Quels sont, selon Rousseau, les sentiments à l'origine de la moralité ?
Qu'est-ce que la théorie de l'état de nature ?
Qu'affirme Rousseau de la moralité de l'Homme à l'état de nature ?
Quel est, selon Rousseau, le sentiment à l'origine de la moralité ?
Rousseau voit en les sentiments que sont la pitié et la conscience morale deux sentiments naturels, innés et universels chez l'Homme, qui sont à l'origine de la moralité. Il s'inscrit ainsi dans la lignée des philosophes sentimentalistes, qui considèrent qu'un sentiment naturel est à l'origine de la conscience morale et de la connaissance des notions de Bien et de Mal.
Rousseau, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, considère l'Homme existant dans un hypothétique état de nature antérieur à la vie en société, pour pouvoir penser les conséquences de celle-ci sur le développement de la moralité chez l'Homme. Contestant que la vie à l'état de nature corresponde à une "guerre de tous contre tous" comme le pensait Hobbes, il affirme que l'Homme à l'état de nature avait moins de raisons de commettre des actions immorales qu'en société, et qu'il existe en outre à l'état de nature un sentiment, la pitié, qui nous permet de partager la souffrance d'autrui en nous identifiant à lui.
Dans l'Émile, il présente en outre la conscience morale comme un principe inné, qui nous fait juger de la moralité de nos propres actions et de celles d'autrui, de manière plus fondamentale que les maximes conscientes que nous pouvons adopter et qui peuvent entrer en contradiction avec lui. Ce sentiment est aussi naturel que le sont la pitié et l'amour de soi, qui nous porte à vouloir le meilleur pour nous-mêmes.
La moralité n'est donc pas fondée selon Rousseau sur la raison, mais sur le sentiment de pitié et la conscience morale, toutes deux innées chez l'Homme.
- Rousseau considère la pitié et la conscience morale comme des sentiments naturels, qui sont à l'origine de la moralité.
- La moralité n'est donc pas selon lui un principe rationnel devant l'emporter sur les sentiments, bien au contraire, ce sont les sentiments qui nous poussent à agir moralement.