L'amour charnel dans le film Exercice fondamental

Contrairement à la nouvelle où la passion est exprimée de manière précieuse, le film de Tavernier en propose une vision beaucoup plus charnelle afin de dévoiler les racines de cette passion. Les deux personnages qui incarnent cet amour charnel sont bien entendu Marie et De Guise qui développent dans la nouvelle un attachement passionnel. Leur attirance physique découle logiquement de cet amour. Ainsi, le premier plan, très sensuel, montre les deux personnages ensemble, la tension érotique est perceptible.

Cependant, le personnage de Marie est troublé par un désir qui lui est inconnu. Ici, Tavernier dénonce le manque d'éducation des femmes à l'époque. Elles sont laissées dans l'ignorance en ce qui concerne les relations sexuelles et le désir. C'est ce dont témoigne la scène montrant Marie en train d'observer un couple en pleins ébats sexuels. Les spectateurs comprennent que c'est certainement la première fois qu'elle assiste à un acte sexuel. Elle est également ignorante concernant son désir et ne sait pas se positionner moralement par rapport à ce qu'elle ressent. Elle questionnera Chabannes à ce propos. Cela est également perceptible lors de la nuit de noces, souvent traumatisante pour les jeunes filles qui en ignorent la teneur. Marie restera marquée par cet épisode et cela influencera sa relation avec son époux. Ce dernier, cependant, perçoit le trouble de sa femme et la laisse s'habituer à sa présence. Il aimerait que Marie l'aime autant qu'il l'aime.

La jeune fille est l'objet de désirs multiples : son mari l'aime davantage qu'elle ne l'aime et ressent donc de la jalousie, De Guise l'aime passionnément et la désire tout comme le duc d'Anjou, ce qui la trouble. Elle rejettera également les avances de Chabannes. Elle apparaît donc comme une proie innocente face à de nombreux prédateurs plus ou moins dangereux.