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  4. Question sur 8 points type bac : Les liens entre le Journal des Faux-Monnayeurs et le "journal d'Édouard"

Les liens entre le Journal des Faux-Monnayeurs et le "journal d'Édouard" Question sur 8 points type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2017-2018

Amérique du Nord, 2017, voie L

Quels liens faites-vous entre le Journal des Faux-Monnayeurs et les passages du roman Les Faux-Monnayeurs intitulés "journal d'Édouard" ?

Avec quel texte le Journal des Faux-Monnayeurs trouve-t-il un écho ?

Quel aspect du roman est abordé dans les deux journaux ?

Quelle anecdote se retrouve à la fois dans le roman et dans le Journal des Faux-Monnayeurs ?

Quelle théorie Gide et Édouard développent-ils dans leur journal ?

Au final, qu'est-ce qu'Édouard réussira le mieux ?

Gide a toujours considéré l'écriture des Faux-Monnayeurs et le Journal des Faux-Monnayeurs comme intrinsèquement liée. Le premier ouvrage est selon lui son seul et unique roman alors que le journal a pour fonction d'éclairer le lecteur par sa genèse. Il insiste d'ailleurs sur le fait que pour saisir l'œuvre dans sa globalité, il faut absolument lire les deux. Afin de renforcer encore ce lien, Gide organise le roman autour du procédé de la mise en abyme car Édouard est un romancier qui est montré en train de travailler à la rédaction de son nouveau roman, lui aussi intitulé Les Faux-Monnayeurs. Ainsi le travail de l'écrivain se retrouve analysé à deux niveaux : à travers le journal mais aussi à travers le regard porté sur les recherches d'Édouard, qui apparaît comme un des doubles de l'auteur. C'est pourquoi il semble intéressant de se demander quels liens peuvent être faits entre le Journal des Faux-Monnayeurs et certains passages du roman Les Faux-Monnayeurs intitulés "Journal d'Édouard". Tout d'abord, on interrogera le jeu établi par l'auteur entre la fiction et la réalité, puis la double énonciation de la théorie romanesque.

I

Un jeu entre fiction et authenticité

Les deux romans intitulés Les Faux-Monnayeurs, que ce soit celui de Gide ou celui d'Édouard, ont pour point commun d'être des œuvres de fiction accompagnées d'un ouvrage théorique reflétant les pensées et les hésitations des deux écrivains. À l'origine, le Journal des Faux-Monnayeurs devait être intégré dans le roman, comme l'indique Gide : "ce cahier où j'écris l'histoire même du livre, je dois le verser tout entier dans le livre, en formant l'intérêt principal". Au final, ce journal sera adapté et présenté à travers celui que tient Édouard. Cela est rendu possible par le procédé de mise en abyme et permet un travail très novateur qui porte à la fois sur l'écriture mais également sur la genèse de l'écriture. Ce projet est condensé dans la célèbre phrase de Ricardou : "Le récit n'est plus l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture". Gide pousse l'expérience encore plus loin car il ne s'agit pas d'une simple mise en abyme, cela se déroule sur deux niveaux : le roman et les journaux. Le Journal des Faux-Monnayeurs est une œuvre réelle alors que le "journal d'Édouard" est une œuvre fictive qui reprend cependant des extraits de celui de Gide. D'ailleurs, l'auteur crée lui-même des liens entre les deux ouvrages en écrivant : "Il faut que ce carnet devienne en quelque sorte "le carnet d'Édouard"". Au lecteur de débrouiller tout cela en prenant soin de lire les deux œuvres de Gide qui forment un tout.

Toutefois, les deux journaux ne sont pas seulement liés par le récit sur la création littéraire. Alors qu'il tient son journal, Gide y inscrit des éléments d'ordre privé, des anecdotes ou autres réflexions personnelles et ces anecdotes se retrouvent également dans le journal de ce double fictif. Ainsi, en date du 3 mai 1921, Gide écrit qu'il a vu "hier, un gosse en train de subtiliser un livre" et cette anecdote se retrouve parfaitement recopiée dans le journal fictif. Ainsi Gide mêle adroitement réel et fiction au point de brouiller les frontières entre ces deux mondes. De l'anecdote réelle va naître une rencontre entre deux personnages car Édouard, en refusant de dénoncer le jeune homme, protège un des protagonistes du roman qui n'est autre que Georges, son neveu. De la même façon, on retrouve chez Édouard des interrogations quant à la création littéraire et à sa conception du roman, notamment sur le "roman pur".

