Répondre aux questions suivantes qui permettront de traiter le sujet : « Comment l'industrialisation transforme-t-elle la société française au XIXe siècle ? »
Vrai ou faux ? Avec la première phase d'industrialisation, le monde rural n'occupe plus une place importante dans la société française.
Faux. Malgré la diffusion en France du processus d'industrialisation, le monde rural continue d'occuper une place considérable dans la société française au point de connaître, sous le Second Empire, une forme d'âge d'or.
En 1861, comment est répartie la population active en France ?
En 1861, la population active est majoritairement dans le secteur agricole, puis dans l'industrie et enfin dans le secteur tertiaire.
En effet, le secteur agricole représente 52,2 % de la population active, contre 29,4 % dans l'industrie et 18,5 % dans le secteur tertiaire.
Vrai ou faux ? Les paysans sont contre le Second Empire.
Faux. Le niveau de vie des paysans progresse grâce à la hausse des prix agricoles. L'habitation évolue vers une maisonnette en pierre, le toit en chaume est remplacé par des tuiles. La carriole se développe. Sensibles à l'amélioration de leurs conditions de vie, les paysans soutiennent le Second Empire.
Compléter la phrase suivante en choisissant la politique qui convient.
Que l'État met-il en place dans le cadre de sa politique de modernisation des campagnes ?
L'État favorise le désenclavement des campagnes par l'extension du chemin de fer et la construction de routes agricoles. Simultanément, il aménage de nombreux territoires, notamment en Sologne et dans les Landes.
Vrai ou faux ? Les campagnes se transforment de manière rapide et égale sous l'effet de l'industrialisation.
Faux. Les campagnes se transforment de manière lente et inégale sous l'effet de l'industrialisation. Même si les campagnes se modernisent peu à peu sous l'effet de la mécanisation et du chemin de fer, les pratiques agricoles et les traditions rurales persistent.
Compléter la phrase suivante en choisissant l'expression qui convient.
Vrai ou faux ? Les travaux de modernisation réalisés doivent également participer à la glorification du régime impérial.
Compléter la phrase suivante en choisissant l'expression qui convient.
Vrai ou faux ? Les processus d'industrialisation et d'urbanisation bouleversent les hiérarchies sociales au sein de la société en faisant naître de nouvelles classes sociales.
Vrai ou faux ? L'industrialisation accélère la politisation de la question sociale.
Compléter la phrase suivante en choisissant l'expression qui convient.
Quel mot définit le mieux la position de l'État à l'égard de la question sociale ?
L'État, aussi bien sous la Deuxième République que le Second Empire, est ambivalent à l'égard de la question sociale. D'un côté, l'État prend en compte la question sociale et cherche à sortir la majorité des ouvriers de la misère et à leur donner une place dans la société industrielle. De l'autre, il mène une politique de répression à l'égard des ouvriers.
Quels sont les deux nouveaux droits que Napoléon III accorde aux ouvriers ?
Napoléon III accorde aux ouvriers de nouveaux droits. En 1864, le droit de grève est accordé. En 1866, les syndicats sont tolérés.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Associer chaque sous-partie à la partie qui lui correspond.
La lente modernisation des campagnes
Une France qui s'urbanise
La création de nouvelles classes sociales au sein de la société
Les campagnes : un poids considérable dans une société conservatrice
Des catégories sociales inégalement touchées par l'industrialisation
Une société industrielle sous tension
I - Une France qui se modernise sous l'effet de l'industrialisation
II - Une entrée inégale de la société française dans le processus d'industrialisation
De 1848 à 1870, la France connaît un processus d'industrialisation qui accélère les transformations en cours au sein de la société. Après avoir étudié dans une première partie les mutations de la société française induites par l'industrialisation, nous verrons dans une deuxième partie qu'elles sont assez inégales d'une population et d'un territoire à l'autre.
Une France qui se modernise sous l'effet de l'industrialisation
Entre 1848 et 1870, le processus d'industrialisation accompagne la modernisation de la France et transforme à la fois l'organisation sociale et les modes de vie de la société.
La lente modernisation des campagnes
Les campagnes se modernisent sous l'effet de l'industrialisation, mais de manière lente. L'État joue un rôle majeur dans leur transformation. Pour y parvenir, il mène une politique volontariste. Le développement du réseau ferroviaire et la construction de routes agricoles favorisent leur désenclavement. Simultanément, l'État aménage de nombreux territoires, notamment en Sologne et dans les Landes. Dans ce département est créée en 1857 une forêt artificielle, composée principalement de pins maritimes, en vue de répondre aux nouveaux besoins économiques nés de l'industrialisation. Certaines campagnes commencent à se mécaniser. Par exemple, la première batteuse mécanique mobile est introduite en 1866.
Conséquences des efforts de modernisation des campagnes, les surfaces cultivées et les productions agricoles augmentent. Ainsi la production viticole passe d'environ 46 millions d'hectolitres en 1850 à près de 71 millions en 1869. Le niveau de vie des paysans progresse grâce à la hausse des prix agricoles. L'habitation évolue vers une maisonnette en pierre, le toit en chaume est remplacé par des tuiles. La carriole se développe.
