Expliquer l'évolution de l'immigration de 1850 à 1945 Exercice fondamental

L'immigration en France entre 1850 et 1945 est plutôt importante mais connaît une baisse relative à partir des années 1930.

De 1850 à 1945, la France est l'un des premiers pays d'immigration européens. La principale cause est le besoin de main-d'œuvre dans l'industrie en pleine expansion, en raison de la première et seconde révolution industrielle, et dans les campagnes en raison du fort exode rural. La croissance démographique est ralentie car il y a peu de naissances et beaucoup de morts pendant la Première Guerre mondiale. Par conséquent, l'État fait appel à une main-d'œuvre étrangère, essentiellement des Européens frontaliers tels que les Belges, les Espagnols, les Italiens, les Allemands, les Polonais, les Suisses, etc.
Les réfugiés politiques sont aussi accueillis par le biais du droit d'asile comme les Arméniens, les Russes, les Italiens antifascistes dans les années 20 et les Espagnols républicains dès 1936.
L'État favorise leur intégration en accordant la nationalité par le droit du sol par exemple, mise en place par la loi de 1851 et réactualisée en 1889. Ce droit donne la nationalité française à tous les enfants nés en France de parents étrangers. L'État facilite le remariage des veuves de guerres par la loi de 1927 donc les naturalisations de maris et d'enfants se multiplient. L'État favorise aussi leur recrutement en créant des SGI c'est-à-dire des sociétés générales d'immigration qui sont des organisations patronales pour recruter des travailleurs étrangers.

Pendant le plein emploi et la paix, l'immigration est bien acceptée car les immigrés occupent les emplois précaires comme journaliers et saisonniers dans l'agriculture ou mineurs dans les mines du Nord et de l'Est de la France et sont soutenus par le Front populaire de 1936.
Mais, pendant la "Grande Dépression" (1873 - 1896), les deux guerres mondiales, et surtout pendant la crise de 1929, l'immigration est moins acceptée car le chômage augmente. Les immigrés sont accusés de voler le travail des Français et la xénophobie se développe. Certains disent même que les immigrés menacent l'identité nationale. Par exemple, l'État dans les années 1930 met en place des lois protectionnistes comme les décrets Daladier de 1938 afin de favoriser les travailleurs français après la crise de 1929. Des émeutes et des manifestations racistes et antisémites se créent, des expulsions massives ont lieu comme celle des Polonais en 1935 sous la pression de l'opinion publique.