Sommaire
IIndépendance et construction des nouveaux ÉtatsAUn contexte favorable à la décolonisationBLes décolonisationsCNaissance et difficultés des nouveaux ÉtatsIIUn monde bipolaire au temps de la guerre froideALa division du monde en deuxBCoexistence pacifique, détente et fin de la guerre froideCLa remise en cause d'un monde bipolaire, le tiers-mondeIIIAffirmation et mise en œuvre du projet européenALes débuts de la construction européenneBLa Communauté économique européenneCL'Europe depuis 1992IVEnjeux et conflits dans le monde après 1989ALes puissances dans le monde depuis 1989BLes conflits depuis 1989Indépendance et construction des nouveaux États
Un contexte favorable à la décolonisation
En 1945, un tiers de l'humanité vit sous la domination coloniale européenne. Durant la Seconde Guerre mondiale, les métropoles européennes ont montré leurs faiblesses et les colonies, fortement sollicitées dans l'effort de guerre, attendent une reconnaissance.
De plus, les deux principales puissances, les États-Unis et l'URSS, prennent partie en faveur de la décolonisation. De même, l'ONU affirme des principes qui sont contradictoires avec la domination coloniale.
Les décolonisations
Les premières indépendances ont lieu en Asie. Certaines colonies, telles que l'empire des Indes, obtiennent leur indépendance (1947) grâce à la négociation qui est menée par le Parti du Congrès indien auquel appartiennent Gandhi et Nehru. Dans d'autres colonies, comme en Indochine française, la décolonisation est arrachée au prix d'une longue guerre (1954).
La seconde vague de décolonisation concerne l'Afrique. À l'instar de l'Asie, certaines indépendances sont obtenues pacifiquement comme en Tunisie (1956), au Maroc (1956) ou encore dans les colonies d'Afrique française (1960) alors que d'autres subissent des guerres. C'est le cas de l'Algérie, considérée par la France comme faisant partie intégrante de son territoire, comme un département français et non comme une colonie. La guerre d'Algérie débute le 1er novembre 1954 (avec la Toussaint rouge) et se termine avec l'indépendance du pays en 1962.
Les colonies portugaises sont les dernières à obtenir leur indépendance dans les années 1970 et 1980.
Naissance et difficultés des nouveaux États
Les États nouvellement décolonisés affrontent des difficultés politiques et notamment des guerres civiles. En Inde, le Parti du Congrès veut conserver un État unitaire à majorité hindoue alors que la Ligue musulmane souhaite un État musulman indépendant. Des conflits éclatent entre les deux communautés et aboutissent à la partition de la colonie en deux pays : l'Inde et le Pakistan.
Des dictatures s'installent dans bon nombre de ces États. À cela s'ajoutent des difficultés socio-économiques, notamment le problème du sous-développement à l'origine de la sous-alimentation. La forte croissance démographique accentue ces difficultés. Ces pays, dans une situation défavorable, entrent dans une dépendance économique et politique vis-à-vis de leurs anciennes métropoles.
Un monde bipolaire au temps de la guerre froide
La division du monde en deux
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les deux grands vainqueurs, les États-Unis et l'URSS, entrent dans une période de tensions. Deux modèles idéologiques se confrontent et essaient tous deux d'étendre leur influence sur le monde.
Des discordes apparaissent rapidement en Europe quand des régimes communistes sont imposés en Europe de l'Est sous l'influence de l'URSS. Dans une Allemagne occupée par les Américains, les Britanniques, les Français et les Soviétiques, les tensions aboutissent au blocus de Berlin-Ouest par les Russes en 1948 puis à la partition du pays en deux avec la République fédérale allemande (RFA) et la République démocratique allemande (RDA) en 1949.
Le monde se divise en deux blocs : le bloc de l'Est sous la tutelle de l'URSS et le bloc de l'Ouest sous la tutelle des États-Unis. Le bloc de l'Est propose un modèle communiste alors que le bloc de l'Ouest met en avant la démocratie libérale. Chacun de ces blocs s'organise militairement et économiquement, et l'opposition s'étend jusqu'aux domaines technique, sportif et culturel.
Coexistence pacifique, détente et fin de la guerre froide
À la mort de Staline (1953) la guerre froide entre dans une période d'apaisement sans pour autant cesser : c'est la "coexistence pacifique". Des solutions sont ainsi trouvées à des conflits nés dans le contexte de la guerre froide comme la guerre de Corée (1950 - 1953). Mais de graves crises éclatent :
- Le mur de Berlin est construit en 1961 par la RDA afin d'empêcher les Allemands de l'Est de fuir vers l'ouest.
- La crise de Cuba éclate en 1962 lorsque les Américains découvrent que les Soviétiques ont installé sur l'île de Cuba des fusées nucléaires capables d'atteindre les États-Unis. La crise se résout à la suite du recul de l'URSS qui retire les fusées.
Conscients d'avoir frôlé le conflit atomique, les deux Grands entrent alors dans une période appelée Détente. La situation s'apaise, la course à l'armement est freinée mais des désaccords persistent.
Après une reprise des tensions durant l'épisode de la guerre fraîche dans les années 1980, l'URSS est en proie à de graves difficultés internes. C'est la fin du bloc de l'Est, symbolisée par la chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l'URSS en 1991.
La remise en cause d'un monde bipolaire, le tiers-monde
Lors de la conférence de Bandung en 1955 et de Belgrade en 1961, les pays décolonisés forment une alliance, le tiers-monde, et veulent s'imposer dans le contexte de la guerre froide comme des non-alignés, c'est-à-dire des pays qui ne sont ralliés ni au bloc de l'Est ni au bloc de l'Ouest.
