La musique et le paysage dans le film de Tavernier Exercice fondamental

La musique joue un rôle important dans le film, notamment un air présent dès le générique qui deviendra "l'air de Chabannes". Cet air s'inspire d'une chanson populaire intitulée "Une jeune fillette", qui rappelle le destin de l'héroïne. Cette chanson vient appuyer six moments-clés du film comme l'entrée en scène de Chabannes, la désertion de Chabannes, son arrivée au camp royal ou sa mort.

Le compositeur de la musique du film, Philippe Sarde, a composé une musique relativement moderne afin de ne pas faire "une fausse musique du XVIe siècle". Au contraire, les deux hommes poursuivent un même objectif : la recherche de l'authenticité. Le compositeur fait donc jouer des instruments modernes comme la contrebasse ou les percussions afin de traduire le plus précisément possible les sentiments des personnages. Ainsi la tension ressentie lors de l'avancée du duc de Guise dans la nuit est accentuée par les violoncelles. Mais la musique n'accompagne pas seulement les personnages, elle accompagne également les plans paysagers de Tavernier.

En effet, le réalisateur cherchait également à donner de la vie et du mouvement à son film. C'est pourquoi il a filmé de nombreux paysages ayant pour fonction de dramatiser l'histoire car ces paysages illustrent les sentiments des personnages. Par exemple, le sous-bois filmé à contre-jour, avec une insistance sur un arbre isolé, illustre parfaitement la solitude et la tristesse de Chabannes. La musique et les paysages, filmés en plans larges et en contre-plongée, ont donc le même rôle, celui d'illustrer les sentiments des personnages. Ainsi, le spectateur a l'impression d'être plongé au cœur de l'histoire. Par la musique, il peut lire les tourments de l'esprit, entendre les tensions et les rivalités, le battement des cœurs accélérés par les passions dangereuses. La musique est au galop des chevaux mais également des sentiments, alternant thèmes féminins et thèmes masculins, à la fois inquiétants et emportés.