Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et des documents proposés, puis synthétiser l'étude des documents dans un paragraphe argumenté.
Sarah Diffala, « Kouamé, rescapé des camps de migrants : "J'ai fui sans me retourner, j'ai fui la mort" »
© L'Obs
31 mars 2018
« Kouamé a 20 ans et vit à Toulouse. Il a fui son pays parce qu'il était en danger de mort. Il ne révèle pas d'où il vient pour protéger ses proches restés sur place. Il raconte les étapes et de son parcours entre l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée. Vous avez traversé le Ghana, le Burkina Faso, le Niger, la Libye, l'Algérie, le Maroc, avant d'arriver en Espagne. […] En 2012, je me suis retrouvé dans une prison à Gatron à la frontière avec le Niger, où s'entassaient des centaines de personnes […]. Il y avait peut-être vingt personnes par cellule, sous un toit de tôle, avec juste une couverture. Il y avait trois toilettes pour 300 personnes. […] Vous avez survécu ensuite à la traversée en Méditerranée. Les passeurs nous ont pris 1 200 euros chacun pour la traversée. D'autres ont payé 2 500 euros parce qu'on leur a fait croire qu'ils allaient monter dans un vrai bateau. En fait, tout le monde s'est retrouvé dans le même petit zodiaque de 6 mètres de long. Nous étions 54 personnes. […] Les passeurs avaient des armes, des machettes. Ils nous ont dépouillés du peu qu'on avait, nous assurant que de l'autre côté de la mer, en Europe, on aurait accès à tout ce qu'on voulait. On est parti à 5 heures du matin de Nador [ville du Nord du Maroc, sur la côte méditerranéenne]. On nous avait affirmé qu'on serait en Espagne en 45 minutes. On a été secourus à 19 heures. […] Plusieurs personnes sont mortes. »
Migrants à la frontière entre la Hongrie et la Serbie
© Wikimedia Commons
2015

Quel est le type du document 1 ?
Il s'agit du témoignage d'un rescapé des camps de migrants, publié dans L'Obs le 31 mars 2018.
À l'aide du document 1, compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? D'après les documents 1 et 2, les réfugiés ne recontrent pas énormément d'obstacles pour arriver en Europe.
Faux. Les réfugiés rencontrent de nombreux obstacles : le voyage depuis le pays de départ dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires, le passeur qui profite du système, la traversée périlleuse de la Méditerranée et l'arrivée en Europe avec des frontières qui se ferment et des démarches qui se complexifient.
Sous quel effet les flux migratoires s'intensifient-ils ?
Les flux migratoires s'intensifient sous l'effet de la mondialisation (processus de mise en relation et d'interdépendance croissante des différents territoires et sociétés du monde).
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? Les frontières de l'Union européenne se ferment parfois, en lien avec des politiques migratoires divergentes qui viennent limiter les échanges anciens entre les deux rives de la Méditerranée.
Quelle est la première raison de la migration ?
La première raison de la migration est socio-économique. On quitte son pays à la recherche de meilleures conditions de vie dans un pays riche.
Compléter la phrase suivante en choisissant la proposition qui convient.
Vrai ou faux ? De 2016 à 2018, près de 6 000 migrants, principalement d'origines africaines, sont morts en tentant de traverser la Méditerranée pour gagner l'Europe.
Vrai ou faux ? L'expression « brain leak » désigne les migrations économiques de travailleurs très qualifiés.
Faux. L'expression « brain drain » désigne les migrations économiques de travailleurs très qualifiés.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Associer chaque sous-partie à la partie qui lui correspond.
