Quelle est la place du concept de perfectibilité dans la philosophie de Rousseau ?
Qu'est-ce que la perfectibilité ?
Qu'affirme Rousseau à propos de la perfectibilité ?
Sur quoi Rousseau commence-t-il par fonder la différence entre l'homme et l'animal ?
Qu'affirme Rousseau à propos de la perfectibilité ?
La perfectibilité fait-elle de l'homme une espèce supérieure aux animaux, selon Rousseau ?
Rousseau, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, se demande si le passage de l'homme à la vie en société a contribué à faire diminuer ou à accroître l'inégalité parmi les hommes. C'est au cours de cette réflexion que, réfléchissant sur la nature humaine, il va définir la perfectibilité comme le propre de l'homme.
En envisageant les aspects moraux de l'homme, Rousseau commence par affirmer que la spécificité de l'homme ne réside pas dans son intellect (« tout animal a des idées, et les combine jusqu'à un certain point ») mais dans sa qualité d'agent libre. C'est ainsi, explique-t-il, que les bêtes ne s'écarteront jamais de l'instinct, quand bien même cela serait à leur avantage, et que l'homme peut s'écarter de la nature à son propre préjudice.
Mais en poursuivant, Rousseau précise que si cette compréhension de la différence entre l'homme et l'animal peut être contestée, il en est une qui ne souffre pas de doute : l'homme est perfectible, tandis que l'animal n'évolue pas. Cela signifie que l'homme, au gré des expériences, est susceptible d'acquérir de nouvelles facultés. Cette faculté de se perfectionner « concerne l'espèce autant que les individus » et explique que l'homme ait évolué si rapidement.
Rousseau précise cependant que cette spécificité ne consacre en aucun cas la supériorité de l'homme sur l'animal : en effet, elle explique que l'homme seul est « sujet à devenir imbécile », tandis que l'animal sera toujours égal à lui-même. En effet, cette faculté de se perfectionner et de s'écarter de la nature peut avoir des conséquences positives comme négatives. L'homme peut ainsi se retrouver plus bas que la bête. De plus, ce n'est pas pour son bonheur qu'il a cette faculté en propre : en le tirant de sa condition originaire paisible, elle a permis que l'homme connaisse la misère et devienne ennemi de ses proches.
- La perfectibilité désigne le fait de pouvoir se perfectionner en acquérant de nouvelles facultés ; Rousseau affirme qu'il s'agit du propre de l'homme.
- Cette faculté de se perfectionner est en même temps cause des plus grands malheurs de l'homme, car elle l'a sorti de l'état de nature.