Définition
Dialogue
Un dialogue est une conversation entre deux ou plusieurs personnes. Inséré dans un récit, il lui apporte de la vie.
- Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s'écria-t-il, je veux…
- D'abord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu'elle le vit s'avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir ; mais ici, point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m'a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule.
- Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il.
- Ah ! vous nommez un point, la libre disposition de nous-mêmes : un point très capital, en effet ; et vous me permettrez d'être, en ce point, tout à fait la maîtresse.
- Et si, me fiant en vos promesses, je l'exigeais ?
- Ah ! vous me prouveriez que j'aurais eu le plus grand tort de vous faire la plus légère promesse, je ne serais pas assez sotte pour la tenir, et je vous prierais de me laisser tranquille.
Montriveau pâlit, voulut s'élancer ; la duchesse sonna, sa femme de chambre parut, et cette femme lui dit en souriant avec une grâce moqueuse :
- Ayez la bonté de revenir quand je serai visible.
Honoré de Balzac
La Duchesse de Langeais
Conseils pour écrire un dialogue
Toute la difficulté du dialogue consiste à trouver un ton juste. Il s'agit de transcrire une conversation orale à l'écrit. Cependant, on ne peut pas se contenter de représenter une conversation orale à l'identique. Il faut savoir abréger et alléger. Voici quelques conseils pour réussir un dialogue dans un récit :
- Introduire le dialogue pour le mettre en scène.
- Soigner la présentation du dialogue en respectant les règles de typographie : guillemets (") au début et à la fin du dialogue et des tirets (-) à chaque changement de personnage.
- Employer un vocabulaire vivant et clair.
- Éviter les banalités.
- Ne pas écrire de dialogue trop long : aller à l'essentiel et écrire des phrases courtes.
- Rappeler le nom des personnages pour éviter que le lecteur soit perdu.
- Ne pas répéter trop souvent "dit-il", "répondit-il". Si le dialogue est bien présenté, le lecteur comprendra de lui-même.
Armand de Montriveau sentit alors la dureté de cette femme froide et tranchante autant que l'acier, elle était écrasante de mépris. En un moment, elle avait brisé des liens qui n'étaient forts que pour son amant. La duchesse avait lu sur le front d'Armand les exigences secrètes de cette visite, et avait jugé que l'instant était venu de faire sentir à ce soldat impérial que les duchesses pouvaient bien se prêter à l'amour, mais ne s'y donnaient pas, et que leur conquête était plus difficile à faire que ne l'avait été celle de l'Europe.
"Madame, dit Armand, je n'ai pas le temps d'attendre. Je suis, vous l'avez dit vous-même, un enfant gâté. Quand je voudrai sérieusement ce dont nous parlions tout à l'heure, je l'aurai.
- Vous l'aurez ? dit-elle d'un air de hauteur auquel se mêla quelque surprise.
- Je l'aurai.
- Ah ! vous me feriez bien plaisir de le vouloir. Pour la curiosité du fait, je serais charmée de savoir comment vous vous y prendriez…
- Je suis enchanté, répondit Montriveau en riant de façon à effrayer la duchesse, de mettre un intérêt dans votre existence. Me permettrez-vous de venir vous chercher pour aller au bal ce soir ?
- Je vous rends mille grâces, monsieur de Marsay vous a prévenu, j'ai promis.
Montriveau salua gravement et se retira.
- Ronquerolles a donc raison, pensa-t-il, nous allons jouer maintenant une partie d'échecs."
Honoré de Balzac
La Duchesse de Langeais