À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'essai littéraire :
« La littérature permet-elle d'agir sur la violence de l'Histoire ? »
Quelle problématique correspond au sujet ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
Quel plan pourrait convenir ?
Quelle accroche peut convenir ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Au XXe siècle, les auteurs témoignent de la violence de l'Histoire, notamment de la grande guerre, à travers des récits de fiction. C'est ainsi que le lecteur peut prendre conscience des raisons qui peuvent pousser à la violence humaine et de la faire cesser. C'est la raison pour laquelle on met en scène un héros qui ne dispose pas des valeurs romanesques traditionnelles et qui doit affronter des événements qui le dépassent." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "L'écrivain doit alors s'engager pleinement contre la violence de l'Histoire dans ses ouvrages comme le suggère Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ? l'heure n'est plus à la fiction, surtout durant la Seconde Guerre mondiale, où l'on prend conscience que la violence peut être poussée à son paroxysme avec la montée des régimes totalitaires et les génocides." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Cependant, dans la seconde partie du XXe siècle, la plupart des écrivains s'avouent vaincus et pensent ne plus avoir le pouvoir de combattre la violence de l'Histoire. En effet, les écrivains ont le sentiment qu'il est impossible de faire cesser le cycle de la violence et préfèrent montrer l'absurdité de la condition humaine." ?
Quel auteur a défendu l'idée selon laquelle les écrivains doivent s'engager totalement dans leurs écrits ?
Quel auteur est contre l'idée qu'il faut taire les violences de la Première Guerre mondiale ?
On suit ici les différentes étapes pour rédiger l'essai littéraire. Le plan est détaillé par souci méthodologique, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut présenter sa copie le jour de l'épreuve. Sur la copie, les titres des différentes parties n'apparaîtront pas et le contenu sera intégralement rédigé.
Définition des termes du sujet proposé
- Le verbe « agir » suppose un pouvoir actif de la littérature, qui permettrait de faire réfléchir les lecteurs à travers ses lectures.
- La « violence de l'Histoire » fait référence à toutes les barbaries humaines commises au fil des siècles et sur lesquelles l'homme pourrait agir s'il le souhaitait.
Pistes de réflexion
- La littérature cherche à toucher la sensibilité des lecteurs par rapport à certains événements historiques pour faire en sorte que ceux-ci ne se reproduisent pas.
- Certaines œuvres ont pour but de dénoncer la violence commise par les hommes dans l'optique de faire réfléchir les hommes sur le monde qui les entoure.
- Les témoignages des violences humaines sont une source nécessaire pour briser le cycle infernal de violence.
Problématique
La littérature a-t-elle le pouvoir de changer le monde ?
- Au XXe siècle, la perception du monde change radicalement en raison du souvenir des deux guerres mondiales et des régimes totalitaires qui planent comme des spectres au-dessus de la tête des hommes. De nombreux écrivains ressentent alors le besoin de s'engager contre les atrocités dont ils sont les témoins.
- Le sujet proposé s'interroge sur le pouvoir de la littérature et sa capacité à changer le monde en empêchant le cycle de la violence de se perpétuer.
- Tout d'abord, la littérature permet de témoigner des violences de la guerre pour que celle-ci ne se produise plus. Il s'agit pour l'écrivain de s'engager totalement dans ses récits contre les abus de la société. Cependant, constatant qu'il ne parvient pas à briser le cycle de la violence, l'écrivain s'avoue vaincu et évoque l'absurdité de la condition humaine.
Paragraphe 1
Argument : Au XXe siècle, les auteurs témoignent de la violence de l'Histoire, notamment de la Grande guerre, à travers des récits de fiction. C'est ainsi que le lecteur peut prendre conscience des raisons qui peuvent pousser à la violence humaine et de la faire cesser. C'est la raison pour laquelle on met en scène un héros qui ne dispose pas des valeurs romanesques traditionnelles et qui doit affronter des événements qui le dépassent.
Exemple : Dans Voyage au bout de la nuit, Céline met en scène Ferdinand Bardamu, qui s'engage comme soldat durant la Première Guerre mondiale et vit au plus près l'enfer des combats. Il découvre ainsi les tranchées et une bataille dont il ne comprend pas l'enjeu, raison pour laquelle il devient désabusé. En lisant cette œuvre, le lecteur s'identifie peu à peu au personnage et prend conscience de ce dont l'homme est capable.
Paragraphe 2
Argument : L'écrivain doit alors s'engager pleinement contre la violence de l'Histoire dans ses ouvrages comme le suggère Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ?. L'heure n'est plus à la fiction, surtout durant la Seconde Guerre mondiale, où l'on prend conscience que la violence peut être poussée à son paroxysme avec la montée des régimes totalitaires et les génocides.
Exemple : Les dramaturges utilisent le théâtre pour dénoncer les régimes totalitaires et l'inaction des peuples. En 1944, à l'aube de la libération, Anouilh réinvestit la tragédie de Sophocle, Antigone, pour dénoncer les tyrans. Créon, l'oncle d'Antigone, est devenu le tyran de la ville de Thèbes et y fait régner un climat de terreur. Antigone s'érige alors contre lui et symbolise de fait la figure de la dénonciation et de la révolte contre la violence.
Paragraphe 3
Argument : Cependant, dans la seconde partie du XXe siècle, la plupart des écrivains s'avouent vaincus et pensent ne plus avoir le pouvoir de combattre la violence de l'Histoire. En effet, les écrivains ont le sentiment qu'il est impossible de faire cesser le cycle de la violence et préfèrent montrer l'absurdité de la condition humaine.
Exemple : En 1957, Samuel Beckett fait représenter sa pièce Fin de partie, qui met en évidence l'impossibilité de communication entre les personnages que le spectateur perçoit comme totalement absurdes. Les paroles et les idées s'enchaînent de manière désordonnée, les discussions sont illogiques et le spectateur manque de repère concernant le cadre spatio-temporel. Ainsi, il s'agit pour le dramaturge de décrire la condition de l'être humain comme absurde.
- Ainsi, la littérature pense avoir le pouvoir de s'ériger contre les violences de l'Histoire pour les combattre entièrement et faire régner un climat de paix. Cependant, malgré leurs nombreuses dénonciations et leurs témoignages, les écrivains prennent conscience de leur incapacité à faire cesser la violence et préfère montrer l'absurdité de la condition humaine.
- De nombreux auteurs pensent qu'il ne suffit pas qu'ils dénoncent la violence de l'Histoire pour que celle-ci prenne fin. Il s'agit également pour les sociétés humaines de se révolter entièrement contre les injustices du système, comme l'indique Albert Camus dans L'Homme révolté.