Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Ovide
Métamorphoses, livre VI
8 apr. J.-C.
« Pallas se déguisa en vieille femme, garnit sa tête de faux cheveux blancs et soutint ses membres affaiblis à l'aide d'un bâton. Puis elle se mit à parler en ces termes à Arachné :
"Tout ce qu'apporte le grand âge n'est pas à fuir, l'expérience vient tardivement, avec les années. Ne méprise pas mon conseil : cherche à te faire une réputation par les femmes tisseuses de laine. Insensée, cède à la déesse et demande-lui d'une voix suppliante de te pardonner tes paroles : elle te pardonnera, si tu le lui demandes."
Arachné regarda la vieille d'un air menaçant, lâcha les fils qu'elle avait commencé à tisser et, retenant difficilement sa main, le visage révélant sa colère, elle répondit à Pallas qu'elle n'avait pas reconnue :
"Pauvre idiote, tu arrives épuisée par une longue vieillesse, et ton tort est d'avoir vécu trop longtemps. Que ta belle-fille, si tu en as une, que ta fille, si tu en as une, écoutent tes paroles. Moi, il me suffit de prendre conseil de moi-même. Ne pense pas m'avoir aidée de tes conseils ; je n'ai pas changé d'avis. Pourquoi la déesse ne vient-elle pas elle-même ? Pourquoi évite-t-elle ce concours ?" […]
Ni Pallas ni la jalousie ne pourraient rien trouver à redire de ce travail. La blonde guerrière souffrit de cette réussite, déchira la tapisserie qui peignait les crimes des dieux, et, comme elle tenait en main une navette en bois du mont Dytore, à trois, à quatre reprises, elle en frappa le front d'Arachné, fille d'Idmon. La malheureuse ne supporta pas cet affront et, hors d'elle, se noua un fil autour de la gorge. Elle était suspendue, et Pallas, apitoyée, la tint en l'air :
"Reste en vie, scélérate, mais sois pendue, dit-elle ; et cette punition, pour que tu n'espères rien de l'avenir, je l'impose à ta famille et à tes lointains descendants !"
Après cela, en s'éloignant, elle l'aspergea d'une potion extraite de l'herbe d'Hécate. Aussitôt touchés par le funeste poison, les cheveux d'Arachné tombent ainsi que son nez et ses oreilles ; puis sa tête devint minuscule, tout son corps aussi rapetisse ; à ses flancs à la place des jambes s'attachent des doigts maigres, son ventre forme le reste ; c'est de là qu'elle déroule son fil et que, devenue araignée, elle s'applique à ses toiles comme autrefois. »
De quel type le texte étudié relève-t-il ?
Le texte étudié est un mythe.
Un mythe est un récit qui explique les phénomènes naturels comme l'origine de l'Univers ou les grands sentiments humains comme l'angoisse, le désir. Les mythes racontés par Ovide sont souvent fondés sur une métamorphose.
À quelle personne le texte est-il écrit ?
Le texte est écrit à la 3e personne du singulier : « elle », « Arachné », « Pallas ». En effet puisqu'il s'agit d'un texte narratif, la 3e personne permet de désigner les personnages en action dans le récit.
À quel type de monstre Pallas fait-elle penser ?
Pallas fait penser à une sorcière : « Pallas se déguisa en vieille femme, garnit sa tête de faux cheveux blancs et soutint ses membres affaiblis à l'aide d'un bâton. » La sorcière est souvent représentée comme une femme vieille, méchante et laide. Sa figure est donc, le plus souvent, négative.
Quel est le travail d'Arachné ?
Arachné est une tisseuse, de condition modeste qui excelle dans l'art de tisser la laine : « lâcha les fils qu'elle avait commencé à tisser ».
Quelle est la punition d'Arachné ?
Arachnée, punie par Pallas, est métamorphosée en araignée. Cette punition s'applique à elle et à tous ses descendants.
Quel est le temps utilisé dans les dialogues ?
Lors des dialogues entre les personnages, c'est le présent qui est utilisé : « tu arrives », « il me suffit », « ne pense pas ». Il permet d'énoncer les faits au moment où ils se déroulent. C'est un présent d'énonciation ou d'actualité.
Quel est le point commun qui reste entre la « Arachné » femme et la « Arachné » araignée ?
Même après sa métamorphose en araignée, Arachné la tisseuse continue à tisser ses toiles et à user de son savoir-faire.
Quel est le principal champ lexical utilisé dans le passage suivant ?
« Après cela, en s'éloignant, elle l'aspergea d'une potion extraite de l'herbe d'Hécate. Aussitôt touchés par le funeste poison, les cheveux d'Arachné tombent ainsi que son nez et ses oreilles ; puis sa tête devint minuscule, tout son corps aussi rapetisse ; à ses flancs à la place des jambes s'attachent des doigts maigres, son ventre forme le reste ; c'est de là qu'elle déroule son fil et que, devenue araignée, elle s'applique à ses toiles comme autrefois. »
Le champ lexical de la transformation est dominant dans ce passage car c'est lui qui permet d'illustrer la transformation d'Arachné : « Tombent, devint, rapetisse, à ses flancs à la place des jambes... ». Étant donné que la métamorphose est très présente chez Ovide, la description de ces passages est importante.