Sommaire
ILa refondation de la république (1944-1947)ALe retour de la républiqueBReconstruire et réformer le paysIILa Ve RépubliqueA1958-1969 : la présidence de De GaulleB1969-1981 : république et héritage gaullisteC1981-2002 : alternances et cohabitationsIIIFemmes et hommes des années 1950 aux années 1980ALes transformations de la société française et leurs enjeuxBVers de nouvelles formes de débat et d'exercice de la citoyennetéLa refondation de la république (1944-1947)
Le retour de la république
La France est libérée de l'occupation allemande en 1944. Cette libération survient à la suite du débarquement des forces alliées et des Forces françaises libres (FFL) soutenues par la Résistance intérieure. Le 25 août 1944, Paris est libéré.
Le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) se met en place, il est dirigé par de Gaulle qui déclare que la France ne doit pas porter la responsabilité de la politique du régime de Vichy. Le GPRF cherche immédiatement à encadrer l'épuration sauvage qui condamne tous ceux qui ont collaboré avec les Allemands et qui a fait au total 10 000 morts en dehors de tout cadre légal. Ainsi, des cours spéciales de justice sont instituées et condamnent 38 000 personnes pour des faits de collaboration.
Une fois l'ordre rétabli, l'objectif des autorités est de réanimer les institutions républicaines. Une assemblée constituante soumet des projets de Constitution au peuple qui approuve la Constitution de la IVe République en 1946. Le Parlement dispose de pouvoirs importants alors que ceux du président sont plus limités. De Gaulle, opposé à cette vision des institutions, démissionne de ses fonctions.
Reconstruire et réformer le pays
La France a subi d'énormes dommages pendant la guerre et l'économie fonctionne au ralenti. Une des priorités de l'État est donc de reconstruire le pays.
L'État élargit ses compétences aux domaines économique et social en s'inspirant du programme du Conseil national de la Résistance rédigé en mars 1944 :
- Des entreprises sont nationalisées, soit pour punir les propriétaires de leur collaboration avec les Allemands (Renault) soit parce qu'elles répondent aux besoins de la reconstruction du pays.
- L'État donne aussi des objectifs à la production, c'est la planification.
- Enfin, des lois sociales sont votées et aboutissent, entre autres, à la création de la Sécurité sociale en 1945. On parle d'État-providence.
- Les femmes obtiennent le droit de vote en 1944 et votent pour la première fois en 1945.
La Ve République
1958-1969 : la présidence de De Gaulle
La IVe République connaît une crise profonde causée par la guerre d'Algérie. Les institutions semblent totalement impuissantes à faire face au conflit. Le 13 mai 1958, une manifestation favorable à l'Algérie française dégénère et appelle le général de Gaulle au pouvoir. De Gaulle obtient les pleins pouvoirs et propose un nouveau projet de Constitution qui est approuvé par référendum en septembre 1958. Cette Constitution instaure la Ve République.
Dans cette Constitution, le pouvoir du président (le pouvoir exécutif) est renforcé : il peut dissoudre l'Assemblée nationale et peut utiliser le référendum pour consulter les Français.
À partir de 1962, le président la République est élu au suffrage universel direct. De Gaulle, dans son action, a pour volonté de donner une place prestigieuse à la France sur la scène internationale. Il développe l'indépendance de la France vis-à-vis des États-Unis en retirant la France du commandement de l'organisation militaire américaine de l'OTAN et en la dotant de la bombe atomique en 1960.
Beaucoup critiquent la présidence de De Gaulle et lui reprochent notamment de mettre en place un pouvoir trop personnel. En mai 1968, les étudiants français lancent un grand mouvement de contestation, rejoint par les ouvriers, qui paralyse le pays. De Gaulle démissionne en 1969 suite au résultat négatif d'un référendum.
1969-1981 : république et héritage gaulliste
Georges Pompidou, ancien Premier ministre sous de Gaulle, remporte les élections de 1969. Il maintient les choix politiques pris sous la présidence de De Gaulle mais meurt prématurément sans avoir terminé son septennat.
