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  4. Cours : Le vocabulaire abstrait : misère et bonheur dans le récit au XIXe siècle

Le vocabulaire abstrait : misère et bonheur dans le récit au XIXe siècle Cours

Sommaire

IIntroductionIILe vocabulaire du bonheurIIILe vocabulaire de la misère
I

Introduction

Les romanciers du XIXe siècle comme Balzac, Maupassant, Zola ou Victor Hugo ont mis en scène l'Homme à travers sa condition sociale.
Pour émouvoir le lecteur, ils emploient un vocabulaire précis, destiné à susciter la compassion envers les plus malheureux et les plus pauvres.

II

Le vocabulaire du bonheur

Le bonheur des personnages du XIXe siècle dépend souvent de leur condition sociale. Mis en scène, il est destiné à réjouir le lecteur avec les personnages.

Noms Adjectifs Verbes et expression
Bonheur
Joie
Enthousiasme
Félicité
Enchantement
Béatitude
Heureux
Joyeux
Enthousiaste
Rayonnant
Se réjouir
S'enthousiasmer
Être enchanté(e)
Beauté
Joliesse
Beau / belle
Jolie
Charmant / charmante
Éblouir
Illuminer
Charmer
Richesse
Prospérité
Abondance
Luxe
Riche
Prospère
Abondant
Étaler ses richesses
Prodiguer ses richesses
Santé
Vigueur
Éclatant
Vigoureux
Solide
Fort
Robuste
Respirer la santé
Amour
Amitié
Chance
Amoureux
Aimant
Affectueux
Chanceux
Aimer
Chérir
S'éprendre, être épris de
Gentillesse
Bonté
Gentil
Bon
Charitable
Exercer la charité envers qqn
Se montrer bon, généreux envers qqn

Un jour Cosette se regarda par hasard dans son miroir et se dit : Tiens ! Il lui semblait presque qu'elle était jolie. Ceci la jeta dans un trouble singulier. Jusqu'à ce moment elle n'avait point songé à sa figure. Elle se voyait dans son miroir, mais elle ne s'y regardait pas. Et puis, on lui avait souvent dit qu'elle était laide ; Jean Valjean seul disait doucement : Mais non ! mais non ! Quoi qu'il en fût, Cosette s'était toujours crue laide, et avait grandi dans cette idée avec la résignation facile de l'enfance. Voici que tout d'un coup son miroir lui disait comme Jean Valjean : Mais non ! Elle ne dormit pas de la nuit. - Si j'étais jolie ? pensait-elle, comme cela serait drôle que je fusse jolie ! - Et elle se rappelait celles de ses compagnes dont la beauté faisait effet dans le couvent, et elle se disait : Comment ! je serais comme mademoiselle une telle !
Le lendemain elle se regarda, mais non par hasard, et elle douta : - Où avais-je l'esprit ? dit-elle, non, je suis laide. - Elle avait tout simplement mal dormi, elle avait les yeux battus et elle était pâle. Elle ne s'était pas sentie très joyeuse la veille de croire à sa beauté, mais elle fut triste de n'y plus croire. Elle ne se regarda plus, et pendant plus de quinze jours elle tâcha de se coiffer tournant le dos au miroir.
Le soir, après le dîner, elle faisait assez habituellement de la tapisserie dans le salon, ou quelque ouvrage de couvent, et Jean Valjean lisait à côté d'elle. Une fois elle leva les yeux de son ouvrage et elle fut toute surprise de la façon inquiète dont son père la regardait.
Une autre fois, elle passait dans la rue, et il lui sembla que quelqu'un qu'elle ne vit pas disait derrière elle : Jolie femme ! mais mal mise. - Bah ! pensa-t-elle, ce n'est pas moi. Je suis bien mise et laide. - Elle avait alors son chapeau de peluche et sa robe de mérinos.
Un jour enfin, elle était dans le jardin, et elle entendit la pauvre vieille Toussaint qui disait : Monsieur, remarquez-vous comme mademoiselle devient jolie ? Cosette n'entendit pas ce que son père répondit, les paroles de Toussaint furent pour elle une sorte de commotion. Elle s'échappa du jardin, monta à sa chambre, courut à la glace, il y avait trois mois qu'elle ne s'était regardée, et poussa un cri. Elle venait de s'éblouir elle-même.

Victor Hugo

Les Misérables

III

Le vocabulaire de la misère

La misère matérielle des personnages de roman du XIXe siècle suscite la compassion du lecteur.

Noms Adjectifs Verbes et expressions
Pitié
Compassion
Souffrance
Pitoyable
Misérable
Prendre quelqu'un en pitié
Compatir
Être ému(e) par
Souffrir
Pauvreté Pauvre
Misérable
Dénuement
Pauvre comme Job
Mendier
Être dans le besoin
Malheur
Chagrin
Adversité
Infortune
Désespoir
Malheureux
Chagriné
Pour comble de malheur
Être dévasté(e)
Pleurer
Être découragé(e)
Être désespéré(e)
Maladie
Douleur
Malade
Maigre
Décharné
Grelottant
Affaibli
Souffrant
Pâle
Douloureux
Mourant
Être condamné(e)
Se languir
S'affaiblir
S'aliter
Peur
Terreur
Crainte
Anxiété
Inquiétude
Terrifié
Apeuré
Craintif
Craindre

Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d'ombre profonde étaient presque éteints à force d'avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l'angoisse habituelle, qu'on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l'avait deviné, "perdues d'engelures". Le feu qui l'éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelotait toujours, elle avait pris l'habitude de serrer ses deux genoux l'un contre l'autre.
Tout son vêtement n'était qu'un haillon qui eût fait pitié l'été et qui faisait horreur l'hiver. Elle n'avait sur elle que de la toile trouée ; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l'on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où la Thénardier l'avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer.
Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l'autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée : la crainte. La crainte était répandue sur elle ; elle en était pour ainsi dire couverte ; la crainte ramenait ses coudes contre ses hanches, retirait ses talons sous ses jupes, lui faisait tenir le moins de place possible, ne lui laissait de souffle que le nécessaire, et était devenue ce qu'on pourrait appeler son habitude de corps, sans variation possible que d'augmenter. Il y avait au fond de sa prunelle un coin étonné où était la terreur.

Victor Hugo

Les Misérables

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