Dans les extraits suivants, quelle est la qualité des rimes colorées ?
« Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs »
Paul Éluard, « La Courbe de tes yeux », Capitale de la douleur, © Gallimard, 1926
Les rimes colorées sont des rimes pauvres, c'est-à-dire qu'elles ne comportent qu'un seul son commun.
« Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur. »
Alphonse de Lamartine, « L'Isolement », Méditations poétiques, 1820
Les rimes colorées sont des rimes riches, c'est-à-dire qu'elles comportent trois sons communs ou plus.
« Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! »
Arthur Rimbaud, « Le Bateau ivre », Poésies, 1871
Les rimes colorées sont des rimes suffisantes, c'est-à-dire qu'elles comportent deux sons communs.
« Le Moine disait son Bréviaire ;
Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;
C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !
Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles. »
Jean de La Fontaine, « Le Coche et la Mouche », Fables, 1678
Les rimes colorées sont des rimes pauvres, c'est-à-dire qu'elles ne comportent qu'un seul son commun.
Quel esprit ne bat la campagne ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous,
Autant les sages que les fous ?
Jean de La Fontaine, « La Laitière et le Pot au lait », Fables, 1678
Les rimes colorées sont des rimes riches, c'est-à-dire qu'elles comportent trois sons communs ou plus.