Cependant, ces pays sont en proie à de nombreuses complications. Les difficultés économiques dont la dette croissante, l'instabilité politique et notamment les conflits s'ajoutent aux difficultés socio-économique héritées du système colonial. Affaiblis, ces pays ne parviennent pas à maintenir une alliance solide face aux deux Grands. Beaucoup d'entre eux font finalement le choix de s'affilier à un bloc et entrent dans la logique de la guerre froide.
Affirmation et mise en œuvre du projet européen
Les débuts de la construction européenne
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Européens de l'Ouest sont en quête d'un avenir pacifié. De plus, dans le cadre de la guerre froide, les États-Unis encouragent vivement le développement d'une Europe de l'Ouest unie et prospère afin de former un rempart à la "contagion" communiste.
À la suite du discours de Robert Schuman du 9 mai 1950, six pays européens (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Italie) créent la Communauté économique du charbon et de l'acier (CECA) en 1951 qui institue le marché commun du charbon et de l'acier.
La Communauté économique européenne
En 1957, les 6 pays membres de la CECA signent les traités de Rome qui mettent en place la Communauté économique européenne (CEE). La CEE vise la création d'un marché commun européen dans lequel les marchandises pourront être librement échangées sans subir de droits de douane.
La construction européenne permet la création de politiques communes telles que la Politique agricole commune (PAC) qui permet la mise en commun de fonds européens destinés à moderniser les exploitations agricoles dans le but de faire de l'Europe une puissance agricole.
La construction européenne se poursuit avec la signature des accords de Schengen en 1985, appliqués en 1995, qui permettent la libre circulation des personnes en Europe, puis l'Acte unique en 1986.
L'Europe depuis 1992
En 1992, les Européens signent le traité de Maastricht qui permet l'approfondissement de la construction européenne et donne naissance à l'Union européenne (UE) :
- Création d'une citoyenneté européenne
- Renforcement du Parlement européen
- Institution d'une Union économique et monétaire (UEM) qui a pour objectif à long terme la mise en place d'une monnaie unique.
L'euro entre en circulation en 2002.
Les succès de la construction européenne suscitent de nouvelles demandes d'adhésion. De 1973 à 2013, l'Union européenne passe de 6 à 28 membres.
La question de l'amélioration de la gouvernance de l'Europe se pose de plus en plus avec les élargissements successifs. Un projet de Constitution européenne présenté en 2004-2005 est rejeté par la France et les Pays-Bas. En 2007, le traité de Lisbonne dote l'Europe d'un président du Conseil européen et d'un haut représentant de l'Union européenne.
Aujourd'hui, l'Europe est un pôle majeur de la mondialisation. Elle est la première puissance commerciale mondiale et l'euro est une monnaie forte. Cependant, l'Europe a encore du mal à s'exprimer d'une seule voix sur la scène internationale et souffre d'une défiance croissante de la part des citoyens européens qui lui reprochent notamment un déficit de démocratie.
Certains partis politiques, dans tous les pays, dénoncent l'Europe comme la source de nombreux maux (euroscepticisme) et le Royaume-Uni a choisi de quitter prochainement l'UE (Brexit).
Enjeux et conflits dans le monde après 1989
Les puissances dans le monde depuis 1989
Après la chute de l'URSS, les États-Unis, vainqueurs du conflit, apparaissent comme la seule superpuissance dans le monde. Ils bénéficient d'un hard power et d'un soft power inégalés. Désignés comme les "gendarmes du monde", ils jouissent aussi d'une culture très influente sur l'ensemble de la planète.
Hard power
Le hard power désigne la capacité d'un État à influencer le comportement d'autres États à l'aide de moyens militaires et économiques.
Soft power
Le soft power (ou puissance douce) est la capacité d'un acteur politique d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur à travers des moyens non coercitifs (culturels ou idéologiques).
Mais les États-Unis sont fragilisés par les attentats du 11 septembre 2001. En réaction, ils interviennent militairement en Afghanistan dans le cadre d'une coalition de l'ONU puis en Irak en 2003 de manière unilatérale (sans l'accord de l'ONU). Cette dernière intervention fait polémique car les États-Unis ne tiennent pas compte des critiques qui leur sont adressées par la communauté internationale concernant le bien-fondé de cette intervention, d'autant plus que l'Afghanistan et l'Irak sont aujourd'hui plongés dans le chaos.
En ce début de XXIe siècle, le monde prend de plus en plus une dimension multipolaire : sa composition en plusieurs pôles est flagrante. Les pays émergents les plus dynamiques, c'est-à-dire les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), connaissent un dynamisme économique qui leur permet de jouer désormais un rôle important dans l'économie mondiale, tout comme l'Union européenne.
L'ONU s'affirme aussi de plus en plus comme un acteur majeur des relations internationales. Bien qu'elle n'a pas été capable d'empêcher l'intervention américaine de 2003 en Irak, l'ONU multiplie les missions de paix et juge aussi les criminels de guerre par le biais de la Cour pénale internationale.
Les conflits depuis 1989
La fin de la guerre froide n'a pas signifié la fin des conflits. Au Moyen-Orient, la situation est particulièrement problématique. Le conflit israélo-palestinien perdure depuis la création de l'État d'Israël en 1948. La question du partage du territoire et de la création d'un État palestinien est encore à ce jour non résolue.
Plusieurs conflits ont aussi participé à rendre cette région instable, notamment la guerre du Golfe de 1991 ou encore l'invasion en Irak de 2003. Depuis quelques années, la présence de groupes islamistes radicaux, dont Al-Qaïda ou Daesh, constitue une menace pour la région et le monde entier.
Enfin, les guerres civiles sont de plus en plus nombreuses.