Dans chacun des textes suivants, identifier les phrases qui comportent des verbes d'opinion.
« Rien ne devait surprendre dans un ami du père Roque ! À propos du père Roque, on parla de M. Dambreuse, qui venait d'acquérir le domaine de la Fortelle. Mais le percepteur avait entraîné Frédéric à l'écart, pour savoir ce qu'il pensait du dernier ouvrage de M. Guizot. Tous désiraient connaître ses affaires ; et Mme Benoît s'y prit adroitement en s'informant de son oncle. »
(Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869)
Dans ce texte, un verbe d'opinion se trouve dans la phrase en orange : « pensait ». Ainsi, le percepteur souhaite connaître l'opinion de Frédéric concernant un livre.
« ESTRAGON, levant les épaules, faisant la moue
Tu trouves ?
VLADIMIR.
Un peu efféminé.
ESTRAGON.
Il bave.
VLADIMIR.
C'est forcé.
ESTRAGON.
Il écume.
VLADIMIR.
C'est peut-être un idiot.
ESTRAGON.
Un crétin. »
(Samuel Beckett, En attendant Godot, © Éditions de Minuit, 1952)
Dans ce texte, un verbe d'opinion se trouve dans la phrase en vert : « Tu trouves ? ». Ici, il permet à Estragon de demander à Vladimir son avis, non de l'exprimer.
« Par lassitude, Charles cessa de retourner aux Bertaux. Héloïse lui avait fait jurer qu'il n'irait plus, la main sur son livre de messe, après beaucoup de sanglots et de baisers, dans une grande explosion d'amour. Il obéit donc ; mais la hardiesse de son désir protesta contre la servilité de sa conduite, et, par une sorte d'hypocrisie naïve, il estima que cette défense de la voir était pour lui comme un droit de l'aimer. Et puis la veuve était maigre ; elle avait les dents longues ; elle portait en toute saison un petit châle noir dont la pointe lui descendait entre les omoplates ; sa taille dure était engainée dans des robes en façon de fourreau, trop courtes, qui découvraient ses chevilles, avec les rubans de ses souliers larges s'entrecroisant sur des bas gris. »
(Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1856)
Dans le texte précédent, un verbe d'opinion se trouve dans la phrase en orange : « il estima ». Il donne une information sur l'avis du personnage.
« Arnoux les regarda s'éloigner, puis, se tournant vers Frédéric :
— Vous plairait-elle, la Vatnaz ? Au reste, vous n'êtes pas franc là-dessus ! Je crois que vous cachez vos amours ?
Frédéric, devenu blême, jura qu'il ne cachait rien. »
(Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869)
Dans ce texte, un verbe d'opinion se trouve dans la phrase en bleu : « Je crois ». Il traduit ce que pense le personnage vis-à-vis de la vie sentimentale d'un autre personnage, Frédéric.
« ARGAN.
Tais-toi donc, coquine, que je te querelle.
TOINETTE.
Çamon, ma foi, j'en suis d'avis, après ce que je me suis fait.
ARGAN.
Tu m'as fait égosiller, carogne.
TOINETTE.
Et vous m'avez fait, vous, casser la tête, l'un vaut bien l'autre. Quitte, à quitte, si vous voulez. »
(Molière, Le Malade imaginaire, acte I, scène 2, 1673)
Dans ce texte, une expression permettant d'exprimer son opinion se trouve dans la phrase en noir : « j'en suis d'avis ».