Sommaire
ILe texte narratifADéfinitionBLe schéma narratifCLes personnagesIILe texte descriptifADescriptionBLes verbes descriptifsCLes temps de la descriptionLe texte narratif
Définition
Texte narratif
Un texte narratif raconte une histoire réelle ou fictive. Il s'inscrit dans la narration et est repérable à une suite de verbes d'action et de fait. Il suit une chronologie et est raconté par un narrateur plus ou moins présent dans l'histoire.
Arrivé le matin même, 14 novembre, à l'heure réglementaire, Phileas Fogg, laissant Fix aller à ses affaires, s'était rendu à bord du Carnatic, et là il apprenait, à la grande joie de Mrs. Aouda - et peut-être à la sienne, mais du moins il n'en laissa rien paraître - que le Français Passepartout était effectivement arrivé la veille à Yokohama.
Phileas Fogg, qui devait repartir le soir même pour San Francisco, se mit immédiatement à la recherche de son domestique. Il s'adressa, mais en vain, aux agents consulaires français et anglais, et, après avoir inutilement parcouru les rues de Yokohama, il désespérait de retrouver Passepartout, quand le hasard, ou peut-être une sorte de pressentiment, le fit entrer dans la case de l'honorable Batulcar. Il n'eût certes point reconnu son serviteur sous cet excentrique accoutrement de héraut ; mais celui-ci, dans sa position renversée, aperçut son maître à la galerie. Il ne put retenir un mouvement de son nez. De là rupture de l'équilibre, et ce qui s'ensuivit.
Jules Verne
Le Tour du monde en quatre-vingts jours
1873
Le schéma narratif
Un récit s'organise autour d'une intrigue, c'est-à-dire une suite d'actions ou de péripéties. Le schéma narratif est la façon dont se déroule le plus souvent cette intrigue :
- Un état initial
- Un élément perturbateur qui dérange l'état initial et déclenche des péripéties
- Des péripéties qui finiront par régler les problèmes
- Un élément de résolution : événement qui clôt le récit et permet de rétablir l'équilibre
- Une situation finale : la chute du roman ou du récit
L'état initial correspond à l'introduction du récit : il doit être clair et mettre en présence le personnage principal.
Élément du schéma narratif | Situation initiale | Élément perturbateur | Les péripéties | Élément de résolution | Situation finale |
---|---|---|---|---|---|
Description de l'élément | Le cadre spatio-temporel est posé et les personnages présentés. La situation initiale répond aux questions : qui ? quand ? où ? | Action/événement qui vient perturber la situation initiale | Ce sont les actions/événements que fait/subit le personnage principal | Élément qui clôt le récit et permet de retrouver un équilibre | Retour à une situation stable |
Temps généralement utilisé dans le récit | Imparfait | Passé simple/imparfait | Passé simple/imparfait | Passé simple/imparfait | Imparfait |
Présent | Passé composé/présent | Passé composé/présent | Passé composé/présent | Présent |
Dans "Le Petit Chaperon rouge", la situation initiale est celle du Petit Chaperon Rouge souhaitant aller visiter sa grand-mère. L'élément perturbateur est le loup, les péripéties sont la promenade, l'arrivée chez la grand-mère, le dialogue avec le loup qui finit par manger la fillette. L'élément de résolution est l'apparition du chasseur qui libère le Petit Chaperon Rouge et sa grand-mère. La situation finale est une fin heureuse, les retrouvailles de l'enfant et de sa grand-mère et la mort du loup.
L'enchaînement chronologique et causal est assuré dans le récit par plusieurs mots. On trouve surtout :
- Des adverbes : alors, ensuite, enfin, néanmoins, puis, etc.
- Des connecteurs logiques : car, comme, donc, et, ou, etc.
Les personnages
Les personnages des récits narratifs comme les contes ou les romans d'aventures correspondent souvent à des caractéristiques bien précises.
Les personnages sont souvent divisés en trois catégories :
- Le héros : c'est le personnage dont on suit l'histoire. Il incarne des qualités comme la bravoure, la richesse, la bonté, la beauté.
- Les opposants : ce sont les personnages qui créent des difficultés pour le héros au cours du récit. Ils sont souvent associés à des caractéristiques négatives comme la méchanceté, la laideur, l'avarice, la lâcheté.
- Les adjuvants : ce sont les personnages qui aident le héros au cours du récit. Ils sont souvent associés à des caractéristiques positives comme la bonté, la beauté, la générosité, le courage.
Dans le conte "Cendrillon", la belle-mère de Cendrillon est laide et méchante. C'est une opposante.
Dans Les Trois Mousquetaires, Constance est belle et douce. C'est une adjuvante.
Dans Hunger Games, Katniss est courageuse et forte. L'histoire se construit autour d'elle. C'est une héroïne.
Le texte descriptif
Description
Texte descriptif
Le texte descriptif détaille les caractéristiques d'un personnage, d'un objet, d'un lieu ou d'un animal. Il s'agit souvent d'une pause dans l'action d'un roman.
