Expliquer les mutations contemporaines des conflits sociaux Exercice fondamental

Les conflits sociaux se définissent par l'opposition des groupes dont les revendications visent des changements dans les structures économiques et sociales, c'est-à-dire dans la société. Depuis 1970, on assiste à des mutations contemporaines des conflits sociaux.

Elles sont tout d'abord liées à la mutation des conflits du travail. Ils occupaient une place importante après la Seconde Guerre mondiale en raison de la puissance des syndicats. Cependant, à partir des années 1980, le taux de syndicalisation recule et les syndicats exercent une influence beaucoup moins importante. Cette évolution prend sa source, tout d'abord, dans le changement structurel des emplois en France : le pays se désindustrialise avec pour conséquence une diminution des ouvriers qui entraîne une baisse de la syndicalisation. L'augmentation du chômage et la précarisation de l'emploi freine les salariés dans le déclenchement des conflits. Enfin, les syndicats sont remis en cause car ils apparaissent de plus en plus comme détachés des intérêts des salariés les plus défavorisés. Dès lors, les conflits du travail diminuent en apparence.

Les mutations contemporaines des conflits sociaux s'expliquent aussi par le développement des nouveaux mouvements sociaux. Ils ont pris leur essor au début des années 1960 - 1970 et mettent en scène de nouveaux acteurs, de nouvelles formes d'actions et des objets de conflits divers. Ainsi, les nouveaux acteurs se réunissent plutôt sur la base d'une identité particulière et revendiquée que sur une appartenance à une "classe". Les objets de conflits portent davantage sur des revendications post-matérialistes, comme la lutte pour l'écologie, par exemple, ou la recherche de la reconnaissance, à l'image du mouvement de défense des droits pour les homosexuels. Enfin, de nouvelles formes d'actions variées émergent. Les actions traditionnelles sont complétées par d'autres formes de revendications comme le boycott, les marches de protestation, les barrages routiers, les occupations de locaux, les grèves de la faim, les pétitions, etc. L'objectif de toutes ces actions est de rendre visible l'objet de la contestation, de développer la conscience collective et de faire pression sur les autorités politiques.