Quelle est la place du désir dans la philosophie de Spinoza ?
Comment Spinoza définit-il le désir ?
Que signifie pour Spinoza « persévérer dans son être » ?
Dans quel cas un désir peut-il être mauvais, selon Spinoza ?
Quelles sont, avec le désir, les deux autres passions primordiales ?
Spinoza donne du désir une définition tout à fait originale. Dans son ouvrage intitulé l'Éthique, il insiste en effet sur le rôle du désir dans l'effort qu'un individu fournit pour persévérer dans son être.
Spinoza affirme que « l'âme [...] s'efforce de persévérer indéfiniment dans son être, et a conscience de cet effort ». Le nom de cet effort, quand il est lié aussi bien au corps qu'à l'âme, s'appelle « appétit ». Cet « appétit », s'il a conscience de lui-même, s'appelle le désir. Cette tendance à persévérer dans son être est définie comme l'essence de tout être vivant. Le désir, chez Spinoza, peut être compris comme l'essence de l'homme. Il réside dans la conscience que l'homme a de vouloir persévérer dans son être.
Le désir est donc fondamental en ce qu'il est notre « moteur », l'impulsion qui nous conduit à vouloir vivre toujours plus pleinement, toujours plus en accord avec la nature (c'est-à-dire tout) qui nous environne. Il peut cependant être aussi bon que mauvais. Un désir qui naît d'une idée adéquate (c'est-à-dire claire, bien conçue, adaptée à son objet) est toujours bon. Par contre, un désir qui naît d'une idée inadéquate, c'est-à-dire mal conçue, peut être mauvais. Dans le premier cas, on nomme un désir une « action », dans le second cas une « passion » (car il exprime notre passivité à l'égard des choses extérieures). De plus, ajoute Spinoza, tout désir qui naît de la raison ne peut être sujet à l'excès. Le désir est également, avec la joie et la tristesse, l'une des trois passions « primordiales », dont toutes les autres passions dérivent.
Chez Spinoza, le désir, ou la conscience que l'âme a de l'effort qu'elle fait pour persévérer dans son être, est donc compris comme l'essence de l'homme. Il ne peut être négatif que dans le cas où il est suscité par une idée mal conçue.
- Le désir est défini par Spinoza comme la conscience qu'a l'âme de l'effort qu'elle fait pour persévérer dans son être.
- Le désir ne peut être négatif que s'il est issu d'idées inadéquates, c'est-à-dire mal conçues.