Sommaire
IRésumé de la pièce de SophocleALe contexteBPremière partieCDeuxième partieDTroisième partieIIRésumé du film de PasoliniALe prologueBPremière partieCDeuxième partieDL'épilogueLa tragédie de Sophocle raconte l'histoire de la prise de conscience d'Œdipe. Ce dernier est le roi de Thèbes au début de la pièce et est marié à Jocaste. Il est confronté à la peste qui règne dans sa ville. Il apprend par Créon, son beau-frère, que l'oracle de Delphes a affirmé que la peste cesserait si l'assassin de Laïos est arrêté et puni. Œdipe ignore alors qu'il est le meurtrier, mais qu'en plus Laïos est son père, et Jocaste sa mère. La pièce suit son enquête, ses doutes et ses moments de violence, jusqu'à ce qu'il accepte la réalité. La tragédie se clôt sur le suicide de Jocaste et l'automutilation d'Œdipe qui se crève les yeux.
Le film de Pasolini reprend la même trame que la tragédie de Sophocle. Toutefois, il ajoute un prologue et un épilogue qui se situent dans l'Italie du XXe siècle. Il filme également toute la vie d'Œdipe, de son enfance à son ascension sur le trône de Thèbes. Il insiste particulièrement sur l'inceste entre Œdipe et sa mère, et clôt le film avec l'errance d'Œdipe aveugle, dans l'Italie des années 1960.
Résumé de la pièce de Sophocle
Le contexte
Abandonné par ses parents Laïos et Jocaste, souverains de Thèbes, alors qu'il n'était qu'un enfant, Œdipe a été sauvé par un berger et confié à Polybe et Mérope, souverains de Corinthe. Un jour, un Corinthien lui fait savoir qu'il a été abandonné. Malgré les paroles rassurantes de Polybe et Mérope, qui assurent que cela est faux, Œdipe va voir l'oracle de Delphes. Là, il apprend qu'il tuera son père et épousera sa mère.
Terrifié, il préfère ne pas retourner à Corinthe, de peur que la prophétie ne se réalise. En chemin, il croise Laïos, son vrai père, qu'il tue après une dispute. Il arrive à Thèbes et résout l'énigme du Sphinx qui dévore les jeunes gens de la ville. Il est acclamé en héros et épouse Jocaste, sans savoir que c'est sa vraie mère. La peste s'abat alors sur le royaume. C'est là que commence la pièce de Sophocle.
L'énigme du Sphinx est très célèbre : "Quel être, pourvu d'une seule voix, a d'abord quatre jambes, puis deux jambes, et finalement trois jambes." La réponse d'Œdipe est la suivante : "L'homme, car dans sa prime enfance il se traîne sur ses pieds et ses mains, à l'âge adulte il se tient debout sur ses jambes, et dans sa vieillesse, il s'aide d'un bâton pour marcher."
Le spectateur connaît le mythe d'Œdipe. Avant le début de la pièce, il sait qu'il a tué son père et épousé sa mère, il connaît déjà le contexte.
Première partie
Dans le prologue, le prêtre de Thèbes vient demander à Œdipe de délivrer Thèbes de la peste. Il le remercie de ce qu'il a fait par le passé, les libérant du Sphinx, mais explique que désormais le peuple souffre et qu'il faut arrêter l'épidémie.
Œdipe rassure alors le prêtre, lui apprenant qu'il a déjà envoyé Créon, le frère de Jocaste, consulter l'oracle de Delphes. Il s'inquiète d'ailleurs qu'il ne soit pas encore revenu. À ce moment, Créon apparaît. Il est heureux et apprend à Œdipe qu'il a de bonnes nouvelles : l'oracle lui a révélé comment sauver la ville. Il faut retrouver le meurtrier de Laïos et le punir de son crime. Œdipe annonce qu'il va se charger de l'enquête. Il annonce également la sentence qui attend le coupable : l'exil ou la mort.
Survient alors le parados, le moment où le chœur fait son entrée sur scène. Il exprime son inquiétude. Il décrit le tableau pathétique de Thèbes dévastée par la peste.
