Dans chacun des textes suivants, quelle est la valeur du présent ?
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
(Paul Verlaine, "Chanson d'automne")
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
(Jean de La Fontaine, "La Mort et le Bûcheron")
On ne doit pas juger du mérite d'un homme par ses grandes qualités, mais par l'usage qu'il en sait faire.
(Jean de La Bruyère, Les Caractères)
Vous recommencez à jouer à ce jeu qui vous est familier, donner un nom à chacun de vos compagnons de voyage.
(Michel Butor, La Modification)
Il sillonne la campagne tous les matins d'été.
Je n'ai pas faim : je ne parviens pas ce soir à digérer ma vie. Je suis fatiguée : j'ai marché toute la nuit pour semer ton souvenir.
Assise sur un banc, abrutie malgré moi par l'approche du matin, je cesse de me rappeler que j'essaie de t'oublier.
(Marguerite Yourcenar, Feux)
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
(Jean de La Fontaine, "Le Lion et le Rat")
Elle : Oui, ce soir je m'en souviens. Mais un jour, je ne m'en souviendrai plus. Du tout. De rien.
Elle lève la tête sur lui à ce moment-là.
Elle : Demain à cette heure-ci je serai à des milliers de kilomètres de toi.
Lui : Ton mari, il sait cette histoire ?
Elle hésite.
(Marguerite Duras, Hiroshima mon amour)
Le lundi, il se lève tôt pour aller au travail. Sur le chemin, il cueille des fleurs qu'il offrira à sa fiancée le soir.
Je ne trouvai point Mme de Warens ; on me dit qu'elle venait de sortir pour aller à l'église. C'était le jour des Rameaux de l'année 1728. Je cours pour la suivre : je la vois, je l'atteins, je lui parle...
(Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions)