Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Lettre à Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis
Amerigo Vespucci
1503
« Voici ce que fut ce voyage. […] Nous naviguâmes deux mois et trois jours avant qu'une terre nous apparût. Ce que nous subîmes dans ce désert marin, quels dangers de naufrage, quelles souffrances physiques nous affrontâmes, quelles angoisses nous accablèrent l'esprit, je le laisse deviner à ceux qui par l'expérience savent le mieux ce que signifient la quête de l'inconnu et la recherche de ce dont on ne sait s'il existe. Pour tout dire en un mot, sachez que sur soixante-sept jours de navigation, nous en eûmes, d'affilée, quarante de pluie, de tonnerre et d'éclairs, obscurs points que jamais nous ne vîmes, de jour, le soleil, et de nuit, un ciel serein. La terreur grandit alors en nous au point de nous faire pratiquement abandonner tout espoir de survivre. Mais au milieu de tant d'orages gigantesques, il plut au Très-Haut, dans le ciel, de nous faire voir, devant nous, un continent, des régions nouvelles, un monde nouveau. À cette vue, nous fûmes inondés autant de joie qu'on peut imaginer qu'en puisse concevoir un homme, lorsque, après avoir éprouvé des fléaux de toutes sortes et une fortune contraire, il rencontre le salut. Le 7 août 1501, nous jetâmes l'ancre sur les rivages de ces régions, et rendîmes grâce à notre Dieu par une prière solennelle et la célébration d'une messe chantée. Là, nous nous aperçûmes que cette terre n'était pas une île, mais un continent, parce qu'elle est bordée de très longs rivages qui n'en font pas le tour, et qu'elle regorge d'une infinité d'habitants. Nous y découvrîmes des nations et des peuples innombrables, toutes les races d'animaux sauvages qu'on trouve dans nos régions, et bien d'autres choses que nous n'avions jamais vues auparavant, amis dont il serait trop long de rendre compte en détail. »
Quelle est la forme de ce récit de voyage ?
Le récit de voyage d'Amerigo Vespucci prend la forme d'une lettre. On le repère grâce au paratexte « Lettre à Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis », qui indique qu'il s'agit d'une lettre. On retrouve également l'emploi de la première personne « je », « nous » et la présence de dates « Le 7 août 1501 » qui sont caractéristiques de la lettre. On voit aussi la présence du destinataire de la lettre grâce à l'apostrophe « amis » et l'emploi de la deuxième personne (« sachez »). La lettre est un compte rendu rédigé par l'explorateur. Il fait part de ses découvertes et des événements marquants de son voyage.
Comment Amerigo Vespucci voyage-t-il ?
Amerigo Vespucci voyage sur un bateau. On retrouve des mots appartenant au vocabulaire maritime (« nous naviguâmes », « désert marin », « naufrage »).
Quel champ lexical domine dans ce texte ?
Le texte est marqué par un très abondant champ lexical de l'aventure :
- tout d'abord par des mots qui se rattachent au vocabulaire de la navigation « nous naviguâmes », « désert marin », « naufrage » ;
- ensuite, on retrouve le vocabulaire de la météo qui montre les dangers auxquels les marins ont été confrontés : « pluie, de tonnerre et d'éclairs » ;
- enfin, on voit la présence du vocabulaire du voyage et de la découverte « un continent, des régions nouvelles, un monde nouveau », « Nous y découvrîmes » , « bien d'autres choses que nous n'avions jamais vues auparavant ».
Quelles difficultés les marins ont-ils rencontrées au cours de leur voyage ?
Vespucci raconte les conditions très difficiles de son long voyage : la durée (« deux mois et trois jours »), le désespoir de son équipage par l'accumulation des problèmes rencontrés (« quels dangers de naufrage, quelles souffrances physiques nous affrontâmes, quelles angoisses nous accablèrent l'esprit ») ainsi que les intempéries : quarante jours d'une météo très mauvaise rendent la navigation éprouvante.
Quels sentiments les marins ont-ils ressentis au cours de leur périple ?
Les marins ont tout d'abord ressenti de la peur et du désespoir face aux dangers rencontrés lors de leur voyage (« quelles angoisses nous accablèrent l'esprit » et « La terreur grandit alors en nous au point de nous faire pratiquement abandonner tout espoir de survivre »).
Cependant, en voyant de nouvelles terres à l'horizon, ils ont éprouvé une grande joie (« À cette vue, nous fûmes inondés autant de joie qu'on peut imaginer qu'en puisse concevoir un homme »).
À qui Amerigo Vespucci attribue-t-il la réussite de son voyage ?
Vespucci attribue la réussite de son voyage à Dieu (« il plut au Très-Haut, dans le ciel, de nous faire voir, devant nous, un continent ») qu'il remercie dès qu'ils jettent l'ancre (« nous [...] rendîmes grâces à notre Dieu par une prière solennelle et la célébration d'une messe chantée »).
Dans l'extrait suivant, quelle figure de style est utilisée ?
« Mais au milieu de tant d'orages gigantesques, il plut au Très-Haut, dans le ciel, de nous faire voir, devant nous, un continent, des régions nouvelles, un monde nouveau. À cette vue, nous fûmes inondés autant de joie qu'on peut imaginer qu'en puisse concevoir un homme, lorsque, après avoir éprouvé des fléaux de toutes sortes et une fortune contraire, il rencontre le salut. »
L'hyperbole exagère une idée pour l'accentuer dans le but de créer une forte impression. Ces hyperboles soulignent l'intensité des dangers rencontrés par les marins et l'intensité de leur soulagement quand ils aperçoivent enfin la terre.
Quelle est la caractéristique du continent qu'Amerigo Vespucci découvre ?
Le continent qu'Amerigo Vespucci découvre est peuplé par des hommes mais aussi par de nombreux animaux : « Nous y découvrîmes des nations et des peuples innombrables ». D'ailleurs, il y a tellement de choses qui constituent ce continent qu'il est impossible à l'explorateur de toutes les décrire car cela serait bien trop long : « Nous y découvrîmes [...] bien d'autres choses [...] dont il serait trop long de rendre compte en détail ».
Quelle phrase montre que les marins ont bien accosté sur un nouveau continent ?
La phrase « Nous y découvrîmes [...] bien d'autres choses que nous n'avions jamais vues auparavant » montre que les marins ont bien accosté sur un nouveau continent.
Bien qu'Amerigo Vespucci et ses Indiens trouvent sur ce continent des hommes et des animaux « qu'on trouve dans nos régions », ils font des découvertes. L'emploi du nom commun indéfini « choses » montre qu'il ne peut pas nommer ce qu'il a découvert car il ne sait pas ce que c'est. Les termes « biens d'autres » montrent une quantité importante de ces « choses » nouvelles qui s'offrent à la vue des explorateurs.
Pour quelle raison Amerigo Vespucci voyage-t-il ?
Raconter ses aventures et ses péripéties est une autre motivation du voyage. Les écrivains relatent leurs aventures, les péripéties de leur voyage, les peurs qu'ils ont pu avoir pour les partager avec le lecteur, pour l'informer sur le déroulement du voyage. Amerigo Vespucci donne son nom à l'Amérique qu'il est allé explorer. Dans cette lettre à Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, il raconte son voyage et ses difficultés.