De quelles manières l’écriture autobiographique permet-elle une (re)construction de soi ? Exposé type bac

L'entreprise autobiographique consiste pour son auteur à écrire l'histoire de sa vie de son propre point de vue. Il s'agit d'un récit à la première personne fondé sur des faits, événements, ressentis réels reconstitués à partir de souvenirs choisis, de journaux intimes, témoignages de proches, etc. L'auteur est donc à la fois le personnage principal et le narrateur d'une histoire qu'il écrit lui-même.

Le passé est revisité et reconstruit à travers le prisme subjectif et sélectif de la mémoire de l'auteur qui décide ce qu'il souhaite narrer et comment il le raconte. Ainsi, l'autobiographie repose sur un équilibre ambigu entre la recherche d'une vérité sur soi et la tentation de se montrer tel que l'on voudrait ou aurait voulu être.

Bien que les œuvres autobiographiques s'adressent à leurs auteurs, elles sont également destinées à être lues par d'autres. C'est pourquoi toute autobiographie comporte une part de reconstruction et de mise en scène de soi-même visant à véhiculer une certaine image de soi-même, acceptable ou plaisante pour le lecteur (proches, amis, anonymes, admirateurs, etc.).

Écrire sur soi se meut en réécriture de soi où je devient un autre, multiple. Comme l'auteur est le maître de son récit, il peut transformer la réalité à l'envi et ainsi se réinventer.

Certains écrivains choisissent d'écrire des romans à la première personne en adoptant la structure et les codes narratifs de l'autobiographie. L'histoire d'un personnage fictif est narrée par ce dernier qui n'est cependant pas l'auteur du récit, contrairement à une autobiographie conventionnelle.

Toutefois, le protagoniste d'une autobiographie fictive ressemble le plus souvent beaucoup à l'auteur du roman pour qui la fiction est un moyen de se travestir/se déguiser pour raconter sa propre histoire. Elle lui permet de prendre du recul par rapport à lui- ou elle-même tout en donnant une portée plus impersonnelle, voire universelle, à son récit.