Sommaire
I1815 - 1870, l'instabilité politiqueA1815 - 1848 : la monarchie constitutionnelleB1848 - 1852 : la Seconde RépubliqueC1852 - 1870 : Le Second EmpireII1871 - 1914 : La Troisième RépubliqueA1871 - 1879 : La République s'installeB1879 - 1914 : l'affirmation de la RépubliqueCLa République surmonte les crisesLa monarchie revient en France en 1815. Louis XVIII est roi de 1815 à 1824, puis Charles X (1824 - 1830) tente de rétablir la monarchie absolue. Il est renversé en 1830 et Louis-Philippe Ier prend le pouvoir. Il met en place une monarchie parlementaire. La crise économique et la suppression des libertés causent la chute de ce régime en 1848.
La Seconde République est instaurée en 1848. C'est une république sociale au départ, mais la rupture avec les ouvriers provoque une instabilité dont profite Louis-Napoléon Bonaparte. Il réalise un coup d'État et se fait couronner empereur sous le nom de Napoléon III.
Sa défaite contre les Allemands à Sedan en 1870 provoque la chute de son régime. La Troisième République est proclamée. La Commune de Paris se révolte contre cette assemblée nouvellement élue qui réprime le mouvement dans la violence. Finalement, la République s'installe, s'enracine et surmonte les crises qui la traversent.
1815 - 1870, l'instabilité politique
1815 - 1848 : la monarchie constitutionnelle
Après la défaite de Napoléon et le congrès de Vienne en 1815, la monarchie est réinstaurée en France. Louis XVIII (1815 - 1824) est proclamé "roi de France". Il accorde une charte qui garantit la séparation des pouvoirs et gouverne avec une assemblée élue au suffrage censitaire.
Son successeur Charles X (1824 - 1830) cherche à rétablir la monarchie absolue. Les Parisiens se soulèvent lors des Trois Glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830) et le chassent du pouvoir.
Le règne de Louis-Philippe Ier (1830 - 1848) :
- Louis-Philippe est nommé "roi des Français" en 1830.
- Il établit une monarchie parlementaire et accorde des libertés.
- Il durcit son pouvoir et limite les libertés.
- Il refuse de faire voter les plus pauvres qui, en vertu du suffrage censitaire, ne votent pas.
- Il ne prend pas les mesures sociales attendues alors que la France est touchée par une crise économique.
- Il est renversé en février 1848.
1848 - 1852 : la Seconde République
La Seconde République est instaurée en février 1848 et prend des mesures sociales et démocratiques :
- Alphonse de Lamartine dirige le gouvernement provisoire, puis Louis-Napoléon Bonaparte (le neveu de Napoléon Ier) est élu président.
- Le régime instaure le suffrage universel masculin.
- L'esclavage est supprimé en 1848 par Victor Schœlcher.
- La République ouvre des ateliers nationaux pour embaucher les chômeurs.
Cependant, la situation se dégrade rapidement. Les républicains modérés qui prennent le pouvoir s'inquiètent des revendications ouvrières. Les ateliers nationaux sont fermés en juin 1848 pour des raisons budgétaires. Ces fermetures provoquent des mouvements de colère qui sont violemment réprimés. Des milliers de personnes sont tuées ou exilées. C'est la fin de la République sociale.
Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte profite de cette instabilité, il organise un coup d'État et prend tous les pouvoirs.
Ateliers nationaux
Les ateliers nationaux sont des chantiers soutenus par l'État dans le but de donner du travail aux chômeurs de mars à juin 1848.
À Paris, de nombreux ateliers nationaux prennent en charge la construction des chemins de fer.
1852 - 1870 : Le Second Empire
Louis-Napoléon proclame le Second Empire après un plébiscite et devient Napoléon III. Il instaure un régime autoritaire dans un premier temps. À partir de 1860, le régime devient plus libéral : la presse est plus libre et les réunions publiques sont autorisées.
Le régime est très populaire, notamment auprès des paysans qui forment la majorité de la population française.
Napoléon III est déchu suite à sa défaite contre les Prussiens en 1870 à Sedan. La République est proclamée le 4 septembre 1870.
1871 - 1914 : La Troisième République
1871 - 1879 : La République s'installe
La Troisième République connaît des débuts difficiles. L'assemblée élue en 1871, installée à Versailles, est majoritairement royaliste et conservatrice. Elle accepte les conditions de paix dictées par les Allemands.
Le peuple de Paris se sent trahi et craint un retour de la monarchie, il s'oppose à ce gouvernement. En conséquence, les Parisiens proclament la Commune de Paris qui entre en insurrection contre le gouvernement qui siège à Versailles.
La Commune met en place des coopératives ouvrières, libère la presse et institue une démocratie locale.
L'insurrection parisienne est réprimée d'une manière très violente par Thiers lors de la semaine sanglante. Plus de 20 000 communards sont fusillés et des centaines sont déportés comme Louise Michel.
Cependant, la République s'installe. Menés par Jules Ferry et Léon Gambetta, les républicains gagnent les élections. En 1875, les républicains votent des lois constitutionnelles qui installent le régime parlementaire.
1879 - 1914 : l'affirmation de la République
La Troisième République est une démocratie libérale, elle garantit les libertés :
- En 1881, le Parlement vote les libertés de la presse et de réunion.
- En 1884, les syndicats sont autorisés.
- Les associations et les partis politiques peuvent se former en 1901.
- En 1905, la République devient laïque en votant la séparation de l'Église et de l'État.
La République se préoccupe de l'instruction. En 1882, Jules Ferry fait voter les lois qui rendent l'école laïque, gratuite et obligatoire.
La Troisième République adopte des symboles républicains :
- Le 14 juillet devient la fête nationale.
- La Marseillaise redevient l'hymne national.
- Le drapeau tricolore devient le drapeau de la République.
- La devise de la République est "liberté, égalité, fraternité".
- Des bustes de Marianne apparaissent dans les mairies.
- Des monuments sont construits à la gloire de la République.
La République surmonte les crises
La République est confrontée à des crises. Ces crises menacent la République qui les surmonte et s'en retrouve consolidée :
- La droite antiparlementaire se réunit entre 1887 et 1889 derrière le général Boulanger qui échoue à renverser la République.
- L'antiparlementarisme se développe davantage en 1891 lors du scandale de Panama où des députés sont accusés dans une affaire de corruption.
C'est l'affaire Dreyfus (1894 - 1906) qui divise le plus les Français et dévoile au grand jour les sentiments antisémites d'une partie de la population française.
Le capitaine Dreyfus est un officier juif accusé à tort de trahison au profit de l'Allemagne. Deux camps s'affrontent : les anti-dreyfusards, antisémites, qui pensent que l'armée n'a pas à revenir sur une chose qu'elle a jugée, et les dreyfusards, qui pensent que les valeurs républicaines de justice sont plus importantes. Dreyfus sera finalement réhabilité.
La République surpasse ces crises, et les radicaux menés par Clemenceau sont finalement élus.