Œdipe s'adresse au chœur et fait l'éloge de Laïos. Sur les conseils du chœur, il demande qu'on fasse venir Tirésias, l'aveugle devin, espérant pouvoir en apprendre plus grâce à lui.
Tirésias apparaît, mais il refuse de répondre à Œdipe, qui s'énerve de plus en plus devant le silence du vieil homme. Lorsque Tirésias laisse entendre à demi-mots qu'Œdipe est coupable, ce dernier s'emporte franchement et déclare que c'est Tirésias le criminel.
Dans le stasimon qui suit, le chœur s'étonne des accusations de Tirésias. Il pense qu'il faut des preuves. Il ne croit pas à la culpabilité d'Œdipe.
Parodos
Le parodos est le moment où le chœur entre sur scène au début de la tragédie antique.
Stasimon
Le stasimon correspond au moment où le chœur commente l'action.
- Œdipe s'est maudit lui-même, promettant la mort ou l'exil à l'assassin de Laïos.
- Œdipe a promis de retrouver l'assassin, l'enquête commence.
- Œdipe refuse d'écouter Tirésias. Il se montre violent.
- Œdipe croit à un complot politique.
- Le chœur est perturbé par les paroles de Tirésias mais reste du côté d'Œdipe, sauveur de la Cité.
Deuxième partie
Œdipe est persuadé que Tirésias ment, qu'il s'est mis d'accord avec Créon pour former ses fausses accusations. Il se persuade que les deux hommes complotent contre lui. Il accuse ainsi son beau-frère d'être un traître et exige son exil après l'avoir menacé de mort.
Jocaste entre alors en scène. Œdipe lui pose de multiples questions concernant la mort de Laïos. Elle répond, et il se rend compte que certaines circonstances de la mort du roi lui paraissent familières. Il se met alors à penser qu'il est peut-être le meurtrier. Il raconte son histoire à Jocaste. Mais elle le rassure, et lui explique qu'un témoin a assisté au meurtre de Laïos et assuré qu'il y avait plusieurs meurtriers. Œdipe réclame qu'on fasse venir ce témoin. Jocaste rapporte également à Œdipe la prophétie qu'on lui a faite, selon laquelle son fils tuerait son père et qu'elle l'épouserait. Elle lui dit que cela ne s'est pas réalisé. Elle ne croit pas aux prédictions divines. Elle affirme que la prédiction que l'oracle de Delphes a faite à Œdipe sera également fausse.
Le chœur se montre troublé que Jocaste ne croit pas aux devins. Il entame un chant à la gloire des dieux, et rappelle que les hommes sont souvent coupables d'hybris.
Un Corinthien fait son apparition. Il apprend à Jocaste la mort de Polybe. Œdipe est rassuré par cette nouvelle qui semble prouver que Jocaste a raison : l'homme qu'il croit être son père est mort sans qu'il le tue.
Mais un nouveau coup de théâtre survient alors. Le Corinthien révèle à Œdipe que Polybe n'est pas son père biologique. Il lui raconte comment il a été trouvé dans la montagne par un paysan, et remis au roi de Corinthe. Jocaste comprend alors qui est Œdipe, mais elle ne veut pas faire face à cette vérité. Elle tente de le persuader d'arrêter là sa quête d'identité, mais il refuse. Il veut absolument rencontrer l'homme qui a été témoin du meurtre de Laïos.
Œdipe retrouve le berger et lui pose de nombreuses questions. Ce dernier hésite à dire la vérité. Mais Œdipe se montre particulièrement violent avec lui, et il finit par avouer qu'il a en effet été chargé de l'abandonner quand il était bébé, mais qu'il n'a pas pu le sacrifier. Œdipe comprend enfin qui il est, qu'il a tué son père Laïos et épousé sa mère Jocaste.
Hybris
L'hybris est une notion grecque qui correspond à la démesure des hommes.
- Cette partie voit l'arrivée de Jocaste.
