Expliquer la mise en place du fascisme en Italie Exercice fondamental

Le fascisme italien dure de 1922 à 1945. Il s'installe dans le pays qui est en crise par l'initiative d'un homme principalement : Benito Mussolini.

Tout d'abord, différentes crises sont à l'origine de l'installation du fascisme.
Le pays connaît une crise morale. En effet, les Italiens considèrent la victoire de la Première Guerre mondiale (1914 - 1918) comme une "victoire mutilée". Des agitations nationalistes apparaissent : l'Italie n'a pas gagné tous les territoires promis lors du pacte de Londres de 1915 en échange de son engagement aux côtés de l'Entente.
Le pays connaît aussi une crise économique qui frappe la population : les anciens combattants sont devenus chômeurs ou mendiants, et la petite bourgeoisie est ruinée par l'inflation, ce qui favorise l'émergence des extrémismes.
L'Italie souffre également d'une crise sociale. Les paysans sans terre les occupent de force. Ils veulent pousser le gouvernement à la réforme agraire. Les ouvriers sont en grève et occupent eux aussi les usines pour réclamer des droits économiques et sociaux (augmentation des salaires, etc.).
Enfin, en découle une crise politique. La petite bourgeoisie a peur d'une révolution communiste en raison de l'agitation paysanne et ouvrière et de la révolution bolchevique (communiste) russe de 1917.

Dans ces conditions, le fascisme, créé par Benito Mussolini en 1919 et s'opposant au communisme et au socialisme, arrive au pouvoir en 1922. Ce mouvement se développe et devient le PNF (le Parti national fasciste) dès 1922 avec plus de 700 000 membres. Ils brutalisent les opposants politiques (ils saccagent les locaux des syndicats, par exemple) pour les évincer et faire cesser les grèves. Puis Mussolini monte un coup d'État en octobre 1922 en organisant une marche à Rome de 30 000 Chemises noires. Le roi Victor-Emmanuel III ne fait pas intervenir l'armée de peur de représailles. Ainsi, il envoie un télégramme à Mussolini pour l'appeler au gouvernement. De 1922 à 1924, un gouvernement de coalition dirigé par Mussolini est mis en place.
Aux élections de 1924, le PNF remporte 44 % des voix, soit deux tiers des sièges à la Chambre. Le 3 janvier 1925, Mussolini annonce la dictature. Des lois "fascistissimes" (lois de défense de l'État) instaurées de 1925 à 1926 organisent la censure, la suppression des partis politiques et syndicats non fascistes, un tribunal d'exception, une police secrète (l'OVRA) traquant les opposants. L'administration est épurée, et les conseils municipaux sont supprimés. Pour finir, Mussolini s'octroie les pleins pouvoirs et devient le Duce (le chef).