Expliquer comment la IIIe République a pris progressivement en compte la question sociale pour aboutir au Front populaire.
À quelle date les ligues d'extrême droite organisent-elles une manifestation ?
Quel est le slogan du Front populaire ?
Quel est le nombre de chômeurs en France au début des années 1930 ?
Comment les partis de gauche perçoivent la manifestation du 6 février 1934 ?
Les débuts de la IIIe République ne sont pas favorables aux ouvriers, le dialogue n'étant pas ouvert avec le gouvernement composé majoritairement de républicains modérés et libéraux. Les grèves sont violemment réprimées, mais les ouvriers s'organisent peu à peu, notamment par l'intermédiaire des syndicats (comme la CGT, créée en 1895) : ceux-ci deviennent leurs défenseurs et leurs porte-parole, et obtiennent, par exemple, une réduction du temps de travail.
À la fin du XIXe siècle, la IIIe République est composée de radicaux et de socialistes, plus favorables à la communication avec les ouvriers. Plusieurs lois sont votées, comme la loi sur la responsabilité patronale dans les accidents du travail en 1898, ou celle sur la limitation de la journée de travail à 10 heures dans certaines entreprises industrielles en 1900.
Les causes de l'arrivée du Front populaire au pouvoir sont à la fois économiques, sociales et politiques. La France souffre économiquement à partir de 1931 des suites du krach de Wall Street de 1929. Les exportations et la production industrielle baissent. Socialement, le chômage augmente. Cela débouche sur une crise politique avec une instabilité ministérielle (cinq gouvernements se succèdent entre 1932 et 1934) et des scandales politico-financiers comme l'affaire Stavisky. Par conséquent, les ligues d'extrême droite telle que "Solidarité française" en profitent, dénonçant la "république des voleurs" et l'incapacité du gouvernement à résoudre la crise.
Le 6 février 1934 se déroule une manifestation des ligues d'extrême droite devant la Chambre des députés, pour dénoncer la république parlementaire. Cette manifestation fait 15 morts et 1435 blessés. Le 7 février 1934, le président du Conseil Daladier démissionne, de peur d'un renversement de la république.
Les partis de gauche considèrent cette manifestation comme une tentative de coup d'État afin d'installer un régime fasciste. Face à la montée de l'extrême droite, les partis de gauche organisent à leur tour une manifestation le 12 février 1934, rassemblant 500 000 personnes sur la place de la Bastille. Ils veulent contrer le fascisme, préserver la paix et résoudre la crise économique. En juillet 1935, les partis de gauche comme le PCF (Parti communiste français), avec à sa tête Maurice Thorez, la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière), dirigée par Léon Blum, et les radicaux avec Daladier, se rassemblent. S'y joignent également des associations comme la "Ligue des droits de l'Homme" ou le "Comité de vigilance des intellectuels antifascistes", des syndicats tels que la CGT, le syndicat national des instituteurs, etc. Tous se regroupent et forment le Front populaire, dont le slogan est "le pain, la paix, la liberté" pour lutter "contre la misère, le fascisme, la guerre".
- Les débuts de la IIIe République ne sont pas favorables aux ouvriers.
- Une crise économique (krach de Wall Street de 1929), sociale (montée du chômage) et politique (affaire Stavisky et montée de l'extrême droite) éclate dans les années 1930.
- Le Front populaire se forme en 1935 : il rassemble tous les partis de gauche pour contrer le fascisme.