Sommaire
I1789 - 1791 : l'affirmation de la souveraineté populaireALa fin de la monarchie absolueBLa conquête de l'égalité et de la libertéCLa monarchie constitutionnelleII1792 - 1794, la République et la TerreurALa guerre et la naissance de la RépubliqueBLa République menacée et la TerreurCLa fin de la TerreurIII1799 - 1804 : du Consulat à l'EmpireABonaparte instaure une république autoritaireBBonaparte stabilise le paysCLe premier EmpireLes États généraux, convoqués par le roi en mai 1789, débouchent sur une crise politique. Le tiers état se constitue en Assemblée nationale et entreprend la rédaction d'une constitution. Cela a pour conséquence la fin de la monarchie absolue. Le peuple est aussi un acteur de la Révolution et il intervient dans les journées révolutionnaires, comme la prise de la Bastille. La monarchie absolue est remplacée par une monarchie constitutionnelle. L'abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen consacrent la fin des privilèges, l'instauration des libertés et la souveraineté nationale.
Les difficultés de la monarchie constitutionnelle provoquent sa fin, l'exécution du roi en 1793 et la mise en place d'une république. Afin de faire face aux menaces intérieures et extérieures, un régime politique autoritaire, la Terreur, dirigé par Robespierre, est instauré jusqu'en 1794.
Même si la République est sauvée, elle reste fragile. Bonaparte, un général populaire, réalise un coup d'État en 1799 et installe un régime personnel. Il entreprend de nombreuses réformes afin de stabiliser le pays et revient sur certains acquis de la Révolution. En 1804, il se fait sacrer empereur et entreprend des guerres de conquêtes qui provoquent sa chute en 1815.
1789 - 1791 : l'affirmation de la souveraineté populaire
La fin de la monarchie absolue
Les États généraux réunis dans le but de trouver une solution au déficit budgétaire de la France sont un échec :
- Les députés du tiers état qui réclament le vote par tête s'opposent au roi qui veut les faire voter par ordre.
- Le 20 juin 1789, les députés du tiers état rejoints par quelques députés du clergé et de la noblesse font la promesse de rester unis jusqu'à ce qu'ils aient donné à la France une constitution : c'est le serment du Jeu de paume.
- Le roi accepte ce coup de force et demande aux deux autres ordres de rejoindre le tiers état et de former une Assemblée nationale constituante, c'est-à-dire une assemblée chargée de rédiger une constitution.
- C'est la fin de la monarchie absolue.
Necker, ministre de Louis XVI, avant le début des États généraux, a doublé le nombre des députés du tiers état. Cependant, cette décision est inutile, car les députés votent par ordre. Il n'y a que trois voix qui s'expriment aux États généraux : celle de la noblesse, celle du clergé et celle du tiers état. Les ordres privilégiés représentent toujours la majorité avec deux voix sur trois. Les députés du tiers état demandent que l'on vote par tête, c'est-à-dire qu'un député représente une voix. Ainsi, les députés du tiers état pourront profiter de leur nombre plus important et pourront même compter sur les voix de quelques membres du clergé et de la noblesse acquis à leurs idées.
Un climat d'agitation règne dans Paris où les émeutes se multiplient. Le peuple devient un acteur de la Révolution :
- Le roi, peu satisfait de la disparition de la monarchie absolue, renvoie le ministre Necker, réputé favorable aux idées du tiers état.
- Des troupes armées encerclent la ville de Paris pour prévenir d'éventuels troubles.
- Les Parisiens, qui craignent un massacre et le retour de la monarchie absolue, décident de s'armer.
- La Garde nationale est créée à Paris.
- Le 14 juillet 1789, les Parisiens s'emparent de la forteresse de la Bastille où est stockée la poudre.
- Le lendemain, Louis XVI place la Garde nationale sous le commandement de Lafayette et rappelle Necker à son poste afin de calmer les tensions.
La conquête de l'égalité et de la liberté
Les troubles parisiens affectent rapidement les campagnes françaises :
- Des rumeurs se répandent et font état de bandes armées qui parcourraient le royaume dans le but de massacrer les partisans des idées révolutionnaires.
- Les paysans prennent peur et attaquent les châteaux des seigneurs.
- Ils brûlent l'ensemble des registres dans lesquels sont consignés les droits seigneuriaux.
- Cet épisode qui se déroule en août 1789 est appelé la Grande peur.
- Afin de ramener le pays au calme, l'Assemblée nationale constituante vote la fin des privilèges la nuit du 4 au 5 août 1789.