- Jocaste respecte les dieux, mais elle ne croit pas aux devins ni aux oracles.
- Le chœur est choqué par les déclarations de Jocaste, estimant qu'elle se montre irrespectueuse envers les dieux.
- L'arrivée du Corinthien est d'abord perçue comme un espoir : Œdipe, qui doute, est rassuré de savoir qu'il n'a pas tué son père. Mais cet heureux retournement de situation est de courte durée, puisqu'il apprend qu'il n'est pas le fils de Polybe.
- L'enquête identitaire commence et se termine dans cet acte.
- Jocaste comprend avant Œdipe qui il est réellement.
Troisième partie
L'exodos commence par le récit du messager qui raconte la pendaison de Jocaste et la mutilation d'Œdipe qui s'est crevé les yeux. Œdipe apparaît alors sur scène. Le coryphée lui reproche de s'être puni lui-même, de ne pas avoir laissé les dieux décider à sa place. Œdipe en appelle à sa liberté.
La scène suivante présente Œdipe face à Créon. Il lui fait part de ses regrets et lui fait promettre de s'occuper de ses deux filles, Antigone et Ismène. Créon accepte. Œdipe fait ses adieux à ses enfants, que Créon ne le laisse pas voir longtemps. Il décide ensuite de s'exiler, en homme misérable.
Le coryphée clôt la pièce en évoquant la misérable destinée d'Œdipe. Il rappelle qu'il ne faut jamais penser qu'un homme est heureux avant que sa vie soit terminée, car Œdipe, que tous croyaient heureux, est devenu le plus infortuné des hommes. Le bonheur des hommes est donc fragile.
- Les scènes violentes (pendaison de Jocaste et mutilation d'Œdipe) n'ont pas lieu sur scène, elles sont rapportées.
- Œdipe est puni par les dieux, dans le sens où la prophétie s'est réalisée.
- Œdipe se punit lui-même, la mutilation n'était pas exigée. C'est une preuve de sa liberté personnelle.
- La pièce se termine sur la tragédie du bonheur.
Résumé du film de Pasolini
Le prologue
Le film s'ouvre sur l'indication "Thèbes", gravée sur une pierre. L'action se situe en Italie en 1922. On assiste d'abord à la naissance d'un enfant filmée depuis une fenêtre. Puis, on voit le bébé un peu plus grand avec sa mère et les amies de celle-ci dans les champs. La mère laisse l'enfant dans l'herbe et va jouer avec ses amies. Ensuite, elle prend le nourrisson dans ses bras et l'allaite. Le bébé observe la nature.
Plus tard, la mère promène l'enfant dans son landau. Le père apparaît et observe le garçon. Il paraît hostile. Deux phrases apparaissent successivement à l'écran en insert : "Tu es né pour me prendre ma place dans ce monde, me rejeter dans le néant, me voler ce qui m'appartient" et "C'est elle que tu me voleras en premier, elle, la femme que j'aime... D'ailleurs tu me voles déjà son amour".
Un soir, les parents se préparent pour aller au bal. La femme repousse plusieurs fois les avances de son époux. Réveillé par la musique du bal, l'enfant va sur le balcon et observe l'ombre de ses parents qui dansent. Un feu d'artifice éclate, provoquant les pleurs de l'enfant. Lorsque les parents rentrent, le père et la mère partagent un moment de tendresse dans leur chambre. Pendant la nuit, le père se dirige vers la chambre du bébé. Une musique inquiétante se fait entendre (tambour et flûte). Le père attrape fermement les pieds de l'enfant qui se met à pleurer.
1922 est également l'année de naissance de Pier Paolo Pasolini.
Insert
Un insert désigne une image insérée au montage d'un film.
- Le prologue se situe au XXe siècle en Italie.
- Le père est hostile à l'enfant.
- La mère est une belle femme énigmatique.
- L'enfant est source de conflit pour les parents.
Cette partie n'est pas présente dans la pièce de Sophocle. C'est la partie autobiographique du film.
