Expliquer les points communs des régimes totalitaires Exercice fondamental

Les régimes totalitaires ont comme points communs le contrôle de la société, un chef charismatique à leur tête, un parti unique et une économie dirigée par l'État.

Les régimes totalitaires veulent créer une nouvelle société qui corresponde à leurs idées. Par conséquent, ils encadrent la société de la naissance à la mort. Ils contrôlent pour cela la jeunesse à travers des organisations. Les Jeunes Pionniers en URSS, les Jeunesses hitlériennes en Allemagne et l'Œuvre nationale Balilla en Italie. L'enseignement est également contrôlé, axé sur des exercices physiques, des chants en l'honneur du chef, etc. Même les exercices de mathématiques font référence à l'histoire du régime. Le but est de fabriquer un homme nouveau, viril, agressif et conquérant pour qu'il soit habitué à obéir et former la future élite du parti.
La société est surveillée par des polices politiques : la NKVD en URSS, la Gestapo en Allemagne et l'OVRA en Italie. Tous les aspects de la vie quotidienne sont encadrés. Les opposants politiques ou considérés comme tels sont traqués. Ils sont envoyés dans des camps de travail comme les goulags en URSS, des camps de concentration en Allemagne, ou exilés comme en Italie.
La société est également endoctrinée par la propagande. On censure la presse et les livres. Par exemple, on incendie des livres en public en Allemagne (autodafés). En URSS, on met en place le "stakhanovisme", une rumeur selon laquelle un ouvrier travaillerait très vite, pour motiver les autres ouvriers et justifier la cadence de travail infernale imposée par Staline.
Les artistes et les intellectuels doivent se mettre au service du régime. Par exemple, le cinéaste russe Eisenstein réalise des films en l'honneur du régime de Staline, comme Le Cuirassé Potemkine en 1925.

La société est dirigée par un seul homme, le leader. Ils portent tous des titres. Staline en URSS se fait appeler "le petit père des peuples", Hitler le Führer et Mussolini le Duce. Ils font tous l'objet d'un culte de la personnalité. Leur portrait est présent partout (dans les maisons, les mairies) et adopte toutes les formes (statues, peintures ou encore photographies). Le dictateur a une autorité charismatique et est considéré comme un surhomme : il est décrit comme un athlète, écrivain, législateur et artiste. C'est un guide infaillible. De grandes cérémonies le célèbrent, comme par exemple, en Allemagne, lors des congrès du parti nazi à Nuremberg en 1936, où les mises en scène sont grandioses.
Cet homme dirige à la fois le parti et l'État. Par exemple, en URSS, la Constitution de 1936 officialise le contrôle du parti de Staline sur tous les organismes de l'État, seul le parti communiste est autorisé. Les syndicats et autres partis sont interdits.

Toute l'économie est contrôlée par l'État et se met au service du projet du régime. En URSS, on force les paysans propriétaires (les koulaks) à se regrouper dans de grandes exploitations collectives appartenant à l'État, les kolkhozes, où ils mettent en commun leurs biens (matériel, bétail et terre), ou dans les sovkhozes (fermes d'État) : c'est la collectivisation des terres, mise en place dès 1929 pour financer la volonté d'industrialisation du régime.
Pour financer les trois plans quinquennaux (1928 - 1932) ayant pour but de faire de l'URSS une grande puissance industrielle, Staline entreprend de grands travaux (industries sidérurgiques gigantesques à Magnitogorsk, le plus grand barrage du monde sur le Dniepr). L'URSS atteint 12 % de la production mondiale. Cependant, cela se fait au détriment des populations (famines de 1931 - 1932, déportations et massacres). La société en est profondément transformée : le nombre d'ouvriers et d'employés administratifs augmente et celui des paysans régresse, le tout s'accompagnant d'une forte urbanisation.