Quelles sont les différentes formes de chômage et quelles sont les politiques adéquates pour le diminuer ?
Quelles sont les causes du chômage frictionnel, selon la théorie classique ?
Que préconisent les théoriciens du courant classique pour les politiques de lutte contre le chômage frictionnel ?
Quelles sont les causes du chômage conjoncturel, selon la théorie keynésienne ?
Que préconisent les théoriciens du courant keynésien pour les politiques de lutte contre le chômage ?
Quelles sont les causes du chômage structurel, selon les économistes ?
Que préconisent les économistes pour les politiques de lutte contre le chômage structurel ?
Il existe trois formes du chômage expliquées par les économistes des courants classique, néoclassique et keynésien.
Selon les économistes des courants classique et néoclassique, le marché du travail trouve son équilibre lorsqu'il est en concurrence pure et parfaite et que le travail est considéré comme une marchandise homogène. Dès lors, le chômage dit classique ou chômage frictionnel apparaît lorsqu'il y a un dysfonctionnement du marché du travail. Il est lié au temps d'ajustement du salaire (ou prix du travail) pour équilibrer l'offre et la demande de travail. Le chômage doit donc être temporaire. S'il persiste après cette phase d'adaptation, il devient volontaire car les individus n'acceptent pas le prix du marché proposé pour l'emploi et les entreprises ne peuvent l'augmenter. Pour réduire cette forme de chômage, les conditions de la concurrence pure et parfaite doivent être rétablies et le coût du travail doit être réduit, par exemple en faisant accepter une diminution de salaire aux chômeurs volontaires ou en diminuant les cotisations sociales patronales.
Selon les économistes du courant dit keynésien, le chômage est conjoncturel. Il s'explique par un niveau d'activité économique trop faible. Les facteurs de production (capital et travail) sont disponibles mais inutilisés car les entreprises ou producteurs anticipent une demande insuffisante donc limitent la production et par conséquent le recrutement. C'est un chômage involontaire et de long terme. Afin de lutter contre ce chômage, des politiques conjoncturelles de relance de l'économie doivent être privilégiées par le biais de deux leviers : la relance de la consommation et l'investissement des entreprises. Pour ce faire, l'État doit adopter une démarche volontariste, tout d'abord en augmentant ses dépenses via des investissements publics ou encore des dépenses de protection sociale. Le mécanisme du multiplicateur d'investissement engendre alors une vague successive de revenus qui permettent de soutenir la demande globale. En augmentant ses dépenses (investissements publics), l'État peut ensuite diminuer les taux d'intérêt afin d'inciter les agents économiques à emprunter, pour investir et produire plus, ce qui induit des revenus supplémentaires et une hausse de la demande.
La troisième forme de chômage est le chômage structurel. Il est lié à l'inadéquation entre la demande et l'offre de travail ainsi qu'au caractère trop rigide du marché du travail. C'est un chômage de long terme qui traduit un profond déséquilibre du marché du travail. Pour réduire cette forme de chômage, les politiques proposées, d'inspiration néoclassique, doivent permettre d'assouplir le marché du travail. L'État doit donc permettre aux entreprises de faire varier les effectifs (flexibilité externe) et le temps de travail (flexibilité interne) en fonction de la demande, en allégeant par exemple les procédures de licenciement et en modifiant la durée légale du travail. Les salaires peuvent aussi être liés aux résultats de l'entreprise (flexibilité salariale). Le développement de la flexibilité du travail permet ainsi de diminuer les coûts de production et donne aux entreprises la possibilité de s'adapter rapidement à la demande globale. Elles sont dès lors plus compétitives.
- Pour les économistes classiques et néoclassiques, le chômage est dit frictionnel. Il est temporaire et volontaire. Pour réduire cette forme de chômage, les conditions de la concurrence pure et parfaite doivent être rétablies et le coût du travail doit être réduit.
- Selon les économistes du courant dit keynésien, le chômage est conjoncturel et de longue durée. Pour lutter contre ce chômage, l'État doit adopter une démarche volontariste et mener des politiques conjoncturelles de relance ainsi que des politiques monétaires, par exemple en agissant sur les taux d'intérêt.
- La troisième forme de chômage est le chômage structurel. Il est lié à l'inadéquation entre la demande et l'offre de travail ainsi qu'au caractère trop rigide du marché du travail. C'est un chômage de long terme. Pour le réduire, les politiques doivent conduire à l'assouplissement du marché du travail.