deux temps : le présent et le passé. L'impératif passé signifie un ordre (ou conseil) préalable à l'exécution d'une action future.
Aie fini tes devoirs quand j'arrive : nous pourrons alors sortir et tu ne seras pas démotivé à les faire quand tu rentreras tard.
Dans cet exemple, l'impératif passé est utilisé pour donner un conseil en lien avec une action future (sortir).
Certains verbes ne possèdent pas de conjugaison à l'impératif. De même, l'impératif ne se conjugue qu'à la deuxième personne du singulier, et à la première et la seconde personne du pluriel.
Dans les autres cas, il est d'usage d'employer le subjonctif (présent ou passé, selon le temps recherché).
Qu'elle vienne à huit heures demain.
Dans cet exemple, le subjonctif présent est utilisé pour donner un ordre.
Le conditionnel
Le mode conditionnel permet d'exprimer la conséquence logique d'une hypothèse. Cette dernière n'est pas toujours explicite.
Viens à Paris pour les vacances ! Si tu acceptais de venir, nous prendrions le train ensemble.
Dans cet exemple, le conditionnel permet d'exprimer la conséquence. L'action ainsi exprimée n'est pas certaine.
Le mode conditionnel a deux temps : le présent et le passé.
Le conditionnel passé est utilisé pour définir la suite logique à une hypothèse formulée au plus-que-parfait.
Si tu t'étais davantage organisé, tu aurais été moins angoissé par l'approche des examens.
Dans cet exemple, le conditionnel passé est la suite logique de l'hypothèse au plus-que-parfait ("étais organisé").
Dans un récit au passé, le conditionnel passé exprime souvent l'irréel du passé. Il s'agit d'actions qui ne peuvent plus se produire et qui, de toute façon, n'auraient pas pu se produire, car les conditions nécessaires n'ont pas été remplies.
Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu'ils auraient su l'être. Ils auraient su s'habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leur richesse, auraient su ne pas l'étaler. Ils ne s'en seraient pas glorifiés.
Georges Perec, Les Choses, Paris, éd. Julliard, coll. "Lettres nouvelles"
Les Choses
1965
Dans cet extrait, les personnages principaux imaginent ce qu'aurait pu être leur vie s'ils avaient été riches. Mais cela ne s'est pas produit. Ils rêvent à une situation qui ne se produira jamais. C'est le conditionnel passé qui domine.
Le subjonctif
Le mode du subjonctif permet d'envisager des possibilités. La probabilité de réalisation est incertaine, il ne s'agit pas d'une conséquence logique.
Il faut que tu viennes.
Dans cet exemple, le locuteur formule son désir, mais rien n'assure que la personne va effectivement venir. On utilise donc le subjonctif.
Le mode subjonctif présente quatre temps :
- Le subjonctif présent qui signifie une éventualité liée au moment présent : je veux que tu viennes.
- Le subjonctif passé qui signifie une éventualité antérieure au moment présent ou futur : je veux que tu aies terminé tes devoirs avant mon retour.
- Le subjonctif imparfait signifie une éventualité très improbable ou bien une éventualité envisagée dans un récit au passé. Dans un souci de simplicité, certains auteurs le remplacent par le subjonctif présent : il était possible qu'elle se trompât / Il était possible qu'elle se trompe.
- Le subjonctif plus-que-parfait exprime une éventualité liée à une action antérieure dans un récit au passé. Par souci de simplicité, certains auteurs le remplacent par le subjonctif passé : il était possible qu'elle se fût trompée / Il était possible qu'elle se soit trompée.
Le participe
Le mode participe ne se conjugue pas. Il a deux temps :
- Le participe présent signifie une action simultanée à celle d'un verbe conjugué.
Il allait par les rues, chantant à tue-tête.
Dans cet exemple, le participe présent "chantant" est une action qui est simultanée à celle à l'imparfait ("allait").
- Le participe passé exprime une action antérieure et réalisée.
La porte fermée, ils purent discuter en toute intimité.
Dans cet exemple, le participe passé indique une action terminée dans le passé. C'est après cette action que l'action de "discuter" a commencé.
Les participes employés seuls peuvent être considérés comme des verbes conjugués. Ils peuvent toutefois avoir d'autres fonctions :
- Le participe passé peut prendre la valeur d'une proposition subordonnée participiale : ayant invité mes amis à la maison, je décidai de leur montrer mes photos de vacances.
- Le participe passé peut prendre la valeur d'un adjectif qualificatif. Il signifie un résultat : la jeune fille attendrie accepta de l'inviter chez lui.
Accompagnés des auxiliaires "être" ou "avoir", le participe passé intervient dans la conjugaison des temps composés ou pronominaux.
J'ai avancé sans toi.
Je suis déçue de ta réaction.
L'infinitif
Le mode infinitif est la forme sous laquelle on trouve le verbe dans le dictionnaire.
L'infinitif présent permet souvent d'universaliser un propos.
Travailler est une nécessité.
Dans cet exemple, l'infinitif présent a une valeur universelle.
Le mode infinitif peut également se substituer au mode impératif pour signifier un ordre ou un conseil.
Prendre la seconde rue à gauche.
Dans cet exemple, l'infinitif à une valeur d'ordre.
Le mode infinitif est constitué de deux temps :
- L'infinitif présent
- L'infinitif passé, composé d'un auxiliaire ("avoir" ou "être") à l'infinitif et du participe passé du verbe
Avoir étudié la littérature au lycée permet de se créer une culture générale.
Dans cet exemple, c'est l'infinitif passé qui est utilisé.