Première partie
C'est le début de l'histoire d'Œdipe. Un long travelling sur la montagne présente le changement de décor. C'est le désert montagneux. Un homme apparaît, transportant un bébé comme s'il s'agissait d'un gibier suspendu sur un bâton. Il y a des corbeaux et aussi un serpent. L'atmosphère est inquiétante. L'homme abandonne le bébé mais n'ose pas le tuer. En partant, il croise un berger qui récupère l'enfant.
Le berger amène le bébé au roi de Corinthe, Polybe, qui le présente ensuite à sa femme. Mérope décide de l'appeler Œdipe, ce qui signifie "pieds enflés", car en effet ses pieds sont blessés.
L'action opère ensuite un saut dans le temps. On retrouve Œdipe jeune homme, jouant au lancer de disque avec des garçons. Comme il triche, un des joueurs s'emporte et le traite de "fils de fortune, abandonné par son père et sa mère".
Après cet incident, Œdipe se met à faire des cauchemars et explique à ses parents qu'il doit aller voir l'oracle de Delphes. Il veut connaître la signification de son rêve, même si sa mère lui assure qu'il n'a pas été adopté. Ses parents lui font leurs adieux et il part, alors que sa mère pleure et que le berger qui l'a sauvé paraît inquiet.
L'oracle déclare à Œdipe : "Il est écrit que tu tueras ton père et que tu feras l'amour avec ta mère". L'oracle rit, et Œdipe rit aussi, pensant qu'il s'agit d'une plaisanterie. Mais l'oracle répète sa prophétie et somme Œdipe de partir pour ne pas contaminer les autres. Effrayé et hébété, Œdipe s'enfuit. Il ne veut pas retourner à Corinthe où il croit que vivent ses parents biologiques. Il se met alors à errer dans le désert. Il pleure et se cache à plusieurs reprises les yeux avec ses mains. Il se mord aussi une main violemment, geste qu'il ne semble pas contrôler. Une question apparaît à l'écran : "Où donc va ma jeunesse ? Où va ma vie ?" Trois fois, Œdipe arrive à un croisement. Il ferme les yeux et tourne sur lui-même, choisissant une route au hasard. Chaque fois, il s'agit de la route pour Thèbes. Dans son errance, il assiste à un mariage. Il parvient aussi à un labyrinthe dans lequel il découvre une belle jeune femme. Il se mord de nouveau violemment le poing. Pour la quatrième fois, il prend au hasard le chemin de Thèbes. Agacé, il jette son chapeau par terre avec rage et va vers une autre intersection.
C'est là qu'il rencontre un char conduit par un homme qui porte une couronne, accompagné par des soldats et le berger qui n'a pas tué Œdipe. Le roi exige d'Œdipe qu'il le laisse passer. Œdipe refuse. Un soldat s'approche alors de lui, et Œdipe lui lance une pierre au visage. Il part ensuite en courant, les trois autres soldats à sa suite. Un à un, il les tue et revient vers le roi. Le berger s'est enfui. Œdipe tue le roi. Il achève ensuite le soldat qu'il avait blessé et part pour Thèbes.
En chemin, il croise des personnes qui fuient la ville. Il demande à un jeune homme ce qui se passe. Celui-ci se présente comme étant le messager. Il explique que le peuple fuit Thèbes à cause du Sphinx. Il entraîne Œdipe avec lui pour lui montrer le monstre. Œdipe s'arrête d'abord devant Tirésias, le prophète. Une phrase apparaît à l'écran : "Tes concitoyens souffrent et pleurent, luttant pour leur sauvegarde... Et toi, aveugle et solitaire, tu chantes. Comme j'aimerais être à ta place. Ton chant te place au-dessus du destin." Le messager montre ensuite à Œdipe le Sphinx. Il explique que celui qui l'affronterait et le vaincrait épouserait Jocaste, reine de Thèbes. Œdipe court en criant vers la créature malgré les cris du jeune homme qui veut le retenir. Le Sphinx lui dit : "Une énigme assombrit ta vie, quelle est-elle ?" Œdipe crie qu'il ne veut rien savoir et rejette le monstre dans l'abîme.