Une France qui s'urbanise
Même si le phénomène reste encore secondaire, l'industrialisation accélère l'urbanisation de la France. Ainsi, entre 1848 et 1870, la population urbaine passe de 9 à 14 millions d'habitants. Les villes industrielles connaissent une forte croissance démographique : Paris croît de 1,5 à 2,5 millions d'habitants. Le développement industriel à leur périphérie favorise leur essor, en même temps que les paysans des régions pauvres (Auvergne, Bretagne et Savoie) quittent les campagnes pour trouver des emplois en zone urbaine, notamment dans les usines textiles ou métallurgiques.
Le processus d'industrialisation concourt également avec la transformation et la modernisation des villes. Celles-ci, à l'image du Paris haussmannien, sont réaménagées dans le but de les faire entrer dans la modernité. Enfin, l'entrée dans l'âge industriel favorise la diffusion dans les centres urbains d'une nouvelle culture urbaine qu'illustre bien la ville de Paris. Celle-ci devient un haut lieu du divertissement avec le développement de cabarets boulevard de Clichy, de théâtres et autres bals publics. Accusés de favoriser l'ivrognerie, la violence et la prostitution, les cafés populaires et les cabarets sont souvent dénoncés comme des lieux de débauche. À Lyon, sous le Second Empire, le théâtre de Guignol est surveillé par la police ; il est soumis à la censure et à l'autorisation préalable. Enfin, l'instruction croissante des Français participe à l'éclosion de cette nouvelle culture urbaine. La lecture massive et quotidienne de journaux (La Presse, le Siècle, Le Petit Journal) se traduit par l'essor de la presse et la formation d'une opinion publique au sein de la société, notamment urbaine.
La création de nouvelles classes sociales au sein de la société
Les processus d'industrialisation et d'urbanisation bouleversent les hiérarchies sociales au sein de la société en faisant naître de nouvelles classes sociales : la bourgeoisie industrielle, la classe ouvrière et la classe moyenne. Cette réorganisation de la société en classes sociales conduit à une nouvelle hiérarchisation sociale dans laquelle domine la bourgeoisie industrielle.
Une entrée inégale de la société française dans le processus d'industrialisation
Malgré la diffusion en France du processus d'industrialisation, les transformations sociales et sociétales restent inégales selon les populations et les territoires.
Les campagnes : un poids considérable dans une société conservatrice
Malgré la diffusion en France du processus d'industrialisation, le monde rural continue d'occuper une place considérable dans la société française au point de connaître, sous le Second Empire, une forme d'âge d'or.
En effet, la population rurale est estimée à 71 % de la population totale en 1861, soit environ 26,5 millions d'habitants.
De même, la population active reste majoritairement agricole à 52,2 %, contre 29,4 % dans l'industrie et 18,5 % dans le secteur tertiaire. Même si les campagnes se modernisent peu à peu sous l'effet de la mécanisation et du chemin de fer, les pratiques agricoles et les traditions rurales persistent. Ainsi, au moment des moissons, les paysans continuent de couper majoritairement le blé à la faucille et à assister à la bénédiction des blés par le prêtre du village.
Des catégories sociales inégalement touchées par l'industrialisation
L'industrialisation touche inégalement les différentes catégories de population que compose la société française. Par exemple, la modernisation des campagnes ne profite pas à l'ensemble du monde rural et agricole. Les journaliers agricoles, qui louent leurs bras pour travailler, sont confrontés à la modernisation de l'outillage (faucheuse, batteuse) et à une baisse des besoins en main-d'œuvre, alors que les grands exploitants agricoles du Languedoc et de la Beauce profitent de la spécialisation agricole. Ainsi, beaucoup d'ouvriers agricoles connaissent la pauvreté. Il en est de même dans le monde ouvrier où l'industrialisation rend leurs conditions de vie de plus en plus difficiles quand la bourgeoisie industrielle prospère.
Une société industrielle sous tension
Les processus d'industrialisation et d'urbanisation bouleversent les hiérarchies sociales au sein de la société et font naître des tensions entre classes sociales que l'État peine à résoudre. Alors que la bourgeoisie industrielle profite de l'industrialisation du pays, le monde ouvrier vit et travaille dans des conditions particulièrement difficiles.
Dans les années 1840 apparaît la question sociale, une expression pour désigner les problèmes de la misère et du chômage et inviter les hommes politiques à y apporter des solutions. Face aux difficultés rencontrées, les ouvriers s'affirment politiquement, notamment au nom du socialisme, et participent à la fondation en 1864 de l'Association internationale des travailleurs. Ils organisent grèves et manifestations en vue d'obtenir de nouveaux droits comme des augmentations de salaires et la diminution du temps de travail.
L'État, aussi bien sous la Deuxième République que le Second Empire, montre une position ambivalente dans le règlement de la question sociale.
D'un côté, celui-ci cherche à sortir la majorité des ouvriers de la misère et à leur donner une place dans la société industrielle. De l'autre, il mène une politique de répression à l'égard des ouvriers, souvent jugés subversifs.
Le processus d'industrialisation fait entrer la société française dans la modernité mais la transforme de manière lente et inégale.