Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Autour de la Lune
Jules Verne
1869
« Et tous trois, à travers un effluve lumineux de quelques secondes, entrevirent ce disque mystérieux que l'œil de l'homme apercevait pour la première fois.
Que distinguèrent-ils à cette distance qu'ils ne pouvaient évaluer ? Quelques bandes allongées sur le disque, de véritables nuages formés dans un milieu atmosphérique très restreint, duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes, mais aussi les reliefs de médiocre importance, ces cirques, ces cratères béants capricieusement disposés, tels qu'ils existent à la surface visible. Puis des espaces immenses, non plus des plaines arides, mais des mers véritables, des océans largement distribués, qui réfléchissaient sur leur miroir liquide toute cette magie éblouissante des feux de l'espace. Enfin, à la surface des continents, de vastes masses sombres, telles qu'apparaîtraient des forêts immenses sous la rapide illumination d'un éclair…
Était-ce une illusion, une erreur des yeux, une tromperie de l'optique ? Pouvaient-ils donner une affirmation scientifique à cette observation si superficiellement obtenue ? Oseraient-ils se prononcer sur la question de son habitabilité, après un si faible aperçu du disque invisible ?
Cependant les fulgurations de l'espace s'affaiblirent peu à peu ; son éclat accidentel s'amoindrit ; les astéroïdes s'enfuirent par des trajectoires diverses et s'éteignirent dans l'éloignement. L'éther reprit enfin son habituelle ténébrosité ; les étoiles, un moment éclipsées, étincelèrent au firmament, et le disque, à peine entrevu, se perdit de nouveau dans l'impénétrable nuit. »
Quel est le genre littéraire de ce texte ?
Le genre littéraire de ce texte est romanesque. C'est un roman écrit par Jules Verne et intitulé Autour de la Lune.
Quel est le type de ce texte ?
Le type de ce texte est descriptif. L'auteur décrit la découverte de la Lune par Nicholl, Barbicane et Michel Ardan arrivés là grâce à un obus tiré sur la lune. Jules Verne donne plusieurs éléments descriptifs de la lune : « Quelques bandes allongées sur le disque, de véritables nuages formés dans un milieu atmosphérique très restreint, duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes, mais aussi les reliefs de médiocre importance, ces cirques, ces cratères béants capricieusement disposés, tels qu'ils existent à la surface visible. Puis des espaces immenses, non plus des plaines arides, mais des mers véritables, des océans largement distribués, qui réfléchissaient sur leur miroir liquide toute cette magie éblouissante des feux de l'espace. Enfin, à la surface des continents, de vastes masses sombres, telles qu'apparaîtraient des forêts immenses sous la rapide illumination d'un éclair… »
À quel domaine appartient ce champ lexical : « effluve lumineux », « disques, « bandes », « cratère », « optique », « scientifique », « les fulgurations de l'espace », « astéroïdes », « les étoiles, un moment éclipsées », « l'éther » ?
Ce champ lexical, « effluve lumineux », « disques, « bandes », « cratère », « optique », « scientifique », « les fulgurations de l'espace », « astéroïdes », « les étoiles, un moment éclipsées », « l'éther », appartient au domaine scientifique, plus particulièrement celui en lien avec l'espace. Il repose sur des mots scientifiques reconnus qui existent.
Sur quoi repose la démarche scientifique utilisée ici par les personnages de Jules Verne ?
La démarche scientifique utilisée ici par les personnages de Jules Verne repose sur l'observation et sur la description. Les explorateurs ont si bien observé la lune qu'ils sont en mesure d'en donner une description précise comme le suggèrent la multiplication des expansions nominales et l'accumulation des propositions (« Quelques bandes allongées sur le disque, de véritables nuages formés dans un milieu atmosphérique très restreint, duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes, mais aussi les reliefs de médiocre importance, ces cirques, ces cratères béants capricieusement disposés, tels qu'ils existent à la surface visible. ») En plus de donner des détails sur sa forme, les personnages renseignent sur l'endroit où elle se situe (« de véritables nuages formés dans un milieu atmosphérique très restreint »), sur ses caractéristiques (« toutes les montagnes », « les reliefs de médiocre importance, ces cirques, ces cratères béants capricieusement disposés », « des espaces immenses, non plus des plaines arides, mais des mers véritables, des océans largement distribués »).
Que suggèrent ces quatre questions rhétoriques : « Que distinguèrent-ils à cette distance qu'ils ne pouvaient évaluer ? », « Était-ce une illusion, une erreur des yeux, une tromperie de l'optique ? Pouvaient-ils donner une affirmation scientifique à cette observation si superficiellement obtenue ? Oseraient-ils se prononcer sur la question de son habitabilité, après un si faible aperçu du disque invisible ? » ?
Ces quatre questions rhétoriques suggèrent l'incertitude et l'approximation des conclusions scientifiques. La fiabilité des données est remise en question par la subordonnée « qu'ils ne pouvaient évaluer ? », par le champ lexical de l'erreur souligné par l'énumération « une illusion, une erreur des yeux, une tromperie de l'optique », par l'intensif et l'adverbe de manière connoté négativement « si superficiellement » et par le complément circonstanciel remettant en question la qualité de la perception « après un si faible aperçu du disque invisible ? ».
Quelle est la vision donnée de cette lune qui apparaît comme belle et intrigante ?
La vision donnée de cette lune qui apparaît comme belle et intrigante est rêvée et idéalisée. La lune apparaît comme trop belle pour être vraie, comme trop mystérieuse pour exister ainsi réellement. Les différentes comparaisons (« tels qu'ils existent à la surface visible », « telles qu'apparaîtraient des forêts immenses sous la rapide illumination d'un éclair… ») et la multitude des expansions du nom répondent au rêve idéalisé que se fait Jules Verne et qu'il écrit dans son roman tant il est intéressé par les différentes découvertes astronomiques de son siècle. Ces dernières donnent l'occasion à plusieurs artistes de rêver et de nourrir leurs œuvres. À côté du vocabulaire scientifique est également employé un vocabulaire plus poétique (« effluve lumineux », « éclat accidentel », « firmament », « habituelle ténébrosité », « impénétrable nuit ») qui laisse transparaître la rêverie de l'auteur. La disparition progressive de la lune à la fin du texte dans un halo de lumière (« son éclat accidentel s'amoindrit ») rejoint cette rêverie plutôt poétique.
Quelle est la nature grammaticale de « de l'espace » ?
« De l'espace » est un groupe nominal car le noyau de ce groupe est le nom « espace ». Il renseigne sur le lieu, ici l'espace, placé au centre des préoccupations des trois scientifiques.
Quelle est la fonction grammaticale de « de l'espace » ?
« De l'espace » est complément du nom « fulgurations » comme le souligne la présence de la préposition « de ». Ce complément du nom apporte une précision au nom et permet au lecteur de mieux situer le lieu de ces « fulgurations ».
Quelle est la nature grammaticale de « duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes » ?
La nature grammaticale de « duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes, » est proposition subordonnée relative mise en évidence par le pronom relatif « duquel ». Elle apporte des informations complémentaires au « milieu atmosphérique » dans lequel évolue la lune.
Quelle est la fonction grammaticale de « duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes » ?
La fonction grammaticale de « duquel émergeaient non seulement toutes les montagnes » est complément de l'antécédent « milieu ». La relative apporte des informations complémentaires : elle suggère que les personnages s'appliquent à être très précis sur leur localisation de la lune comme le veut le métier de scientifique.