Quels sont les principes fondamentaux des philosophies matérialistes d'Épicure et de La Mettrie ?
Qu'est-ce que le matérialisme ?
Qu'est-ce que le finalisme ?
Qu'arrive-t-il à l'âme après la mort selon Épicure ?
Quelles sont, selon Épicure, les deux seules réalités physiques ?
Qu'est-ce que la théorie de l'homme-machine ?
Épicure est un philosophe grec des IVe et IIIe siècles avant J.-C. Il avait, le premier, fondé un système matérialiste complet et cohérent, que l'on connaît avant tout à travers l'ouvrage de Lucrèce intitulé De la nature.
Son matérialisme se développe sur plusieurs aspects. Sur le plan physique, Épicure affirme qu'il n'existe que deux réalités : les atomes et le vide. Toutes les propriétés des choses s'expliquent par des combinaisons d'atomes de formes différentes au sein du vide. Ainsi, l'âme elle-même est composée d'atomes, ce qui interdit de considérer qu'elle survit au corps. Épicure nie ainsi l'existence de tout finalisme, ou croyance selon laquelle l'Univers serait régi par le principe de finalité, selon lequel les choses matérielles poursuivraient des buts. Tout s'explique par des relations matérielles de cause à effet.
Sur le plan épistémologique, c'est-à-dire celui de la théorie de la connaissance, Épicure rétablit la confiance en les sens que Platon avait contribué à défaire. Les sensations ne sont pas trompeuses, seuls le sont les jugements que l'on opère à leur égard ; de plus, pour expliquer la nature des choses, il faut toujours partir de l'observable, et raisonner par analogie à partir de lui.
Sur le plan éthique, Épicure prône un hédonisme contrôlé : le plaisir est l'essence du bonheur, il en est "le début et la fin" ; il faut cependant s'en tenir aux plaisirs essentiels pour que ceux-ci ne nous amènent pas plus de malheur que de bonheur. De plus, puisque nous sommes indifférents aux dieux et que l'âme ne survit pas au corps, la mort n'est rien pour nous et les dieux ne sont pas à craindre.
La Mettrie, philosophe matérialiste français du XVIIIe siècle, reprendra les thèses d'Épicure pour les adapter à sa modernité philosophique. Il reprendra le principe d'animal-machine pensé par Descartes (selon lequel le comportement animal est régi non par la volonté, par des principes mécaniques) pour l'étendre à l'Homme, rompant ainsi avec tout dualisme (croyance que l'Univers est composé de deux substances, la matière et l'esprit) pour parvenir à un matérialisme radical : l'Homme ne fait pas exception aux principes mécanistes de la nature, la matière et la seule substance. Comme Épicure, il affirme que l'âme elle-même est une réalité matérielle, qui est apparue après celle-ci.
- Le matérialisme est une doctrine opposée au finalisme selon laquelle il n'y aurait de réalité que matérielle, et par suite aucune finalité (but, objectif) dans l'Univers, seulement des enchaînements de causes et de conséquences.
- Le matérialisme repose également sur une réhabilitation des sens, comme moyen de connaissance mais également comme voie privilégiée vers le bonheur.