Le 26 août 1789, les députés adoptent la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen :
- La souveraineté nationale est à la base du gouvernement.
- Les libertés sont proclamées comme la liberté d'expression, la liberté de la presse ou encore la liberté religieuse.
- Ce texte établit aussi l'égalité juridique entre tous les citoyens.
Souveraineté nationale
La souveraineté nationale s'applique lorsqu'une nation, par les décisions de ses représentants élus, est la source du pouvoir dans un État.
La souveraineté avant 1789 émanait du roi qui l'exerçait au nom de ses droits divins. À partir de la création d'une Assemblée nationale en 1789, composée de députés élus, la souveraineté appartient à la nation française. La source du pouvoir est désormais l'Assemblée nationale qui représente la nation.
La monarchie constitutionnelle
Pour résoudre les problèmes financiers de la monarchie, les biens du clergé sont vendus.
Le 14 juillet 1790, le roi prête serment à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen lors de la fête de la fédération qui rassemble les gardes nationales de tout le pays. Ce moment symbolise l'unité retrouvée du royaume.
En 1791, la première constitution française est rédigée, elle met en place une monarchie constitutionnelle qui connaît rapidement une crise :
- Les pouvoirs sont séparés.
- L'assemblée a le pouvoir législatif, elle est élue au suffrage censitaire.
- Le roi dispose d'un pouvoir exécutif fort, il peut empêcher la parution d'une loi en opposant son droit de veto.
- Le roi n'accepte pas le nouveau régime et cherche à s'enfuir. Il est rattrapé à Varennes en juin 1791.
- En juillet 1791, Lafayette et Bailly, le maire de Paris, font tirer sur la foule qui réclame la fin de la monarchie.
Suffrage censitaire
Le suffrage censitaire est un suffrage où seuls les citoyens payant un certain montant d'impôt (le cens) peuvent voter.
Le suffrage censitaire est appliqué dans la première constitution française. Les rédacteurs de la constitution estiment que seule une personne impliquée dans les affaires du pays, qui possède une certaine richesse, est capable de voter.
1792 - 1794, la République et la Terreur
La guerre et la naissance de la République
En avril 1792, l'Assemblée nationale décide de rentrer en guerre contre l'Autriche et la Prusse :
- Les députés veulent répandre les idées révolutionnaires en Europe.
- Ils veulent aussi lutter contre les monarques européens qui sont hostiles à la Révolution française.
- Ils craignent aussi que les nobles qui ont quitté la France pendant la Révolution, les émigrés, ne soient en train de constituer des armées anti-révolutionnaires.
- Le roi se montre favorable à la guerre, espérant secrètement une défaite de la France et le retour de la monarchie absolue.
Mais les armées révolutionnaires subissent des échecs. Cette situation critique provoque la fin de la monarchie :
- Le chef des armées prussienne et autrichienne menace d'exterminer le peuple parisien si la moindre violence est faite au roi.
- En conséquence, le roi est assimilé à un traître.
- Le 10 août 1792, les Sans-culottes parisiens envahissent le palais des Tuileries où réside le roi et l'emprisonnent.
- Le 22 septembre 1792, la nouvelle assemblée, la Convention, vote la fin de la monarchie et institue la Première République.
La République menacée et la Terreur
La République est rapidement menacée :
- La Convention, malgré les oppositions entre les Montagnards et les Girondins, vote la condamnation à mort du roi qui est guillotiné le 21 janvier 1793.
- Cette condamnation provoque une coalition des monarchies européennes contre la France.
- La région de Vendée, fidèle au roi de France, se révolte contre la République.
- Les députés montagnards font arrêter les députés girondins qui sont accusés d'être trop inactifs face aux menaces qui pèsent sur la France.
- Marat condamne de nombreux députés.
- Ces arrestations entraînent la révolte des régions françaises fidèles aux Girondins, les fédérés.
- Le pays est ravagé par la guerre civile.
Face aux menaces intérieures et extérieures, les Montagnards créent un comité de salut public. Ce comité dirigé par Robespierre et les Montagnards est amené à prendre des mesures exceptionnelles :
- Les libertés sont suspendues.
- La loi des suspects permet d'arrêter les suspects sur une simple dénonciation.
- Un million d'hommes sont mobilisés dans l'armée.
- Beaucoup d'églises sont fermées.
- Le maximum des prix est imposé pour permettre aux plus pauvres de se nourrir.
- Ce régime s'appelle la Terreur.
