Quelle conception Rousseau a-t-il de la souveraineté populaire ?
Qu'est-ce que le contractualisme ?
Quelle est, selon Rousseau, la raison qui pousse les individus à s'associer dans un État ?
Quels sont les deux angles sous lesquels on peut considérer un individu dans son rapport à l'État selon Rousseau ?
Que vise la volonté générale ?
Par quel principe le Souverain est-il guidé, selon Rousseau ?
Rousseau, philosophe français du XVIIIe siècle, fait partie des penseurs contractualistes, c'est-à-dire des penseurs qui estiment que l'autorité politique et la vie en société se fondent sur un contrat originaire passé entre les citoyens et l'autorité politique. Cette vision a des conséquences importantes sur la conception de la souveraineté populaire.
Le contrat social est un acte par lequel une personne renonce à sa liberté naturelle pour acquérir la liberté civile, le droit de propriété et la protection de sa personne par la force de la personne collective qu'est l'État. Il se crée ainsi une entité abstraite, nommée "le Souverain" ou "l'État", qui est créée par la volonté collective et demeure gouvernée par elle. Chaque citoyen est ainsi, d'une part, sujet d'un État, soumis à ses lois, et d'autre part, citoyen de cet État, c'est-à-dire qu'il participe de concert avec l'ensemble des particuliers à l'exercice du pouvoir.
Le Souverain est ainsi constitué de la volonté générale, et est déterminé et limité par elle. Rousseau affirme plusieurs choses de cette volonté générale qui est l'expression de la souveraineté populaire. D'une part, elle est inaliénable. Puisque c'est la volonté générale qui a créé le Souverain, le Souverain ne peut déléguer à une autre instance une partie de son pouvoir sans rompre le contrat qui le lie au peuple. D'autre part, elle est indivisible. En effet, écrit Rousseau dans Du contrat social, "la volonté est générale, ou elle ne l'est pas". Le Souverain, comme un individu, forme un corps indivisible, et la division du pouvoir est dénoncée comme une affabulation. La véritable souveraineté populaire s'illustre dans les lois qui émanent de la volonté générale. Ce n'est pas une somme des intérêts particuliers, mais réellement l'intérêt commun. Il faut, pour qu'un tel intérêt commun émerge, qu'il ne se forme pas d'association, d'intermédiaires entre le Souverain et le peuple. Autrement, des volontés particulières décideront au nom du Souverain, et le contrat social sera rompu.
La souveraineté populaire telle qu'elle est comprise par Rousseau repose donc dans les lois qui sont l'expression de la volonté générale, c'est-à-dire les décisions voulues par le peuple dans son ensemble. La souveraineté est par conséquent inaliénable et indivisible, et tend naturellement à l'intérêt commun dont elle est issue.
- Rousseau considère que la vie en société doit être fondée sur l'intérêt commun des membres du peuple. La souveraineté du peuple réside alors dans l'expression de la volonté générale par les lois qu'édicte le Souverain.
- Par conséquent, la volonté générale est dite inaliénable et indivisible ; par ailleurs, le Souverain tend naturellement, dans ces conditions, au respect de la volonté générale.