Quelle attitude adopter face au désir selon les stoïciens ?
Quelle distinction fondamentale faut-il avoir à l'esprit pour aborder l'approche stoïcienne du désir ?
Quelles sont les choses qui dépendent de nous, selon Épictète ?
Quelle attitude doit-on adopter, selon les stoïciens, face aux choses qui ne dépendent pas de nous ?
Que signifie le terme d'ataraxie ?
Quelle est la source de tout malheur, selon Épictète ?
Pour comprendre le rapport au désir préconisé par les stoïciens, il faut avoir à l'esprit cette distinction fondamentale faite par Épictète dans son Manuel : il y a certaines choses qui dépendent de nous, et d'autres qui ne dépendent pas de nous.
Les choses qui dépendent de nous se limitent à nos désirs et nos croyances, et constituent ce qu'Épictète appelle la « citadelle intérieure ». Tout le reste, comme la richesse, la gloire, et même la survie de nos proches et la santé de notre corps, ne dépend pas de nous. Il n'est pas en notre pouvoir d'influer sur les événements du monde, seulement de changer de point de vue à leur égard. Il faut ainsi « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde », et apprendre à se détacher de ce qui ne dépend pas de nous, pour nous concentrer uniquement sur ce qui dépend de nous : s'approprier ses désirs et les recentrer sur soi est ainsi la condition pour parvenir à l'ataraxie, ou l'absence de trouble, et fuir le déplaisir autant que possible.
Épictète écrit que dès qu'une chose semble douloureuse, il faut songer à objecter aussitôt : « C'est une idée que je me fais, ce n'est pas du tout en réalité ce que cela paraît être. » Ensuite, il faut étudier cette chose, la juger à la lumière des principes que l'on s'est donnés. Enfin, il faut se poser la question : « Est-ce que cela fait partie des choses qui dépendent de nous ou non ? » Et si cela fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous, il convient de se dire : « Cela ne me touche pas. » Épictète préconise ainsi de rester indifférent à la perte de sa fortune, ou même à la mort de ses proches.
- Épictète distingue les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous.
- Seuls dépendent de nous nos désirs et nos croyances.
- Ainsi, il faut apprendre à contrôler nos désirs et à les faire porter sur ce qui dépend de nous, plutôt que d'espérer que les choses se déroulent selon nos désirs.