Quelles sont les spécificités culturelles des territoires ultramarins européens ?
À partir de quand commence la colonisation européenne de territoires ultramarins ?
Quel type de population a été déportée dans les territoires ultramarins pour venir travailler ?
Quelle langue spécifique s'est développée aux Antilles ?
Marqués par leur insularité, leur enclavement et des caractéristiques physiques propres, les territoires ultramarins européens possèdent des spécificités culturelles liées à un héritage historique parfois lourd qui pose la question de l'identité de ces populations ultramarines.
Les sociétés des territoires ultramarins européens sont très diversifiées car elles sont le produit d'une histoire spécifique. Les îles de l'Atlantique ont été conquises par les Européens dès la période des Grandes découvertes à partir de la fin du XVe siècle. Les Canaries et les Açores ont été colonisées en premier par les royaumes ibériques dans leur projet de contournement de l'Afrique et de recherches de nouvelles routes commerciales vers l'Ouest. Puis, les Européens se sont appropriés une bonne partie des îles Caraïbes avant de mettre le pied sur le nouveau continent américain.
Ces conquêtes avaient d'abord pour objectif de faire de ces points stratégiques sur les grandes routes maritimes mondiales des relais de l'expansion européenne dans le monde et d'en exploiter les ressources. En effet, la demande en produits tropicaux est alors importante (les îles atlantiques par exemple deviennent ainsi des îles sucrières). Le reste des conquêtes est également la conséquence des explorations européennes et de la rivalité entre les grandes puissances. Ce qui explique en partie pourquoi les Français peuvent être propriétaires des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), qui présentent par ailleurs un intéressant potentiel en matière de ressources naturelles.
L'exploitation de ces territoires explique pourquoi des populations d'origines diverses vont s'installer dans la zone caraïbe aux côtés de populations locales presque entièrement décimées (à l'exception de la Guyane). Ce sont essentiellement des colons blancs venus d'Europe, qui ne sont pas tous propriétaires de grandes plantations, et des esclaves africains déportés pour y travailler. Les îles de l'océan Indien (la Réunion en particulier) suivent un parcours identique. Après l'abolition de l'esclavage, elles accueillent aussi des populations d'origines ethniques très diverses venues du sous-continent indien. La situation est différente dans les îles pacifiques, colonisées plus tardivement et qui ont largement conservé leurs populations autochtones (Polynésiens, Mélanésiens, Wallisiens) en plus des colons européens venus s'y installer (Caldoches en Nouvelle-Calédonie). Toutes ces îles voient donc se développer des sociétés pluriethniques, multiculturelles et métissées en particulier dans les Antilles et à la Réunion. Unies par l'insularité, et le même sentiment d'appartenance à cet espace insulaire, les populations ont pu développer des formes de culture commune (langue créole dans les Antilles), même si des oppositions persistent notamment entre les héritiers des colons blancs et le reste de la population autochtone ainsi que les descendants d'esclaves.
- La colonisation européenne marque l'essentiel de l'histoire des territoires ultramarins européens.
- L'exploitation de ces territoires par des colons blancs et l'utilisation d'esclaves noirs expliquent le diversité ethnique de ces territoires.
- Ces héritages posent aujourd'hui la question de l'identité de ces espaces entre diversité et tensions.