Expliquer comment la laïcité s'installe progressivement pendant la IIIe République.
En quelle année est votée la loi de séparation de l'Église et de l'État ?
En quelles années sont votées les lois de Jules Ferry sur l'école ?
Quel pape exhorte les catholiques français a accepté la forme républicaine de l'État ?
En quelle année les relations diplomatiques entre la France et le Vatican reprennent ?
Avant la loi de 1905, quel texte règle les rapports entre la religion catholique et l'État ?
En France, la volonté de laïcité est manifestée par les républicains, s'installe véritablement par des réformes sociales, et se confirme par la loi de 1905.
À l'arrivée des républicains au pouvoir en 1877, deux mouvements s'opposent : les anticléricaux et les cléricaux. Les anticléricaux, républicains laïques, pensent qu'il ne faut pas que l'Église catholique influence la vie publique et la société. Pour eux, la vérité se trouve dans ce que l'homme peut exercer par sa propre raison. Ils sont souvent athées, c'est-à-dire qu'ils ne croient pas en l'existence d'un Dieu. Ils sont également souvent membres de la franc-maçonnerie (cette société prône la liberté de conscience, abandonne dès 1877 toute référence religieuse et veut établir la laïcité de l'État).
Ainsi, progressivement, un grand nombre de réformes sociales sont adoptées. Le repos dominical obligatoire et le droit au divorce sont votés respectivement en 1880 et 1884. De plus, l'État laïcise les programmes scolaires et le personnel de l'enseignement public entre 1882 et 1886. Les lois de Jules Ferry de 1881 et 1882, rendent l'école gratuite, laïque et obligatoire. La loi de 1879 crée une école normale d'instituteurs pour les former. Par ailleurs, les obsèques et les hôpitaux sont laïcisés, les crucifix sont ôtés des murs des tribunaux et le nom de Dieu supprimé des serments judiciaires. Les congrégations (associations de prêtres, de religieux ou de religieuses catholiques, remplissant une tâche éducative ou sociale) sont expulsées ou contrôlées entre 1880 et 1895.
Ainsi, la liberté de conscience et de culte, et l'égalité de tous les citoyens devant la loi sont assurées. Cela provoque la colère des catholiques qui dénoncent "une école sans Dieu". Mais la politique de ralliement et d'acceptation du régime républicain, menée par le Pape Léon XIII en 1892, permet un rapprochement entre républicains et catholiques.
Enfin, la loi du 9 novembre 1905, qui permet la séparation de l'Église et de l'État, autrement dit la non-ingérence réciproque, est votée. Par exemple, l'État ne donne plus de revenus à l'Église. C'est une mesure anticléricale, votée à l'initiative du député socialiste Aristide Briand. Cette loi garantit la liberté de culte et de conscience, et l'autonomie de toutes les religions. Elle est destinée aux juifs, aux protestants et aux catholiques, mais seuls les Juifs et les protestants l'acceptent. Le Pape Pie X la condamne et l'Église catholique ne l'applique pas. De plus, certains catholiques s'y opposent violemment, notamment lors de la querelle des inventaires des biens de l'Église en 1906.
- Les républicains, anticléricaux, affirment leur volonté de laïciser l'État et la société.
- Les réformes sociales anticléricales laïcisent la vie publique comme les lois de Jules Ferry sur l'éducation de 1881 et 1882.
- La loi de 1905 sépare l'Église et l'État.