L'ethnocentrisme Exercice fondamental

L'ethnocentrisme, concept ethnologique et anthropologique créé par W.G Sumner, désigne la tendance qu'un individu, ou un peuple en général, à placer sa culture au-dessus des autres, et à juger des autres cultures selon les critères de la sienne, sans distanciation.

Voici la définition précise qu'en donne W.G Sumner : "voir le monde et sa diversité à travers le prisme privilégié et plus ou moins exclusif des idées, des intérêts et des archétypes de notre communauté d'origine, sans regards critiques sur celle-ci". On peut également le définir comme "un comportement social et une attitude inconsciemment motivée qui mène à surestimer le groupe racial, social ou géographique auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples".

Le sociologue français Claude Lévi-Strauss a montré qu'aux premiers âges de l'humanité, la tendance à juger des autres cultures selon la sienne prévalait, et que le concept d'humanité était souvent réduit au groupe ethnique ou social auquel on appartenait. C'est ainsi que dans la civilisation grecque, le terme de "barbare" désignait tous les non-grecs, ceux qui ne maîtrisaient pas la langue grecque.

L'ethnocentrisme s'oppose au relativisme culturel, terme qui recouvre plusieurs réalités : d'une part, il s'agit d'une méthode scientifique qui consiste à ne pas hiérarchiser les cultures entre elles, mais à les étudier selon des critères objectifs ; d'autre part, le relativisme culturel militant désigne le fait de reconnaître à chaque culture le droit de créer ses propres valeurs. En ce sens, le relativisme culturel peut s'opposer à l'universalisme, qui estime qu'il existe un ensemble de valeurs qui devraient, en droit, être adoptées par l'humanité entière.