Expliquer les limites et les échecs de la SDN Exercice fondamental

La SDN a des moyens d'action limités. En effet, elle n'a pas de forces armées et dépend des grandes puissances pour faire appliquer ses résolutions. Elle ne peut qu'intimider l'adversaire par des sanctions économiques et financières. L'absence des États-Unis, qui ne souhaitent pas en faire partie, diminue ses possibilités d'action.
Par ailleurs, la SDN doit faire face aux divergences d'opinion de ses membres : le révisionnisme de l'Allemagne qui souhaite faire modifier le traité de Versailles pour satisfaire des revendications nationales, le bellicisme de l'Italie et du Japon qui veulent systématiquement recourir à la guerre en cas de conflit, et le pacifisme du Royaume-Uni et de la France.

Quelques années après sa création, le climat international se dégrade. La crise économique des années 1930 causée par le krach de Wall Street d'octobre 1929 et l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne en 1933 mettent fin aux espoirs de paix. Après son invasion de la province chinoise de Mandchourie, le Japon quitte la SDN en 1933. L'Allemagne nazie fait de même après l'échec de la conférence du désarmement en 1933 et l'Italie se retire en 1937. Toutes ces tensions paralysent l'action de la SDN. Le projet de fédération européenne lancé par Aristide Briand en 1929 n'aboutit pas.

Par conséquent, la SDN est impuissante face aux tensions internationales. Elle ne peut empêcher la conquête japonaise du Nord de la Chine entre 1931 et 1933, l'invasion italienne de l'Éthiopie en 1935 - 1936 et la remilitarisation de la Rhénanie par l'Allemagne nazie en 1936.
La faiblesse de l'organisation de la SDN et le désaccord entre les nations qui la composent font d'ailleurs partie des causes du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. En effet, en 1936, la France et le Royaume-Uni essayent de ménager Mussolini et font lever les sanctions prises à Genève contre l'Italie, après son annexion de l'Éthiopie. La SDN, discréditée, est dissoute en 1946.