Rédiger la description d'un paysage naturel ravagé par les actions humaines.
À quel temps doit-on rédiger la description dans un récit au passé ?
Dans une description, quels outils littéraires permettent d'enrichir le texte ?
Quel type de verbes doit-on utiliser pour rédiger une description ?
On considère le sujet d'invention suivant : "Rédiger la description d'un paysage naturel ravagé par les actions humaines."
Quelles sont les conséquences sur les animaux d'un paysage ravagé ?
On considère le sujet d'invention suivant : "Rédiger la description d'un paysage naturel ravagé par les actions humaines." Le vocabulaire utilisé doit-il être mélioratif ou péjoratif ?
- Choisir un lieu où l'action humaine est particulièrement visible.
- Opposer la faune et la flore à la technologie.
- Rédiger la description à l'imparfait dans un récit au passé ou au présent dans un récit au présent.
- Développer par des expansions du nom et des compléments circonstanciels.
Ce jour-là, comme les précédents, la chaleur était étouffante à Sumatra. La forêt ne fournissait plus d'ombre, puisqu'elle était ravagée jour après jour par des pelleteuses. On entendait plus souvent les cris des contremaîtres sur les ouvriers exploités que les rires des enfants de la tribu de Suku Anak Dalam. Ils ne pouvaient plus ni chasser, ni cueillir. Les tigres avec lesquels ils craignaient auparavant de tomber nez à nez avaient été capturés et présentés à travers des barreaux dans des prisons occidentales pour animaux, face à des familles obèses qui les montraient du doigt en riant, un soda à la main.
La forêt primaire, la plus ancienne, disparaissait à un rythme effroyable... Il fallait la brûler pour fournir des terres agricoles, fournir des céréales pour les vaches qui finiraient dans des burgers au lieu de nourrir les humains affamés du Yémen ou du Sud Soudan. C'est plus simple de couper quand les arbres ont brûlé, disaient les ouvriers. Les gaz à effet de serre causaient des dizaines de décès par an, les maladies respiratoires frappaient n'importe qui désormais puisque la splendide canopée se trouvait remplacée par des palmiers à huile, émergeant d'un brouillard de cendres et de pesticides, tel qu'il perturbait le trafic aérien. Ces palmiers fournissaient l'huile crue dont raffolaient les industries européennes et américaines pour produire toujours plus de produits de consommation aussi superflus que futiles.
Les animaux, sans leur habitat, disparaissaient les uns après les autres. La terre ravagée ne pouvait plus les abriter, ni les nourrir. Les cadavres calcinés des orangs-outans jonchaient le sol, victimes de la cupidité des hommes. Il n'y avait plus de cerfs ou de sangliers à chasser, plus de chouettes pour chasser les rats, plus rien à manger sur ces terres chauves, éventrées, ces tristes tropiques là où régnait auparavant une jungle impénétrable.
Ce jour-là ressemblait tristement aux autres. Cependant, sous la pluie tropicale qui se mit brusquement à tomber, on pouvait apercevoir un arc-en-ciel. La vieille prophétie indienne redonnait une lueur d'espoir pour rendre à la terre sa splendeur d'autrefois. Il n'était peut-être pas encore trop tard pour que l'Homme apprenne à respecter la terre.