Expliquer comment s'acquiert le phénotype humain Exercice de connaissances

L'Homme est génétiquement très proche des grands singes, pourtant il possède des caractéristiques morphologiques et comportementales qui lui sont propres. Ces caractéristiques déterminant un individu forment ce que l'on appelle le phénotype. Nous verrons ici comment se met en place le phénotype humain en étudiant l'influence des gènes mais également celle de l'environnement.

Le phénotype résulte chez l'Homme, comme dans tout le monde vivant, d'une interaction entre l'inné (provenant du programme génétique de chaque individu) et l'acquis (résultant de l'environnement dans lequel un individu grandit). Par exemple l'acquisition du langage chez l'Homme résulte d'une interaction complexe entre gène et environnement. En effet le gène FoxP2, récemment étudié chez l'Homme, est un gène qui est impliqué dans le langage. Quand ce gène est muté, cela provoque des troubles de l'expression orale mais aussi une altération du contrôle des muscles de la bouche. Il a été prouvé par les chercheurs que ce gène est un gène de développement contrôlant d'autres gènes tout au long du développement de l'embryon. Cependant d'autres expériences ont démontré que l'absence de contact avec d'autres personnes entre l'âge de trois ans et douze ans empêchait totalement l'individu d'acquérir un langage articulé (cela a été étudié dans les années 1800, avec la découverte d'un garçon de douze ans abandonné jeune, qui ne put jamais parler.) Dans le cas du langage, on peut démontrer que c'est bien l'interaction entre le gène FoxP2 (et d'autres) et l'environnement qui permet son acquisition. Si l'un des deux facteurs est défaillant, alors le langage ne pourra être acquis.

Pour certaines caractéristiques humaines, seul un contrôle génétique est nécessaire. C'est le cas du gène HAR1. Ce gène contrôle le plissement du cerveau au niveau du cortex, qui permet d'augmenter la surface cérébrale, donc le nombre de connexions dans le cerveau. Ces plissements sont nécessaires et apparaissent chez l'ensemble des mammifères. On retrouve le gène HAR1 chez l'Homme et chez le chimpanzé et on peut observer de nombreuses différences si l'on compare la séquence de ce gène chez ces deux espèces. Si on compare un cerveau humain et un cerveau de chimpanzé, on peut voir que le cerveau humain est beaucoup plus plissé que celui du chimpanzé. De plus, une mutation de ce gène HAR1 peut entraîner la formation d'un cerveau totalement lisse. On peut donc dire que pour le phénotype "plissement du cerveau", le contrôle est génétique.

D'autres caractéristiques peuvent, quant à elles, être directement le résultat de l'environnement. C'est le cas de nombreuses caractéristiques comportementales, comme l'utilisation d'outil ou la chasse. En effet depuis le début de la lignée humaine, la fabrication et l'utilisation d'outils n'ont cessé de s'accroître, et pour maintenir ce caractère, il est nécessaire qu'il y ait un apprentissage. Cette capacité se transmet de génération en génération, ou d'un individu à un autre par apprentissage de gestes techniques. Dans le cas de la fabrication d'outils, le jeune va d'abord observer, puis tenter d'imiter et enfin de perfectionner son geste au contact d'un instructeur. Ces caractéristiques comportementales, même si elles sont transmises d'une génération à une autre, sont le fruit d'une interaction sociale, donc de l'environnement.