Après avoir lu le texte suivant, répondre aux questions qui permettront de l'étudier.
Croc-Blanc, (White Fang)
Jack London
1923
« Une haute forêt de sapins, sombre et oppressante, disputait son lit au fleuve gelé. Dépouillés de leur linceul de neige par une récente tempête, les arbres se pressaient les uns contre les autres, noirs et menaçants dans la lumière blafarde du crépuscule. Le silence était total. Le paysage morne, infiniment désolé, qui s'étendait jusqu'à l'horizon était au-delà de la tristesse humaine. […]
Or, la vie défait le Wild. Sur le fleuve immobile, des chiens-loups tiraient le traîneau. Une croûte de neige glacée alourdissait leur épaisse fourrure. À peine sorti de leur gueule, leur souffle se condensait, formant une buée opaque qui gelait aussitôt et retombait en cristaux sur leur pelage. Leur dos portait un harnais de cuir, des longes les reliaient au traîneau, qui cahotait loin derrière eux. Dépourvu de patins, formé d'un solide assemblage d'écorces de bouleau, il glissait à plat sur le sol, sa proue recourbée écrasant l'un après l'autre, sans s'y enfoncer, les crêtes friables que la neige dressait devant lui. Il portait une longue caisse étroite, amarrée avec soin, qui occupait presque toute la place disponible. D'autres objets étaient entassés à côté d'elle, des couvertures, une hache, une cafetière, une poêle, mais ils n'attiraient guère l'attention, comme s'ils n'avaient été que des accessoires de la caisse oblongue.
À l'avant et à l'arrière du traîneau, insoumis, indomptés, luttaient donc les deux hommes qui n'avaient pas encore été vaincus par le Wild. Leurs corps étaient recouverts de fourrure et de cuir souple. Sur leurs paupières, leurs joues, leurs lèvres, les cristaux nés de la condensation de leur haleine formaient une couche si épaisse qu'il était impossible de les distinguer l'un de l'autre. Avec leurs masques livides, ils faisaient songer à des spectres, à des fantômes de croque-morts conduisant dans un monde impossible les funérailles d'un fantôme de cadavre. Mais c'étaient des hommes bien réels, acharnés à survivre sur une terre désolée, silencieuse, meurtrière […]. »
Quel est le genre de ce roman ?
Il s'agit d'un roman d'aventures. Le récit d'aventures se base sur l'action en multipliant les aventures. Il repose sur le suspense puisque le héros, souvent masculin, est confronté à une situation dangereuse à laquelle il doit faire face en utilisant sa force, son courage, son intelligence. Le lecteur suit avec plaisir les aventures du héros.
Quelles sont les deux caractéristiques du récit d'aventures présentes dans cet extrait ?
L'une des caractéristiques principales du récit d'aventures est le fait que le ou les héros doivent affronter des situations dangereuses. Ils s'y confrontent en faisant preuve de courage et d'intelligence. Dans cet extrait, la situation dangereuse se caractérise par « la Terre désolée » donc inhospitalière, notamment le climat glacial que les protagonistes doivent affronter. Il y a également la présence de deux personnages masculins, qui affrontent cette terre inhospitalière.
Quelle est l'impression dégagée par les nombreuses expansions du nom péjoratives dans la description du lieu de l'action ?
La description du lieu traduit l'hostilité de la nature, d'où l'utilisation de nombreuses expansions du nom péjoratives : « Une haute forêt de sapins, sombre et oppressante », « la lumière blafarde du crépuscule », etc. Cela permet de faire ressentir au lecteur la dangerosité dans laquelle les deux hommes évoluent et à créer du suspense : vont-ils s'en sortir ?
À quelle étape du schéma narratif du récit d'aventures cet extrait appartient-il ?
Cet extrait présente la situation initiale du récit, car le lecteur accède à une présentation du cadre avec une description précise du paysage. L'hostilité du climat laisse pressentir un élément perturbateur proche : « Il portait une longue caisse étroite », « les deux hommes qui n'avaient pas encore été vaincus par le Wild », « ils faisaient songer à des spectres, à des fantômes de croque-morts conduisant dans un monde impossible les funérailles d'un fantôme de cadavre ».
Quelle est la figure de style utilisée dans la phrase suivante ?
« Mais c'étaient des hommes bien réels, acharnés à survivre sur une terre désolée, silencieuse, meurtrière. »
La figure du style utilisée est une gradation. Le degré des termes utilisés, « désolée, silencieuse, meurtrière » est de plus en plus important afin d'illustrer le passage d'une terre désertique à une terre hostile et effrayante. Elle contribue à créer de la crainte et le suspense propre au récit d'aventures. Les personnages doivent affronter des éléments dangereux. Leur courage et leur force en font des héros.
Dans quel paragraphe les personnages du récit d'aventures sont-ils introduits ?
Les personnages du récit d'aventures sont introduits dans le 3e paragraphe.
- d'abord c'est la nature qui est décrite : « Une haute forêt de sapins, sombre et oppressante, disputait son lit au fleuve gelé » ;
- puis les chiens, le traîneau et son chargement : « Sur le fleuve immobile, des chiens-loups tiraient le traîneau » ;
- enfin les personnages: « À l'avant et à l'arrière du traîneau, insoumis, indomptés, luttaient donc les deux hommes ».
Quelles sont les qualités qui semblent se dégager des deux personnages introduits à la fin de l'extrait ?
Les deux personnages introduits à la fin de l'extrait semblent courageux, résistants et braves. En effet, ce sont les qualités requises pour affronter cette nature dangereuse et hostile : « hommes bien réels, acharnés à survivre ».
Comment les chiens-loups sont-ils décrits dans le 2e paragraphe ?
Dans le 2e paragraphe, les chiens-loups sont décrits de façon positive. Ils dégagent une grande force physique et une résistance au froid, grâce à leur fourrure.