Pays de départ/pays d'accueil
Les raisons de la migration
Des migrants aux profils variés
Une politique migratoire internationale variable
I - Des flux internationaux
II - Des tensions liées à l'afflux des migrants
Les flux migratoires s'intensifient sous l'effet de la mondialisation (processus de mise en relation et d'interdépendance croissante des différents territoires et sociétés du monde) (258 millions de migrants internationaux). Elles deviennent aussi plus complexes et sont un enjeu majeur de notre époque. L'Europe est en particulier très concernée par le phénomène. Longtemps considérée comme une terre d'émigration, elle est l'une des principales régions d'immigration au monde. Les frontières de l'Union européenne se ferment parfois, en lien avec des politiques migratoires divergentes qui viennent limiter les échanges anciens entre les deux rives de la Méditerranée.
Des flux internationaux
Les migrations suivent des cheminements complexes, à la fois déterminées par des réseaux et par des mobilités internes. On distingue trois grandes zones pour ces dernières : l'Amérique, la Méditerranée et l'Asie du Sud-Est/Océanie. 3,5 % de la population mondiale est concernée chaque année.
Pays de départ/pays d'accueil
Traditionnellement, les migrations s'effectuaient du Sud vers le Nord. Aujourd'hui, elles se font également à l'intérieur des pays du Sud. Des pôles régionaux, comme les pays du Golfe, attirent les migrants économiques autant que l'Union européenne. Les flux se font également au sein des pays du Nord. Les accords de Schengen en facilitant la libre-circulation favorise les échanges d'étudiants (Erasmus) et de travailleurs à l'intérieur de l'UE. Il existe également un flux Nord-Sud alimenté par des retraités partant vers les Suds à la recherche d'un climat plus favorable.
Les raisons de la migration
La première raison est socio-économique. On quitte son pays à la recherche de meilleures conditions de vie dans un pays riche. La deuxième raison est la sécurité. Les migrants fuient la guerre ou les persécutions (religieuses, ethniques, politiques, etc.). Ils peuvent obtenir le statut de réfugié qui leur donne des droits dans le pays d'arrivée. Enfin, le changement climatique met également sur les routes ceux qui doivent se déplacer en raison de risques ou d'amenuisement de ressources lié à des sécheresses récurrentes.
Des tensions liées à l'afflux des migrants
Les migrations internationales sont diversifiées et s'inscrivent à toutes les échelles. Elles sont facilitées par l'amélioration des modes de circulation. Le transport aérien domine à l'échelle mondiale. Au niveau régional (par exemple, en Méditerranée), les transports terrestres et maritimes jouent un grand rôle.
Des migrants aux profils variés
Les migrants économiques quittent leur pays d'origine pour trouver un emploi dans un pays d'accueil. De meilleures conditions d'existence, un emploi mieux rémunéré les motivent. Mais leur vie n'est pas directement menacée dans leur pays d'origine. On parle ainsi de brain drain (fuite des cerveaux) pour les migrations économiques de travailleurs très qualifiés. Il y a toujours un retour possible dans le pays d'origine. En revanche, les réfugiés fuient un danger immédiat qui leur permet d'obtenir un statut et de demander le droit d'asile, conformément à la convention de Genève (1951). Le pays d'arrivée a toutefois la possibilité de refuser cet accueil et on évalue à 30 % les demandes acceptées dans l'UE. On ne connait pas le nombre des migrations illégales pour cause de crises, de pauvreté ou de conflits, du fait que ces migrations sont clandestines.
Une politique migratoire internationale variable
Les frontières se ferment de façon réelle (murs) ou immatérielle (moins de visas) dans les pays d'accueil. Ils s'appuient aussi sur la coopération des États de transit comme le Maroc. Parfois, les raisons poussant au départ sont telles que les migrants sont prêts à prendre des risques importants : de 2016 à 2018, près de 6 000 migrants, principalement d'origine africaines, sont morts en tentant de traverser la Méditerranée pour gagner l'Europe. Les passeurs profitent d'un trafic qui occasionne chaque année des milliers de morts.
Les motifs des migrations internationales sont multi-factoriels et se complexifient encore avec l'accélération de la mondialisation. Les crises actuelles (guerres, climat, COVID) accentuent des phénomènes inégalitaires et doivent faire l'objet d'une réflexion au niveau mondial afin de proposer des solutions harmonisées.