Quelle est la principale critique morale qui a été adressée à la psychanalyse ?
En quoi consiste l'hypothèse freudienne de l'inconscient ?
Quelle est la teneur de la critique morale que Sartre et Alain adressent à Freud ?
Qu'affirme Alain à propos de l'hypothèse de l'inconscient ?
Qu'est-ce que la mauvaise foi sartrienne ?
Dans quelle mesure sommes-nous responsables de nos actions, selon Sartre ?
La psychanalyse, discipline créée par Freud qui a pour principe d'admettre l'hypothèse de l'inconscient, et un rôle de cet inconscient dans nos actions, a fait l'objet d'une critique de nature morale, dont les principaux représentants sont les philosophes Sartre et Alain.
Cette critique ne porte pas sur un aspect théorique de la psychanalyse, mais bien sur une question d'ordre moral. Pour ces deux auteurs, l'idée qu'un inconscient, qu'un autre Moi à l'intérieur du Moi, gouverne nos actions, est dangereuse en ce qu'elle peut mener à une déresponsabilisation de l'individu. En effet, affirmer que « ce n'est pas moi, c'est mon inconscient qui l'a voulu » peut être un moyen pratique de se dédouaner de ses propres actions.
Pour Alain, affirmer que l'inconscient constitue un autre Moi constitue une « idolâtrie du corps », c'est faire de principes purement mécaniques la cause de nos décisions. Tout en concédant à Freud que « l'homme est mystérieux à lui-même », Alain affirme que toute décision vient de la volonté, du Moi conscient, et que le danger commence lorsque l'on considère que l'inconscient possède une volonté propre, qu'il peut nous conseiller, guider nos actions. Il affirme encore : « Je veux ce que je pense, et rien de plus », et affirme que cette conception de l'inconscient n'est pas seulement une erreur, mais encore une « faute » au sens moral.
Sartre voit dans une telle conception de l'inconscient la source de ce qu'il appelle la « mauvaise foi », qui consiste en un mensonge que l'on fait à soi-même. Penser que nos mauvaises volontés viennent de l'inconscient qui est en nous, c'est se mentir à soi-même et se cacher notre entière liberté, ainsi que notre pleine responsabilité sur nos actions.
- Sartre et Alain critiquent l'hypothèse de l'inconscient d'un point de vue moral ; cette hypothèse amènerait en effet à une déresponsabilisation de l'individu.
- En effet, expliquer nos volontés par l'inconscient revient à ce que Sartre appelle de la « mauvaise foi », et à nier que nous sommes maîtres de notre volonté.