Les deux ouvrages, à la fois réels et fictifs, écrits par Gide ou par Édouard, semblent donc prendre appui sur des éléments identiques, parfois reproduits au mot près dans le journal d'Édouard. Cela permet au lecteur de comprendre concrètement comment la création littéraire fonctionne en passant du récit d'une anecdote véritable à la retranscription fictive et narrative, dans un roman.

II

La double affirmation d'une théorique romanesque

En écrivant Les Faux-Monnayeurs, Gide se lance dans une œuvre qui bouscule les codes romanesques traditionnels. Il codifie la mise en abyme et déploie des intrigues multiples et de nombreuses voix narratives. Édouard lui aussi affirme ne pas chercher à composer un roman autour d'une intrigue principale. Selon lui, il n'y aura pas un sujet mais des sujets. Afin de rendre compte de la construction de son roman, Gide donne donc à voir à son lecteur l'intérieur de celui-ci, il le fait pénétrer dans un monde habituellement caché. C'est pour cela que la parution du Journal des Faux-Monnayeurs suit de très peu celle du roman. Ce journal fait partie intégrante de l'œuvre et le lecteur, s'il souhaite la saisir dans toute sa complexité, doit lire les deux parties. Cette démarche est surprenante mais elle l'est encore davantage car cette envie se retrouve également chez Édouard, comme si Gide avait senti le besoin de créer une sorte d'écho au sein même du roman.

De plus, d'un point de vue formel, des échos sont créés entre les deux journaux de par leur esthétique du fragment. En effet, tout journal est caractérisé par une forme fragmentaire, l'écriture n'est pas continue, elle est soumise à l'avancée des jours. D'ailleurs, le diariste n'écrit pas tous les jours ni chaque fois avec la même intensité. Toutes ces caractéristiques, propres au journal, se retrouvent ici. Alors que le journal de Gide développe surtout des fragments assez courts, pouvant parfois se limiter à quelques phrases, dans un style concis, le journal d'Édouard est davantage travaillé à la manière d'une œuvre littéraire. Le roman des Faux-Monnayeurs était déjà déroutant de par sa construction éclatée, les multiples voix narratives et points de vue adoptés. Le fait de l'entrecouper d'extraits du journal tenu par Édouard, qui ne racontent pas mais analysent, parachève cette vision fragmentaire.

Enfin, par le biais de ces textes théoriques, Gide et Édouard peuvent à loisir développer leur théorie du "roman pur" qu'ils opposent au roman réaliste du XIXe siècle. Le roman gidien tente d'abolir toute force de réalisme descriptif car l'auteur estime qu'en procédant ainsi, les romanciers s'éloignent du sens. Même s'il ne reprend pas les termes exacts de Gide dans son journal, Édouard développe lui aussi cette notion de "roman pur" en souhaitant "dépouiller le roman de tous les éléments qui n'appartiennent pas spécifiquement au roman". Cependant, Édouard va beaucoup plus loin que Gide car il finit par vider son œuvre de toute sa substance. Au final, son journal sera beaucoup plus important pour lui car il semble davantage intéressé à la genèse de son roman, à la théorie littéraire, qu'à l'écriture en elle-même.

Ainsi, il existe bel et bien une étroite relation entre Le Journal des Faux-Monnayeurs et "le journal d'Édouard", fictif, présent de manière fragmentaire dans le roman, tout comme il existe un lien entre Gide et Édouard. Les deux ouvrages permettent de révéler au lecteur le processus de création de l'œuvre en donnant à voir sa genèse. Ils permettent également aux deux écrivains de proposer une réflexion esthétique et générique sur le roman. Ces deux journaux semblent se répondre et brouiller les frontières entre la fiction et la réalité par le biais de nombreux échos.

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