La fin de la Terreur
À la fin de l'année 1793, la République est sauvée. Les armées étrangères sont repoussées et les révoltes intérieures sont réprimées dans une très grande violence.
Les Montagnards, à la tête de l'État se divisent :
- Danton et Desmoulins veulent la fin de la Terreur, ils sont guillotinés comme de nombreux autres députés montagnards.
- Robespierre devient de plus en plus impopulaire.
- Il est guillotiné le 28 juillet 1794, c'est la fin de la Terreur.
- Un nouveau régime est mis en place : le Directoire.
- Ce régime devient rapidement impopulaire et il est renversé en 1799 par un général très populaire : Bonaparte.
1799 - 1804 : du Consulat à l'Empire
Bonaparte instaure une république autoritaire
Le 9 novembre 1799 (18 brumaire selon le calendrier révolutionnaire), Bonaparte s'empare du pouvoir par un coup d'État. Bonaparte instaure un régime autoritaire :
- Le nouveau régime s'appelle le Consulat.
- Ce régime est approuvé par un plébiscite.
- Bonaparte concentre l'essentiel des pouvoirs et devient consul à vie en 1802.
Napoléon maintient certains acquis de la Révolution comme l'égalité des droits entre les citoyens ou le respect de la propriété privée, mais il revient sur de nombreux principes révolutionnaires :
- Il limite la liberté d'expression et censure la presse.
- Il rétablit l'esclavage dans les colonies.
- Il contrôle les ouvriers par l'intermédiaire d'un livret ouvrier.
Plébiscite
Le plébiscite est une consultation par vote d'une population dans le but de connaître son avis sur une décision.
Bonaparte consulte de nombreuses fois les Français par des plébiscites sur les grandes décisions à prendre comme la mise en place du consulat, sa nomination en tant que consul à vie ou encore l'instauration de l'Empire.
Bonaparte stabilise le pays
Il continue la centralisation de l'État en nommant des préfets à la tête des départements et les maires des grandes villes.
Bonaparte veut sortir la France des troubles qui l'ont touchée depuis 1789 :
- Il autorise le retour des nobles émigrés royalistes qui sont amnistiés.
- Il garantit les propriétés acquises par les bourgeois et les paysans pendant la Révolution avec la vente des biens du clergé.
- Il signe en 1801 le concordat avec le Pape. Ce texte reconnaît le catholicisme comme la religion majoritaire en France, mais autorise aussi les autres religions.
Il veut donner à la France des fondements solides :
- Il crée les lycées pour former des fonctionnaires compétents.
- Il crée la Banque de France et une nouvelle monnaie : le franc germinal.
- Il s'assure la fidélité des élites en distribuant des Légions d'honneur.
Enfin, il détermine les règles de la société dans un texte en 1804 : le Code civil.
Centralisation de l'État
La centralisation de l'État consiste à concentrer tous les pouvoirs dans la capitale au détriment des entités locales.
La centralisation en France est née avec le renforcement du pouvoir de la monarchie. La centralisation devient très marquée pendant la Révolution et notamment pendant la Terreur où le comité de salut public lutte contre les fédérés, partisans d'un pouvoir non centralisé. Bonaparte renforce encore la centralisation par la création des préfets, nommés dans les départements, qui sont sous ses ordres.
Le Code civil
Le Code civil est un recueil de lois précisant les droits des individus.
Le Code civil de 1804 reprend certains principes révolutionnaires. Il impose l'égalité des droits et le respect de la propriété privée. Il rédige aussi des lois sur la famille, domaine qui relevait avant de l'autorité de l'Église. Le Code civil revient sur certains acquis de la Révolution et proclame notamment la domination du mari sur sa famille et sa femme.
Le premier Empire
Bonaparte se fait sacrer empereur le 2 décembre 1804 sous le nom de Napoléon Ier :
- Il supprime les libertés qui avaient déjà été diminuées sous le Consulat.
- Il s'entoure d'une cour composée d'une nouvelle noblesse : la noblesse impériale (qui n'a cependant aucun privilège).
- Il développe le catéchisme impérial où la fidélité à l'Empereur est un devoir pour chaque Français.
Napoléon se lance dans des guerres de conquête :
- Il conquiert un immense territoire en Europe.
- Il perd de nombreux soldats lors de la campagne de Russie en 1812.
- Il est battu et abdique en 1814.
- Il réalise un bref retour en 1815, pendant les Cent Jours, mais perd définitivement à Waterloo.
- Il est exilé sur l'île de Sainte-Hélène, au large des côtes africaines.