Le messager fait alors savoir à tous que le Sphinx est mort. Le peuple entoure Œdipe et l'acclame. Jocaste et Créon sortent alors de la ville. Œdipe et Jocaste échangent un regard énamouré. À la tombée du jour, la ville célèbre la mort du Sphinx. Jocaste et Œdipe partagent leur première nuit ensemble.
- Il y a un radical changement de décor et d'époque entre le prologue et la première partie.
- Cette partie constitue le début de la vie d'Œdipe.
- Œdipe est montré comme un jeune homme violent et impulsif.
- L'oracle et le Sphinx sont des personnages énigmatiques.
- Œdipe et Jocaste semblent attirés l'un par l'autre dès qu'ils se voient.
Cette partie n'est pas présente dans la pièce de Sophocle. Il s'agit du début de la vie d'Œdipe.
Œdipe ne résout pas l'énigme dans cette version, c'est par la violence qu'il vainc le Sphinx.
Deuxième partie
La scène suivante présente la ville ravagée par la peste. Des corps couverts de plaies gisent ici et là. Des plaintes et des pleurs s'élèvent de tous côtés. Œdipe, qui porte désormais la couronne du roi de Thèbes, se tient devant son peuple. Un homme dans la foule lui demande de les aider. Œdipe leur dit qu'il partage leur tourment et a envoyé Créon questionner l'oracle de Delphes.
Le messager arrive et annonce le retour de Créon. Ce dernier explique qu'il a de bonnes nouvelles. Pour vaincre l'épidémie, il faut chasser l'homme qui contamine la ville, le tuer ou l'exiler. Cet homme est le meurtrier de Laïos. Œdipe se demande où peut bien être le coupable. Créon rapporte que l'oracle a dit : "ici". Œdipe promet de le retrouver. Il rejoint ensuite Jocaste dans leur chambre. À l'extérieur, les morts s'accumulent.
Œdipe fait venir Tirésias pour le questionner, car Créon le lui a conseillé. Mais le devin refuse de parler. Œdipe commence à s'impatienter. Tirésias déclare enfin que c'est Œdipe qui contamine la ville, qu'il est l'assassin qu'il recherche, et qu'il a une relation scandaleuse avec ceux qui lui sont le plus proches. Œdipe, fou de rage, se persuade que Créon et Tirésias forment un complot contre lui. Il enlève ses attributs de roi (couronne et fausse barbe) et attaque le devin, criant qu'il ne veut plus l'entendre. Tirésias lui apprend alors qu'il finira comme lui, aveugle et jouant de la flûte. Il lui dit qu'il découvrira qu'il est "à la fois père et frère de ses enfants, fils et mari de sa mère, qu'il a été uni à la femme qui fut celle de son père. Et que lui seul est l'assassin de son père". Jocaste, qui écoute tout depuis sa chambre, rit de ces déclarations et sort jouer avec ses suivantes.
Œdipe est troublé par les propos de Tirésias. Il rejoint Jocaste et partage un moment d'amour avec elle. Au matin, les plaintes dans la ville n'ont pas cessé. Créon apparaît à l'écran avec un panneau sur lequel il est écrit : "Œdipe voudrait oublier son crime, en accuser Créon et son propre peuple". Œdipe quitte la chambre et Jocaste à regret et affronte Créon. Il se montre violent et ne cesse de hurler. Il crie que Créon veut le pouvoir, il l'accuse d'être un traître, il le menace de mort. Créon reste calme et déclare qu'il ne veut pas être roi, qu'il a déjà tous les avantages d'un roi comme il est frère de Jocaste et beau-frère d'Œdipe, et qu'il n'a aucun des devoirs d'un souverain, ce qui lui convient. Œdipe décide d'exiler Créon.
