Joris Karl Huysmans Fiche auteur

Charles-Marie-Georges Huysmans naît à Paris et perd son père quand il est jeune. Il s'installe avec sa mère chez ses grands-parents. Il obtient sa licence et travaille pour le ministère de l'Intérieur et des Cultes. La qualité des services qu'il rend lui vaut en 1893 la Légion d'honneur.

Il publie à son compte un recueil de poésies en prose, Le Drageoir aux épices sous le pseudonyme qu'on lui connaît. Deux années plus tard paraît son premier roman, Marthe, histoire d'une fille. Le roman fait le récit d'une femme du peuple et affirme l'ancrage de son écrivain dans le mouvement naturaliste, tant dans l'écriture que dans le choix du sujet.

Il défend Zola dans les sujets qu'il choisit dans ses romans, en publiant des articles dans la revue L'Actualité. Il l'adule, faisant lui aussi partie des écrivains naturalistes, avant de s'en détacher plus tard.

Sac au dos est une nouvelle qui s'inscrit trois années plus tard dans Les Soirées de Médan, un recueil de cinq nouvelles écrites aussi par Zola et Maupassant notamment. La nouvelle affirme l'empreinte naturaliste de son auteur. L'œuvre retrace la vie difficile des soldats faisant la guerre contre la Prusse et les joies du retour au pays et des plaisirs simples dont ils ont été privés sur le front.

Un recueil d'articles qu'il écrit durant les salons officiels et l'Exposition des Indépendants voit le jour sous le nom de L'Art moderne. Il estime en préface que "toute vérité est bonne à dire."

S'ensuit À rebours, l'œuvre qui fait son succès. Elle met en scène le type de l'antihéros dans une intrigue où il ne se passe quasi rien. Le livre marque le début de la période dite décadente et de l'ancrage de l'auteur dans l'esthétique symboliste, désormais détaché du naturalisme malgré lui. Cet éloignement n'est en effet pas volontaire. Il affirme dans sa préface que son livre est "un ouvrage parfaitement inconscient". Le personnage des Esseintes incarne l'homme victime du "mal du siècle", se retirant du monde, car il pense avoir déjà tout vu et vécu. L'œuvre porte aux nues les auteurs novateurs que sont Baudelaire, Barbey d'Aurevilly et Mallarmé, plus proches désormais de son esthétique.

Un voyage avec sa femme et ses enfants à Lourps donne le cadre champêtre de son œuvre En rade. Son œuvre suivante, Là-bas, s'inspire de la toile Crucifixion de Grünewald qu'il voit lors d'un séjour en Allemagne, de la rencontre de Berthe de Courrière et de sa brève relation avec Henriette Maillat durant laquelle il échange des lettres qu'il reproduit pour les ridiculiser. L'œuvre est publiée en feuilletons dans L'Écho de Paris avant de paraître en livre.

L'Oblat est le dernier roman de la trilogie composée aussi d'En route et de La Cathédrale. Les trois livres mettent en scène le héros Durtal, double de son auteur, qui dévoile ses intérêts grandissants pour la religion catholique.

Il se convertit au catholicisme. Il meurt d'un cancer de la mâchoire à son domicile. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.