Qui est Jules Ferry et quelle fut l'influence de ses lois scolaires sur la France de la IIIe République ?
Sous quelle république Jules Ferry exerce-t-il ses fonctions ?
Avant l'État, à qui l'éducation était-elle essentiellement confiée ?
Comment appelle-t-on les écoles destinées à former les futurs instituteurs ?
En quelle année l'école devient-elle gratuite ?
Quelle catégorie d'enfants profite le plus de ces lois ?
Jules Ferry est né le 5 avril 1832 à Saint-Dié dans les Vosges et mort le 17 mars 1893 à Paris. Homme politique très attaché à la république, il est membre du gouvernement provisoire en 1870 et maire de Paris en 1871 où il a la charge d'assurer le ravitaillement de la capitale assiégée par l'armée prussienne. En tant que ministre de l'Instruction publique, il restaure l'instruction obligatoire et gratuite qui avait été instituée en 1793, sous l'impulsion de Louis-Joseph Charlier. Considéré comme le promoteur de "l'école gratuite et obligatoire", il est devenu plusieurs décennies après sa mort l'un des pères fondateurs de l'identité républicaine. Parallèlement, Jules Ferry montre au cours de sa carrière politique un fort engagement pour l'expansion coloniale française en tant que ministre de l'Intérieur, en particulier en Indochine, ce qui provoque sa chute ainsi qu'une crise lors de l'affaire du Tonkin.
Dans l'esprit des républicains des années 1880, la consolidation du régime politique né en 1875 passe par l'instruction publique. En laïcisant l'école, ils veulent écarter l'Église de l'éducation et fortifier la patrie en formant les citoyens, toutes classes confondues, sur les mêmes bancs. Cette réorganisation de l'enseignement exige une réforme en deux temps. Tout d'abord, pour libérer l'enseignement de l'influence des religieux, le gouvernement crée des Écoles normales, dans chaque département, pour assurer la formation d'instituteurs laïques destinés à remplacer le personnel religieux (loi du 9 août 1879). Ils prononcent ensuite la gratuité de l'école publique (loi du 16 juin 1881) et exigent que les instituteurs obtiennent un brevet de capacité pour pouvoir enseigner dans les écoles élémentaires (loi du 16 juin 1881). Ils affirment ensuite l'obligation, pour les enfants des deux sexes, de fréquenter l'école de 6 à 13 ans (loi du 28 mars 1882).
Dans l'immédiat, les lois scolaires de Jules Ferry apportent peu de changements. Le caractère obligatoire de l'enseignement ne fait que confirmer un mouvement de scolarisation de masse déjà amorcé. La véritable avancée de ces textes porte sur la scolarisation des filles et des enfants des campagnes, que les parents sont obligés d'envoyer à l'école alors qu'ils préféraient les voir participer aux tâches ménagères ou travailler dans les champs. La loi Camille Sée du 21 décembre 1880 avait déjà fait un pas en ce sens en organisant l'enseignement secondaire des jeunes filles. Quant aux religieux, ils restent en fonction dans les écoles élémentaires après l'obtention du brevet de capacité. C'est la loi du 30 octobre 1886 sur l'organisation de l'enseignement primaire qui les en écarte en ordonnant la laïcisation progressive du personnel des écoles publiques.
- Maire de Paris et plusieurs fois ministre, Jules Ferry est un homme politique majeur de la IIIe République.
- Ses lois scolaires rendent l'école gratuite, laïque et obligatoire.
- Ce sont les filles et les enfants des campagnes qui profitent le plus de ces lois.