Ses filles étaient très belles ; mais la cadette surtout se faisait admirer et on ne l'appelait, quand elle était petite, que la Belle Enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie à ses sœurs.
Cette cadette, qui était plus belle que ses sœurs, était aussi meilleure qu'elles. Les deux aînées avaient beaucoup d'orgueil parce qu'elles étaient riches : elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands. Elles allaient tous les jours au bal, à la comédie, à la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps à lire de bons livres.
Madame Leprince de Beaumont, "La Belle et la Bête", 1758
Le texte descriptif permet de donner des informations sur les lieux ou les personnages.
Les verbes descriptifs
Les verbes descriptifs sont tous les verbes qui permettent de décrire un être vivant ou inanimé, ou encore un paysage.
Les verbes d'état sont souvent utilisés dans la description :
- Être
- Devenir
- Paraître
- Sembler
- Rester
- Passer pour
- Avoir l'air de
Il était arrivé à un âge où il devenait trop faible pour lutter. Il restait en dehors des combats et passait pour un lâche, alors qu'il avait encore l'air d'un fier guerrier.
Dans l'exemple précédent, la description repose essentiellement sur des verbes d'état.
Les verbes de perception permettent également de nourrir une description :
- Voir
- Distinguer
- Entendre
- Apercevoir
- Regarder
- Toucher
La fillette touchait du bout des doigts la paroi dure et froide de la vitre et observait avec attention les fleurs du jardin. Elle apercevait les roses qui commençaient à éclore et distinguait les tulipes blanches au pied du grand cerisier japonais.
Dans l'exemple précédent, les verbes de perception permettent de construire la description et de décrire un paysage à travers les yeux d'un personnage.
Les temps de la description
Temps de la description
Dans une description au présent, c'est le présent simple qui domine. Dans une description au passé, c'est l'imparfait qui domine.
La duchesse portait une longue robe en velours rouge qui paraissait très vieille et se froissait dès qu'elle marchait. Elle restait à l'écart des autres participants du bal et passait pour une excentrique, car elle était fort différente de ses semblables.
Dans l'exemple précédent, le temps de la description est l'imparfait. On relève de nombreux verbes descriptifs.
[…] il ne fallait rien de moins, pour enlever les suffrages, que la grimace sublime qui venait d'éblouir l'assemblée. Maître Coppenole lui-même applaudit ; et Clopin Trouillefou, qui avait concouru, et Dieu sait quelle intensité de laideur son visage pouvait atteindre, s'avoua vaincu. Nous n'essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre1, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit œil gauche obstrué, d'un sourcil roux en broussailles tandis que l'œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue, de ces dents désordonnées, ébréchées çà et là, comme les créneaux d'une forteresse, de cette lèvre calleuse2 sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d'un éléphant, de ce menton fourchu, et surtout de la physionomie répandue sur tout cela de ce mélange de malice, d'étonnement et de tristesse. Qu'on rêve, si l'on peut, cet ensemble.
L'acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c'est alors que la surprise et l'admiration furent à leur comble. La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse énorme dont le contrecoup se faisait sentir par-devant ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées3 qu'elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses ; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d'agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l'harmonie. Tel était le Pape que les fous venaient de se donner.
On eût dit un géant brisé et mal ressoudé.
Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut ; carré par la base, comme dit un grand homme ; à son surtout4 mi-parti rouge et violet, semé de campaniles5 d'argent, et surtout à la perfection de sa laideur, la populace le reconnut sur-le-champ et s'écria d'une voix :
"C'est Quasimodo, le sonneur de cloches ! C'est Quasimodo, le bossu de Notre-Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancale !"
1 Figure géométrique.
2 Dont la peau est durcie et épaissie.
3 Qui se trompent de chemin.
4 Vêtement de dessus, cape ou grand manteau ample.
5 Petite tour servant de clocher. Il s'agit ici de la décoration du vêtement.
Victor Hugo
Notre-Dame de Paris
1831
Ce texte est une description de portrait.
L'aspect de cette partie de l'Afrique était inquiétant d'ailleurs. Le désert se faisait peu à peu. Plus un village, pas même une réunion de quelques huttes. La végétation se retirait. À peine quelques plantes rabougries comme dans les terrains bruyéreux de l'Ecosse, un commencement de sables blanchâtres et des pierres de feu, quelques lentisques et des boissons épineux. Au milieu de cette stérilité, la carcasse rudimentaire du globe apparaissant en arêtes de roches vives et tranchantes. Ces symptômes d'aridité donnaient à penser au docteur Fergusson.
Il ne semblait pas qu'une caravane eût jamais affronté cette contrée déserte ; elle aurait laissé des traces visibles de campement, les ossements blanchis de ses hommes ou de ses bêtes. Mais rien. Et l'on sentait que bientôt une immensité de sable s'emparerait de cette région désolée.
Jules Verne
Cinq semaines en ballon
1863
Ce texte est une description de paysage.