Définir les différentes phases d'une crise financière Exercice fondamental

Une crise financière est un ensemble de défaillances qui touchent à un même moment le marché financier et provoquent des perturbations économiques et sociales majeures (effondrement des cours des monnaies et des instruments financiers, perturbation de l'activité économique et essor du chômage, etc.). La crise financière peut revêtir plusieurs formes (bancaire, de change, boursière, de crédit, de dette, etc.). Dans son ouvrage La Grande Crise mondiale 1929-1939, l'économiste américain Charles Kindleberger décrit les différentes phases d'une crise financière. Selon lui, le déclenchement d'une crise repose tout d'abord sur un emballement du cycle financier. Les activités financières s'accroissent et les risques sont sous-estimés (cycle du crédit et bulle spéculative, par exemple) puis l'incertitude ou la volatilité autour du marché financier entraînent un retournement de situation et une panique (effondrement boursier ou immobilier, par exemple). Les instruments financiers complexes et informatisés (titrisation de créance douteuse, trading algorithmique) ou des comportements mimétiques peuvent renforcer les effets de la crise.

Enfin, la propagation de la crise à d'autres secteurs de l'activité économique peut entraîner un risque systémique et une propagation internationale. Le redressement passe à la fois par la restauration de la confiance dans le système et son amélioration. La globalisation financière et la financiarisation des activités économiques ont entraîné un essor des crises financières dans l'économie mondiale. La régulation des activités financières est donc de plus en plus nécessaire dans de nombreuses situations, pour éviter que les défaillances du marché financier ne se propagent à toute l'économie (crise des subprimes, par exemple). En Europe, les accords de Bâle I, II et III cherchent à prévenir les défaillances macro-économiques (en contrôlant ou en surveillant davantage les niveaux d'épargne, d'investissement, d'inflation et de taux d'intérêt) et micro-économiques (en instaurant des règles nouvelles pour les institutions financières).