Les différentes parties d'une tragédie antique Exercice fondamental

La tragédie antique suit une structure très précise, d'abord théorisée par Aristote qui divise l'action dramatique en trois parties distinctes et évoque également certaines scènes particulières.

La structure de la tragédie est identique et suit toujours la même progression dans l'Antiquité. La pièce s'ouvre avec le prologue, qui constitue l'exposition de la pièce. Dans Œdipe roi, le prologue est un dialogue. Le spectateur apprend que la peste dévaste Thèbes et que le roi Œdipe a envoyé Créon questionner l'oracle de Delphes pour sauver la ville. Après le prologue survient le parodos : il s'agit du moment où le chœur entre sur scène. Il y reste jusqu'à la fin de la pièce. À partir de ce moment-là, il va y avoir une alternance entre les épisodes et les stasimons. L'épisode correspond aux différentes péripéties de l'intrigue, avec les personnages de la tragédie. Les stasimons sont des séquences où le chœur commente l'action, parfois en chantant. À la fin de la tragédie se déroule l'exode : c'est le dénouement de l'action, le chœur sort.

Dans sa Poétique, Aristote divise l'action dramatique de la tragédie en trois éléments distinctifs. Il parle de péripétie, ce qui correspond au renversement de la situation, au "retournement de l'action". Dans Œdipe roi, on relève de nombreuses péripéties, plusieurs moments correspondent à des retournements de l'action : Œdipe croit que Créon prépare une révolte politique contre lui, Œdipe apprend qu'il n'est pas le fils de Polybe, Œdipe apprend qui sont ses vrais parents, etc. Aristote distingue ensuite la reconnaissance. Cela correspond au "passage de l'état d'ignorance à la connaissance" pour le personnage principal. Dans Œdipe roi, la reconnaissance a lieu vers la fin de la pièce, lors de la confrontation entre Œdipe et le serviteur de Laïos. Enfin, Aristote parle de catastrophe ou situation pathétique, ce qui correspond à une action violente et douloureuse. La pendaison de Jocaste ou l'automutilation d'Œdipe en sont des exemples. Aristote rappelle également qu'il existe des scènes singulières dans la tragédie : le kommos, moment où le chœur et le héros tragique échangent dans un dialogue lyrique ; l'hyporchème, c'est-à-dire le chant du chœur quand l'action devient particulièrement émouvante ; enfin, l'agôn, une scène d'affrontement entre deux personnages. Œdipe roi est construit sur de nombreuses agôns. La tragédie, dès son origine, répond à des règles assez strictes de composition.