La crainte de la mort chez Epicure Exercice fondamental

Épicure est l'un des premiers philosophes matérialistes, c'est-à-dire qu'il considère que tout phénomène doit être expliqué par des raisons matérielles. Il dénonce ainsi la crainte causée par la superstition religieuse, et entreprend de lever ces craintes à l'aide de l'étude rationnelle du monde matériel.

C'est ainsi qu'il dénonce dans la crainte de la mort une superstition nuisible au bonheur. D'une part, Épicure nie toute survivance de l'âme après la mort : l'âme étant une réalité matérielle, elle ne peut survivre au corps. Ainsi, la crainte de l'enfer, ou la croyance en la réincarnation, sont des superstitions néfastes, qui empêchent la tranquillité de l'âme.

Épicure produit également un raisonnement qui conclut que la crainte de la mort est absurde, car la mort n'est rien pour nous. Tant que nous vivons, nous ne faisons pas l'expérience de la mort ; ainsi la mort n'est rien pour nous au cours de notre vie. Une fois mort, puisque l'âme, principe de la sensation, n'existe plus, tout malheur et tout bonheur nous venant des sens, la mort ne nous affectera pas non plus après notre trépas. Ainsi, que nous vivions ou que nous ne vivions plus, la mort n'est rien pour nous, nous n'en ferons jamais l'expérience.

Épicure utilise donc l'étude rationnelle des réalités matérielles pour dénoncer les superstitions de la religion et les craintes inutiles, et nous montre, comme l'exprime son célèbre principe, que "la mort n'est rien pour nous".