Quels sont les modes de croyance distingués par Kant ?
Qui est Emmanuel Kant ?
Quels modes de croyance Kant distingue-t-il ?
Que signifie pour Kant l'idée qu'une croyance soit objectivement satisfaisante ?
Que signifie l'idée qu'une croyance soit subjectivement satisfaisante, selon Kant ?
Qu'est-ce qui, selon Kant, distingue la foi du savoir ?
Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe et XIXe siècles, a posé en des termes nouveaux la question des divers modes de croyance possibles. Il aboutit ainsi à une distinction entre savoir, foi et opinion.
La distinction entre ces trois modes de croyance repose sur deux critères : la croyance en question est-elle objectivement satisfaisante ? D'autre part, est-elle subjectivement satisfaisante ? Une croyance est dite satisfaisante objectivement si tout un chacun peut être amené à la partager à travers une argumentation. Il s'agit d'un cas de "contrainte rationnelle", où l'on ne peut qu'assentir à ce qui est affirmé, une fois les raisons exposées. De cette sorte sont les vérités mathématiques, les principes de la physique, et d'une manière générale tout ce qui est susceptible d'être démontré. Elle est dite satisfaisante subjectivement si, bien que l'on ne puisse démontrer la croyance en question et amener autrui à la partager par des arguments, on s'y rapporte néanmoins comme à une vérité certaine.
Ainsi, le savoir est satisfaisant aussi bien objectivement que subjectivement. Le champ du savoir englobe tout ce qui est susceptible d'être démontré. C'est ainsi que chacun doit être amené à partager cette croyance, si on lui expose suffisamment les raisons d'y croire. La personne qui possède cette croyance a conscience de sa vérité, elle la satisfait également subjectivement. La foi, quant à elle, n'est satisfaisante que subjectivement. En effet, les enseignements de la foi ne peuvent être démontrés à la manière des vérités mathématiques, on ne peut amener autrui à croire par des arguments. Cependant, l'objet de notre foi est perçu par nous comme une certitude, et la foi est donc satisfaisante subjectivement. Enfin, l'opinion n'est satisfaisante ni objectivement, ni subjectivement. En effet, une opinion n'est pas une vérité démonstrative, c'est une position que l'on adopte en l'absence d'une certitude. Ainsi, elle ne peut être satisfaisante objectivement, car une opinion n'est pas une vérité démonstrative ou argumentée de manière satisfaisante. Au contraire de la foi, on ne se rapporte pas à notre opinion comme à une certitude, seulement comme à une croyance probable.
Ainsi, Kant fait une distinction entre savoir, foi et opinion, selon le critère suivant : la croyance en question est-elle satisfaisante subjectivement et/ou objectivement ?
- Kant distingue trois formes de croyance : le savoir, la foi et l'opinion.
- Le savoir est satisfaisant objectivement et subjectivement, la foi seulement subjectivement, et l'opinion n'est satisfaisante d'aucun des deux points de vue.