Au XVIIe siècle, quelles critiques sont adressées au genre romanesque ?
Pourquoi le roman est-il jugé comme amoral ?
Quel critique a, dans ses sermons, mis en avant les danger de l'amour passionnel, présent dans les romans ?
Quelle liberté, pouvant s'avérer dangereuse pour les critiques, permet le roman ?
Pourquoi les romans peuvent-ils s'avérer dangereux auprès des lecteurs ?
Quelle partie du lectorat est jugée particulièrement influençable et en danger face aux romans ?
Au XVIIe siècle, le genre romanesque est vivement critiqué. C'est un genre sans références antérieures, absent des arts poétiques du XVIe et du XVIIe siècles. Il n'est pas envisagé avec les autres genres littéraires. Dénué de codification, le roman fait l'objet d'un dénigrement quasi constant de la part des autorités littéraires. Au XVIIe siècle, malgré son succès, le roman pastoral se trouve discrédité. Les personnages semblent d'une perfection peu crédible, l'atmosphère est ressentie comme trop idyllique. La critique dénonce l'aspect convenu et stéréotype des personnages, des situations et des lieux romanesques. Les aventures, en raison de leur aspect topique, répétitif et invraisemblable, sont toujours les mêmes d'un roman à l'autre.
Le roman est également critiqué car il ne correspondrait pas à la morale chrétienne. Les passions sont perçues comme un véritable danger. En effet, les romans abordent la thématique amoureuse et le désir, des sujets jugés amoraux. Le père Bourdaloue, dans un de ses sermons du dimanche, accuse le roman de promouvoir la passion la plus destructrice de toutes : l'amour. Celle-ci détourne en effet les hommes de tout autre centre d'intérêt voire même de la religion. On accuse le roman de pouvoir corrompre. La fiction littéraire est considérée comme mensongère. On assure que les romans et les nouvelles pourraient pervertir les lecteurs. Par ailleurs, on insiste surtout sur le danger du genre romanesque pour les femmes, jugées trop faibles. Romans et nouvelles leur donneraient une image erronée du monde, de ses valeurs et de ses sentiments.
- Le genre romanesque est critique pour son manque de noblesse et ses histoires invraisemblables et répétitives.
- Les romans sont jugés amoraux car ils abordent la thématique amoureuse jugée comme étant une passion destructrice.
- L'amour est dangereux car il détourne les hommes de tout autre centre d'intérêt, y compris de Dieu.
- Les censeurs critiquent la liberté accordée à l'imagination des lecteurs, lesquels peuvent être corrompus, notamment les femmes.