Champfleury Fiche auteur

Jules François Félix Husson naît à Laon dans une famille modeste, d'un père secrétaire de mairie. Ses études s'arrêtent tôt en raison de difficultés financières. Il s'installe à Paris quand il a une vingtaine d'années et travaille dans une librairie comme livreur. Après avoir rejoint son père qui a racheté une imprimerie, il publie Le Journal de l'Aisne. Il retourne ensuite à Paris et publie ses premiers articles. Il se rapproche de Victor Hugo quand il se lance dans la littérature et de Gustave Flaubert qui prend le pas sur lui dans la postérité. Le premier salue son talent quand il publie Chien-Caillou, fantaisie d'hiver. Champfleury se lie aussi avec Baudelaire et Nadar.

Il donne des pantomimes au Théâtre des Funambules et écrit des critiques d'art dans des revues comme Le Salut Public ou L'Événement. Il admire Gustave Courbet dans le domaine artistique et étudie ses peintures. Hostile aux Goncourt dont il critique le "maniérisme", ils lui répondent en critiquant à leur tour son "manque de style" et en réalisant une caricature de lui dans Charles Demailly sous les traits de Pommageot, un homme de lettres ridicule.

De style réaliste, dont il se vante d'avoir inventé le principe en littérature, il peint la petite bourgeoisie et la vie de bohème dans des romans comme Les Aventures de mademoiselle Mariette. Il décrit la vie de province en observateur avisé et dans un ton moralisateur. Il fonde Gazette de Champfleury qui dure peu puis la revue Le Réalisme avant de publier un manifeste qui défend l'art vrai en littérature comme en peinture. Dans la littérature, c'est Balzac qui suscite son admiration. Il publie aussi Histoire de la caricature, un ouvrage prolixe. Continuant ses critiques littéraires et artistiques, il écrit sur La Tour, Courbet, Balzac ou encore Nerval.

Champfleury devient spécialiste de la faïence et est nommé conservateur du musée de Sèvres puis administrateur de la manufacture nationale de Sèvres. Il est un grand collectionneur qui évoque cette passion dans Le Violon de faïence, un ouvrage autobiographique.

Son œuvre restée célèbre est Les Chats : histoire, mœurs, observations, anecdotes. Le livre, illustré par Delacroix, Viollet-le-Duc et Mérimée, fait l'apologie de l'animal de compagnie. Champfleury montre l'image donnée au chat dans la tradition depuis l'Antiquité et liste ses représentations dans tous les domaines artistiques depuis les origines. Il veille à brosser le portrait le plus complet possible de l'animal en réalisant ce qui pourrait être un guide, aidé de nombreux artistes qui veulent participer à l'œuvre.

Champfleury décède à l'âge de soixante-huit ans.