Valéry Giscard d'Estaing est élu en 1974. Issu du centre droit, il entreprend certaines réformes emblématiques :
- Abaissement de la majorité à 18 ans
- Légalisation de l'avortement
- Réformes du divorce, de l'audiovisuel, etc.
1981-2002 : alternances et cohabitations
En 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Issu du Parti socialiste, il est le premier président de gauche. On parle alors d'alternance. Il instaure de nombreuses réformes sociales et sociétales :
- Abolition de la peine de mort
- Retraite à 60 ans
- 5e semaine de congés payés
- Semaine de travail à 39 heures
- Impôt sur les grandes fortunes (IGF) pour taxer les ménages les plus riches
- Augmentation du salaire minimum
- Création du Revenu minimum d'insertion (RMI)
Il fait deux mandats de 1981 à 1988 et de 1988 à 1995. C'est sous sa présidence qu'ont lieu les deux premières cohabitations. Cela signifie que le pouvoir exécutif est divisé : le président François Mitterrand, de gauche, cohabite avec un Premier ministre de droite (Jacques Chirac entre 1986 et 1988 puis Édouard Balladur entre 1993 et 1995).
Après 1995, Jacques Chirac est élu et doit affronter une troisième cohabitation en 1997. En 2000, il ramène le mandat du président de la République à 5 ans. Lui succèdent Nicolas Sarkozy en 2007, François Hollande en 2012 et Emmanuel Macron en 2017.
Femmes et hommes des années 1950 aux années 1980
Les transformations de la société française et leurs enjeux
Jusque dans les années 1975, la France a connu un phénomène de forte natalité appelé le baby-boom. On assiste aujourd'hui à un papy-boom, c'est-à-dire à un vieillissement de la population qui s'explique par la baisse de la natalité et l'allongement de l'espérance de vie. Le vieillissement de la population pose des problèmes, notamment à propos du financement des retraites mais aussi du dynamisme d'un pays vieillissant.
La période allant des années 1950 aux années 1980 se caractérise aussi par une politique d'immigration qui a beaucoup évolué. Jusqu'en 1974, l'État et les entreprises ont fait appel à l'immigration de masse afin de pallier les manques de main-d'œuvre en France puis ont stoppé cette politique avec l'apparition de la crise économique dès 1973 tout en autorisant le regroupement familial à partir de cette année. En 2014, la France compte 5,9 millions d'immigrés.
La crise économique a aussi eu pour conséquence l'apparition d'un chômage de masse et d'une précarisation du travail.
Enfin, les femmes, longtemps reléguées au statut de citoyennes de seconde zone, ont vu leurs droits s'améliorer. Mais cela ne signifie pas pour autant l'accès à l'égalité pleine et entière avec les hommes. Elles obtiennent le droit de vote en 1944 et votent pour la première fois en 1945. En 1967, elles accèdent à la contraception et, en 1975, la loi Veil dépénalise l'interruption volontaire de la grossesse (avortement).
Pourtant les femmes souffrent encore de nombreuses inégalités au travail, au niveau salarial ainsi qu'au niveau de la représentation politique. Elles subissent aussi de nombreuses violences.
Vers de nouvelles formes de débat et d'exercice de la citoyenneté
Les médias occupent peu à peu une place grandissante dans la vie des Français avec le développement de la télévision puis d'Internet. Jusqu'en 1974, les médias sont contrôlés par l'État et, en 1982, François Mitterrand poursuit cette politique et autorise les radios libres. On observe depuis les années 1990 l'apparition et le développement d'Internet auquel sont connectés 82 % des Français en 2014. Cette évolution des médias a permis aux Français d'accéder à une meilleure information mais aussi de participer davantage aux débats politiques, notamment grâce à Internet. Cependant, ce réseau pose aussi des problèmes inhérents à la fiabilité des informations qui y circulent.
La participation électorale des Français a aussi évolué avec une abstention grandissante, symbole d'une défiance accrue des Français envers le système et les hommes politiques.