Seul avec Jocaste, il explique ce qui s'est passé. Jocaste lui conseille de se méfier des prophéties. Elle lui raconte alors ce que l'oracle de Delphes avait révélé à Laïos : il serait tué par son fils qui épouserait sa propre mère. Elle lui dit que pourtant Laïos a été tué par une bande de voleurs au croisement de trois routes. Cela interpelle Œdipe (les croisements sont souvent entre quatre routes, pas trois). Elle lui dit aussi que le fils qu'elle a eu avec Laïos a été jeté du haut d'une montagne. Œdipe se mord le poing. Il dit à Jocaste que ses propos le terrifient. Une question apparaît à l'écran : "Dieu, que veux-tu de moi ?" Jocaste demande à Œdipe pourquoi il a peur d'être l'amant de sa mère, alors que beaucoup d'hommes ont rêvé de l'être dans leurs songes.
Œdipe et Jocaste font de nouveau l'amour, même si Œdipe est maintenant persuadé qu'il est l'assassin de Laïos. Il crie à Jocaste que ses parents sont Polybe et Mérope, qu'ils le lui ont assuré quand il a demandé s'il avait été abandonné. Il raconte aussi la prophétie que lui a faite l'oracle de Delphes. Jocaste ne veut pas l'entendre, elle se bouche les oreilles. Œdipe lui murmure "mère" avant de l'embrasser.
Le lendemain matin, Jocaste va prier, persuadée qu'Œdipe est simplement perturbé par tout ce qu'on lui a dit. Elle croise alors le berger de Polybe qui vient annoncer la mort du roi. Il explique qu'Œdipe est désormais roi de Corinthe. Jocaste pense que cela va réconforter Œdipe : l'oracle avait bien tort, Polybe n'a pas été tué par son fils. Mais cela ne suffit pas à Œdipe qui veut connaître toute la vérité. Il va retrouver le serviteur de Laïos, l'homme qui l'a épargné. Il le force à lui dire tout ce qu'il sait, se montrant de nouveau violent. L'homme avoue alors qu'Œdipe est bien le fils de Jocaste et Laïos. Œdipe lui demande pourquoi il a épargné l'enfant. L'homme répond : "par pitié".
Œdipe rentre à Thèbes, et trouve alors le corps de sa mère pendu au plafond de la chambre. Il hurle de douleur. Il lui enlève son vêtement et prend la broche qui est dessus. Il se crève les yeux en criant qu'ainsi il ne reverra plus "ce que je n'aurais jamais dû voir ; je ne reconnaîtrai plus ce que je cherchais à connaître. J'aurais dû me crever les tympans pour mieux renfermer mon malheureux corps en lui-même". Il demande alors à être chassé de Thèbes. Le messager lui donne une flûte pour l'accompagner dans son exil.
- Jocaste refuse de croire aux prophéties et se moque même de Tirésias.
- Œdipe et Jocaste sont montrés comme deux amants passionnels.
- Œdipe est très violent.
- Pasolini n'hésite pas à montrer la pendaison de Jocaste et la mutilation d'Œdipe à l'écran.
L'épilogue
Retour à l'époque contemporaine. L'acteur qui joue Œdipe apparaît sous les traits d'un homme aveugle et visiblement vagabond, assis sur le parvis d'une cathédrale. Il joue de la flûte. Il appelle ensuite un jeune homme, Angelo, incarné par le même acteur que celui qui joue le messager.
Ils vont près d'une usine où Angelo joue au ballon avec d'autres jeunes hommes. Œdipe appelle de nouveau Angelo et ils partent ensemble vers le champ où le bébé et la mère se trouvaient au début du film. Angelo décrit la nature autour de lui à Œdipe. Ce dernier dit : "Ô lumière que je ne peux plus voir. Qui fut mienne un jour, illumine-moi une dernière fois. Je suis arrivé. La vie s'achève toujours où elle a commencé."
- L'épilogue procède à un retour dans l'Italie contemporaine.
- Il s'agit de la suite de la partie autobiographique du film.
- C'est le même acteur qui joue Œdipe dans l'époque ancienne et dans l'époque contemporaine.